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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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montra
des arbres qui avaient poussé serrés les uns contre les autres.
    — Dans les forêts très denses, les arbres sont obligés de
pousser très haut car ils cherchent le soleil...
    — Jondalar ! appela soudain Thonolan.
    Levant la tête, Jondalar aperçut son frère au pied d’un chêne
énorme.
    — Ton jeune frère a besoin de toi, expliqua Thonolan. Avant
de pouvoir m’unir à Jetamio, il faut que je construise un bateau et pour
construire un bateau, il parait qu’il faut que j’abatte cet arbre. C’est lui
qui va servir à faire les « bordages » comme ils disent. Je n’ai rien
compris, mais ça ne fait rien. Regarde ce monstre ! continua-t-il en
montrant l’immense chêne. J’en ai pour une éternité à l’abattre. A ce train-là,
je risque d’avoir les cheveux blancs le jour où j’aurai enfin le droit de
prendre Jetamio pour compagne.
    — Les bordages, ce sont les madriers qui sont utilisés pour
fabriquer les flancs des grandes embarcations, précisa Jondalar. Si tu dois
devenir sharamudoï, il faudrait tout de même que tu saches ça.
    — Je serai un Shamudoï et je laisserai les bateaux aux
Ramudoï. Chasser le chamois est une activité dans mes cordes. Il m’est déjà
arrivé de chasser le mouflon et le bouquetin dans les montagnes et ça ne me
fait pas peur. Par contre, j’aimerais bien que tu me donnes un coup de main.
Tes fameux biceps seront les bienvenus.
    — Si je ne veux pas que Jetamio attende trop longtemps,
j’ai en effet l’impression qu’il faut que je t’aide, fit remarquer Jondalar.
(Il se tourna vers Carlono et ajouta en sharamudoï :) Jondalar aider à
abattre l’arbre. Parler plus tard.
    Carlono hocha la tête en signe d’assentiment, puis il se recula
pour attendre Jondalar. Mais il comprit très vite qu’ils en avaient
pratiquement pour toute la journée et il retourna à son propre travail en se
disant qu’il reviendrait comme tout le monde au moment où l’arbre serait prêt à
tomber.
    Pour abattre cet énorme chêne, il fallait l’entailler en biseau
et en faire le tour. Les haches en pierre n’étaient pas très efficaces pour ce
genre de travail. Pour résister aux chocs, le tranchant de la lame devait être
assez épais, ce qui réduisait considérablement son pouvoir de pénétration. Au
fur et à mesure qu’ils approchaient du centre, le tronc de l’arbre semblait
plutôt grignoté par leurs outils que réellement coupé. Malgré tout, chaque
copeau qui tombait sur le sol creusait un peu plus dans le cœur du géant.
    La journée touchait à sa fin et tous, dans la clairière,
s’étaient rassemblés autour de l’arbre quand Thonolan donna les derniers coups
de hache. Il se recula en entendant le tronc craquer et vit qu’il commençait à
osciller. Le chêne s’écroula doucement au début, puis de plus en plus vite au
fur et à mesure qu’il se rapprochait du sol, arrachant au passage des branches
à ses voisins et même quelques jeunes chênes. Puis dans un grondement de tonnerre,
il atterrit sur le sol. Il rebondit une dernière fois, ses feuilles
frissonnèrent, et il s’immobilisa définitivement.
    Le silence envahit la forêt et même les oiseaux cessèrent de
chanter, comme si la mort du vieux chêne exigeait cette marque de respect.
L’arbre majestueux avait été abattu, séparé à jamais de ses racines, et dans ce
sous-bois aux teintes terreuses et sourdes sa souche fraîchement coupée
semblait une cicatrice encore à vif. S’approchant avec dignité, Dolando
s’agenouilla à côté de la souche, puis, creusant un trou dans la terre avec sa
main, il y déposa un gland.
    — Puisse la Bienheureuse Mudo accepter notre offrande et
donner la vie à un autre arbre, dit-il en recouvrant le gland de terre et en
l’arrosant d’un peu d’eau.
    Lorsqu’ils s’engagèrent sur la piste qui rejoignait la terrasse,
les derniers rayons du soleil éclairaient l’horizon embrumé, transformant les
nuages en autant de flammèches dorées. Durant le trajet, les ors et les bronzes
du ciel tournèrent au rouge, puis au mauve. Au moment où il contournait la
paroi rocheuse, Jondalar s’arrêta soudain, frappé par la beauté du panorama.
Les eaux calmes de la Grande Rivière Mère, à peine agitées en surface par le
courant, reflétaient les teintes changeantes du ciel et les montagnes aux sommets
arrondis. Uniquement préoccupé par ce paysage d’une beauté à couper le souffle,
Jondalar s’avança sur la corniche,

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