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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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semblé étonnée que les amis de son fils s’éloignent.
    Jondalar les aimait trop, il se montrait trop possessif et
exigeait trop d’eux. Elle avait retrouvé chez son fils les traits de caractère
de l’homme dont elle avait été un temps la compagne : Jondalar ressemblait
à Dalanar.
    Seul son jeune frère s’était montré à la hauteur de son amour,
L’attachement de Jondalar ne lui pesait pas et il chassait d’un grand éclat de
rire les tensions qu’un tel sentiment pouvait provoquer entre eux.
    Quand la mère de Jondalar s’était sentie dépassée et que les
autres membres de la Caverne avaient commencé à se plaindre, elle l’avait
envoyé vivre chez Dalanar. C’était une sage décision. Lorsque Jondalar était
rentré, non seulement il avait appris son métier, mais il savait aussi
contrôler ses émotions. Il était devenu un jeune homme de haute taille, musclé
et remarquablement beau. Ses yeux d’un bleu extraordinaire et son charme
inconscient reflétaient la profondeur de ses sentiments. Les femmes étaient
particulièrement sensibles au fait qu’il possédait plus de qualités qu’il ne le
laissait voir. C’était à qui réussirait à se l’attacher, mais aucune n’y était
parvenue. Elles avaient beau essayer d’aller le plus loin possible, aucune ne
réussissait à l’atteindre dans ce qu’il avait de plus intime et il leur donnait
toujours plus que ce qu’il recevait. Il sut très vite jusqu’où il pouvait aller
avec chacune d’elles, mais ces relations lui semblaient superficielles et le
laissaient insatisfait. La seule femme capable de répondre à ses sentiments
avait choisi une autre forme d’engagement. Et cela valait mieux : leur
union aurait été une erreur.
    Le chagrin de Jondalar était aussi intense que le reste de sa
nature. Mais la jeune femme qui le serrait dans ses bras avait, elle aussi,
beaucoup souffert. A deux reprises, elle avait tout perdu et senti le souffle
glacial du monde des esprits – et pourtant elle avait persévéré. Elle
sentait intuitivement que cet épanchement passionné dépassait les lamentations
que provoquait d’ordinaire la perte d’un être cher et, puisant dans son propre
chagrin, elle réussit à l’apaiser.
    Quand les sanglots de Jondalar se calmèrent, elle se rendit
compte qu’elle avait fredonné à mi-voix tout en le serrant contre elle. C’est ainsi
qu’elle berçait Uba, la fille d’Iza, ou son propre fils pour qu’ils
s’endorment. Elle connaissait l’effet apaisant de ce bourdonnement syncopé et
elle l’utilisait pour se consoler de sa peine ou de sa solitude. Apaisé,
Jondalar finit par la lâcher et il s’allongea la tête tournée du côté de la
paroi. Quand, un instant plus tard, Ayla fit pivoter sa tête pour rafraîchir
son visage trempé de larmes, il ferma les yeux. Il ne voulait pas – ou
ne pouvait pas – la regarder. Son corps se détendit aussitôt après,
et elle comprit qu’il s’était endormi.
    Après avoir jeté un coup d’œil à Whinney et à son poulain, Ayla
sortit de la caverne. Elle aussi, elle était épuisée. Mais elle éprouvait
malgré tout un intense soulagement. J’avais si peur qu’il succombe sur le chemin
du retour ! se dit-elle en s’approchant du bord de la corniche. Les yeux
baissés sur la vallée, elle se souvint du long trajet plein d’angoisse, avec au
cœur l’espoir fervent que le blessé ne meure pas sur le travois. Ce souvenir
réveilla sa nervosité et elle revint en courant vers la caverne pour s’assurer
que l’homme respirait toujours. Comme il continuait à dormir, elle plaça la
soupe qu’il n’avait pas mangée à côté du feu, vérifia que les remèdes qu’elle
voulait lui faire prendre étaient prêts pour son réveil et s’assit sans bruit
sur la fourrure à côté de lui.
    Elle ne se lassait pas d’étudier son visage, comme si elle
espérait satisfaire en une seule fois l’ardent désir qu’elle éprouvait depuis
tant d’années de contempler un autre corps humain. Maintenant qu’elle s’était
un peu habituée, elle ne s’attachait plus aux détails de ses traits et
commençait à appréhender son visage comme un tout. Elle aurait aimé pouvoir
laisser courir son doigt le long de ses mâchoires et de son menton et toucher
ses sourcils clairs et lisses.
    Brusquement un détail la frappa. Quand, un peu plus tôt, elle
avait essuyé son visage, celui-ci était trempé de larmes ! Ses yeux
pleurent comme les miens, se

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