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La Traque des Bannis

La Traque des Bannis

Titel: La Traque des Bannis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: John Flanagan
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était passé maître dans l’art de se déplacer à l’insu de tous. Ou Crowley, évidemment, son plus vieux camarade.
    Mais pour habiles qu’ils soient, Halt savait qu’il choisirait toujours Will. Crowley, qui avait de l’expérience, gardait son calme en toute circonstance ; néanmoins, il n’avait pas les talents de Will lorsqu’il s’agissait de demeurer invisible. Gilan se déplaçait sans doute plus furtivement que le jeune Rôdeur, mais ce dernier possédait une vivacité dont Gilan était dépourvu : il se montrait capable de trouver une alternative plus rapidement que son aîné. Si un incident inattendu se produisait, Will pouvait agir de sa propre initiative et adopter la solution adéquate. Bien entendu, jamais Halt n’en serait venu à dénigrer les compétences de Gilan, qui était un excellent Rôdeur. Malgré tout, Will avait ce petit plus : il savait prendre une décision sur-le-champ, d’instinct, tandis que Gilan réfléchissait longuement pour arriver à la même conclusion.
    Son ancien apprenti avait encore une autre qualité, non négligeable dans la situation présente. Il était meilleur archer que Gilan et Crowley – ce dont il n’était sans doute pas conscient.
    Halt patienta quelques secondes de plus pour reprendre son souffle et laisser les battements de son cœur s’apaiser. En dépit de ce qu’il avait affirmé à Will, l’idée d’attirer délibérément l’attention de l’ennemi lui déplaisait. À chaque instant, un carreau pouvait venir se ficher dans son dos. Le fait de devoir se rendre visible à l’adversaireallait à l’encontre de ses habitudes de Rôdeur, profondément enracinées en lui.
    Certes, enveloppé dans sa cape, il n’était pas une cible facile ; mais les Génovésiens étaient des tireurs doués, et, pour cette raison, leurs employeurs n’hésitaient pas à les payer grassement.
    — Allez, tu perds ton temps, marmonna-t-il. Avoue que tu n’as aucune envie d’être de nouveau à découvert…
    Il n’avait pourtant pas d’autre choix. Il scruta une dernière fois la piste pour prévoir sa trajectoire sur les dix prochains mètres, puis se glissa subrepticement hors de son abri et s’élança dans le dédale d’arbres gris.

    ****

    Étendu sur le ventre, se servant de ses coudes, de ses chevilles et de ses genoux pour avancer, Will rampa vers le tronc couché. Cette technique ressemblait à celle qu’employait le serpent pour se déplacer ; il l’avait pratiquée des heures de suite quand il n’était encore qu’un apprenti, sous l’œil acéré de son maître. Dès qu’il avait l’impression de bien se débrouiller, son sentiment de fierté était soudain anéanti par une voix sarcastique : « Est-ce un arrière-train tout maigre que je vois dépasser dans l’herbe, près de cette roche noire ? Il me semble que oui. Si son propriétaire ne se dépêche pas de le baisser, je vais être tenté d’y tirer une flèche ! »
    Ce jour-là, évidemment, ce n’était plus une remarque ironique de la part de Halt qu’il redoutait. Cette fois, leurs vies dépendaient de son habileté à garder le corps plaqué au sol. Will rampa lentement, tout en écartant de son passage les brindilles et les branches tombées à terre. À la différence de Halt, il ne pouvait se permettre de faire le moindre bruit. À dire vrai, arbres et troncs ne cessaient de grincer et de gémir autour de lui, mais le craquement distinct d’une brindille indiquerait sa présence à quiconque pouvait être aux aguets.
    Étant donné sa position, son champ de vision était particulièrement restreint et son environnement se résumait à des brins d’herbe, à la terre et aux branchages qui gisaient sur le sol. Il observa unscarabée marron s’enfuir à quelques centimètres de son visage. Une procession de fourmis déterminées passa par-dessus sa main gauche, refusant de dévier de leur trajectoire. Il les laissa faire, avant de repousser avec précaution un bout de bois. Un léger bruit retentit, amplifié par sa nervosité, et le jeune Rôdeur se figea un instant… puis songea que personne n’avait pu l’entendre parmi les autres grincements. Il reprit sa progression. Le tronc couché, d’une épaisseur d’un mètre au moins, n’était plus qu’à quelques mètres ; une fois qu’il s’y serait réfugié, il pourrait avancer plus vite et plus commodément, car il aurait alors la possibilité de se redresser un peu.
    Il résista à l’envie de courir

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