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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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bougea pas
jusqu’à ce qu’elle réalise qu’elle tremblait de tout son corps. Honteuse
d’avoir osé le regarder dans les yeux, elle rougit et détourna la tête. Non
seulement il était impoli de dévisager qui que ce soit, mais une femme ne
devait jamais regarder un homme dans les yeux, surtout lorsqu’il s’agissait
d’un étranger.
    Que va-t-il penser de moi ! se dit-elle en baissant les
yeux et en essayant de recouvrer son sang-froid. Cela faisait tellement
longtemps qu’elle vivait seule et elle ne se rappelait pas avoir jamais eu
l’occasion de voir un représentant des Autres. Elle avait follement envie de
relever la tête pour plonger son regard dans celui d’un autre être humain. Mais
il lui semblait important de faire bonne impression. Elle ne voulait pas le
rebuter par une attitude inconvenante.
    — Je suis désolé, dit Jondalar. J’espère que je ne t’ai pas
offensée. Avait-il été grossier en lui adressant la parole le premier ou
était-elle simplement timide ? Il lui avait parlé en zelandonii et, comme
elle ne répondait pas, il répéta ses excuses en mamutoï, puis essaya le
sharamudoï.
    Ayla lui avait jeté quelques coups d’œil furtifs, comme
faisaient les femmes du Clan lorsqu’elles attendaient qu’un homme leur fasse
signe d’approcher. Mais l’homme ne faisait aucun geste, il se contentait de
parler. Et les mots qu’il employait n’avaient rien à voir avec les sons dont se
servait le Clan. Les membres du Clan employaient des syllabes hachées et
gutturales, tandis que les mots de cet homme coulaient avec aisance. Ayla était
bien incapable de déterminer où un mot se terminait et où un autre commençait.
Même si le son de sa voix était agréable à l’oreille, elle était
frustrée : elle sentait, plus ou moins consciemment, qu’elle aurait dû
comprendre ce qu’il disait et elle en était pourtant incapable.
    Elle attendait depuis un long moment qu’il lui fasse signe
d’approcher ou de parler quand soudain elle se souvint de ce qui s’était passé
lorsqu’elle avait été adoptée par le Clan : Creb avait été obligé de lui
enseigner le langage par signes car, à l’époque, elle s’exprimait uniquement à
l’aide de sons et le magicien s’était demandé si les Autres ne faisaient pas
comme elle. Il était possible que cet homme ne connaisse pas les signes en
usage dans le Clan. Elle devait donc trouver un autre moyen de communiquer avec
lui, ne serait-ce que pour lui proposer les remèdes qu’elle avait préparés à
son intention.
    Jondalar était complètement perdu. Cette jeune femme n’avait pas
l’air de comprendre ce qu’il disait : était-elle sourde ? Non,
songea-t-il, puisqu’elle a tourné la tête la première fois que je lui ai parlé.
Quelle femme étrange ! Où sont passés ceux avec lesquels elle vit ?
Il tourna la tête pour regarder autour de lui et, en voyant la jument couleur
de foin et son poulain à la robe baie, il commença à se poser d’autres
questions. Que fait cette jument à l’intérieur d’une caverne ? Pourquoi
a-t-elle eu besoin de cette femme pour mettre bas ? Jamais encore Jondalar
n’avait eu l’occasion de voir une jument pouliner, même dans les plaines.
Est-ce que cette femme possède des pouvoirs particuliers ?
    Il avait l’impression de rêver, tout en sachant qu’il était
parfaitement réveillé. C’est peut-être encore pire que ce que j’imagine, se
dit-il soudain avec un frisson. Peut-être s’agit-il d’une donii, venue exprès
pour moi. Ne sachant pas très bien s’il s’agissait d’un esprit bienveillant, il
fut soulagé de voir que la jeune femme s’approchait du feu.
    Elle marchait d’une drôle de manière, comme si elle était gênée
qu’il la regarde. Cela lui rappelait quelque chose. Ces vêtements, eux aussi,
étaient étranges. Elle avait l’air de porter simplement une peau d’animal,
attachée autour d’elle par une longue lanière. Il avait déjà vu quelqu’un
habillé comme ça. Mais il était incapable de se souvenir où et quand.
    Sa coiffure aussi était très particulière : elle avait
divisé régulièrement l’ensemble de sa chevelure, puis l’avait tressée. Jondalar
avait déjà vu des femmes avec des nattes, mais jamais encore une coiffure comme
la sienne.
    Il la trouvait plutôt jolie. Elle devait être jeune, car ses
yeux étaient encore pleins d’innocence. Mais pour autant que son vêtement
informe le laissait deviner, elle

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