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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qu’elle réussissait à saisir une abstraction,
cela lui venait comme une sorte de révélation ou comme si elle se souvenait
soudain de quelque chose qu’elle avait complètement oublié.
    Le jour où Jondalar avait exprimé son admiration pour sa mémoire
phénoménale, elle avait eu l’air d’avoir du mal à le comprendre – ou
à le croire.
    — Non, Gon-da-lah, lui avait-elle répondu. Ayla pas bien se
souvenir. Ayla essayer. Ayla petite fille vouloir bonne... mémoire. Essayer,
essayer tout le temps.
    Jondalar n’avait pas insisté, mais il s’était dit qu’il aurait
bien aimé posséder une mémoire comme la sienne ou un désir aussi puissant
d’apprendre. Chaque jour elle faisait des progrès. Et pourtant elle n’était
jamais satisfaite. Plus Jondalar la connaissait et plus il désirait qu’elle
sache parler pour pouvoir répondre aux questions qu’il brûlait de lui poser.
Cette femme était un vrai mystère ! Elle possédait dans certains domaines
des connaissances et une habileté incroyables, alors que dans d’autres
secteurs, elle était totalement naïve et ignorante. Certaines des techniques
qu’elle utilisait – pour faire du feu, par exemple – étaient
si perfectionnées que Jondalar n’en avait jamais vu d’exemple nulle part, mais
d’autres étaient au contraire si rudimentaires qu’il avait du mal à en croire
ses yeux.
    Une chose était sûre : où que soient les autres membres de
son peuple, cette femme était capable de subvenir seule à ses besoins. Et elle
s’occupait parfaitement de lui, songeait Jondalar au moment où elle s’approcha
de son lit avec une solution antiseptique qu’elle venait de préparer.
    Ayla hésita un court instant avant de soulever la fourrure qui
recouvrait ses jambes : elle était inquiète à l’idée de devoir retirer les
nœuds qui retenaient les chairs ensemble. C’était la première fois qu’elle
utilisait une telle technique et elle n’était nullement certaine du résultat.
Cela faisait plusieurs jours qu’elle songeait à retirer ces points sans s’y
décider. Maintenant que Gon-da-lah voulait sortir, elle était bien obligée de
s’y résoudre.
    Penchée sur la jambe du blessé, elle commença par examiner les
nœuds de près. Puis elle tira doucement sur un des nœuds et s’aperçut que la
peau avait repoussé autour du tendon de cerf. Elle se demanda si elle n’aurait
pas dû les retirer avant. Mais il était trop tard pour avoir des regrets.
Tenant le nœud avec ses doigts, elle coupa une des parties du tendon le plus
près possible du nœud à l’aide d’un couteau en silex dont elle ne s’était
encore jamais servie. Après avoir tiré à plusieurs reprises sur l’autre partie,
elle se rendit compte qu’elle n’allait pas venir facilement. Finalement, elle
prit le nœud entre ses dents et l’arracha d’un coup sec.
    Jondalar avait tressailli sous la douleur. Ayla était désolée de
le faire souffrir, mais satisfaite du résultat : un léger filet de sang
s’écoulait à l’endroit du point de suture, mais les chairs n’avaient pas bougé.
Elle enleva les points suivants le plus vite possible tandis que Jondalar
serrait les dents et les poings pour ne pas hurler de douleur chaque fois
qu’elle arrachait un nouveau nœud.
    Dès qu’elle eut terminé, Ayla examina à nouveau la jambe et elle
se dit que celle-ci semblait en état de supporter le poids du corps :
Jondalar pourrait commencer à marcher le lendemain. Elle reprit le bol qui
contenait la solution antiseptique et son couteau en silex et s’apprêtait à les
ranger quand Jondalar l’arrêta :
    — Montre-moi ce couteau, demanda-t-il en indiquant l’objet.
Ayla le lui tendit et l’observa tandis qu’il l’examinait.
    — Ce n’est qu’un éclat de silex ! s’écria-t-il. Il a
été fabriqué avec habileté, mais cette technique est vraiment rudimentaire. Ce
couteau n’a même pas de manche. On s’est contenté de retoucher la base de la
lame pour pouvoir le tenir sans se couper. Où as-tu trouvé ça, Ayla ? Qui
a fait ce couteau ?
    — Ayla faire.
    Elle aurait aimé pouvoir lui expliquer qu’elle n’était pas aussi
habile que Droog, mais qu’il était le meilleur tailleur de silex du clan et que
c’était avec lui qu’elle avait appris à tailler. Plus Jondalar examinait son
couteau et plus il semblait surpris. Ayla aurait voulu discuter avec lui des
mérites de ce couteau et de la qualité du silex qu’elle

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