La Vallée des chevaux
plus à un mot qu’à
un véritable hennissement. Ayla parut s’en contenter et elle reconduisit les
deux animaux vers leur endroit habituel.
— Il est en train de m’apprendre à parler, Whinney,
expliqua-t-elle à la jument. Bientôt je connaîtrai tous ses mots. Mais je
tenais à lui dire ton nom. Il faudra aussi que nous en trouvions un pour ton
poulain. Peut-être pourrions-nous demander à Gon-da-lah de lui donner un nom.
Jondalar avait entendu dire que certains Zelandonii avaient le
pouvoir d’attirer les animaux vers les chasseurs. Il savait aussi que certains
chasseurs imitaient le cri de certains animaux, ce qui leur permettait de
s’approcher de leurs proies. Mais jamais il n’avait entendu dire que quelqu’un
soit capable de parler aux animaux et encore moins de les convaincre de vivre
en sa compagnie. Et pourtant Ayla avait aidé la jument à mettre bas sous ses
yeux et lui avait même permis de caresser son poulain ! Quel genre de
pouvoir possède-t-elle ? se demanda-t-il soudain avec étonnement et un peu
de crainte. Ayla, qui revenait vers lui en souriant, avait pourtant l’air d’une
femme comme les autres. Une femme comme les autres, capable de parler aux
animaux, mais non aux êtres humains...
— Gon-da-lah sortir ?
Perdu dans ses pensées, Jondalar avait presque oublié. Il sourit
d’un air enthousiaste et, sans attendre Ayla, il essaya de se lever. Son
enthousiasme fut de courte durée. Il se sentait très faible, sa jambe lui
faisait mal, la tête lui tournait et il crut qu’il allait rendre son repas. Son
sourire se transforma en une grimace douloureuse et il blêmit.
— Ayla aider, dit la jeune femme en avançant son épaule
pour qu’il s’y appuie.
Au début, Jondalar n’osait pas trop s’appuyer sur elle, mais
quand il vit qu’elle était assez forte pour supporter son poids et qu’elle
savait s’y prendre pour l’aider à se lever, il accepta son aide.
Lorsqu’il se retrouva debout, appuyé sur sa jambe valide et
s’accrochant des deux mains au pieu qui soutenait les claies, Ayla fut obligée
de lever la tête pour le regarder et elle sursauta, tout étonnée. Elle savait
que cet homme était plus grand que les hommes du Clan mais, comme elle l’avait
toujours vu couché, jamais elle n’aurait imaginé qu’il la dépassait d’une bonne
tête. C’était la première fois qu’elle voyait quelqu’un d’aussi grand.
Elle avait totalement perdu l’habitude de lever la tête pour
regarder qui que ce soit. Un peu avant d’être devenue une femme, elle était
déjà plus grande que tous les autres membres du Clan. Grande et laide, voilà ce
qu’on disait d’elle. Trop grande, la peau trop claire et le visage trop plat.
Aucun homme du Clan n’avait jamais voulu d’elle comme compagne, même après que
son puissant totem eut été vaincu et qu’elle fut tombée enceinte. Ils savaient
pourtant que si elle ne trouvait pas de compagnon avant la naissance de
l’enfant, cela porterait malheur au bébé. Et en effet, cela avait porté malheur
à Durc. Aux yeux des membres du Clan, il ne méritait pas de vivre et il était
difforme. Heureusement, Brun avait fini par l’accepter. Et Durc s’en était très
bien sorti. Il était déjà plus grand que les enfants de son âge quand elle
était partie. Un jour, lui aussi dépasserait les membres du Clan. Mais jamais
il n’atteindrait la taille de Jondalar.
Comparée à lui, Ayla se sentait soudain toute petite. Et
maintenant qu’il était debout, elle ne le voyait plus du même œil. Il lui
semblait plus âgé qu’au premier abord. Sa barbe avait poussé et lui couvrait
les joues. Ce n’était pas un jeune homme comme elle l’avait cru au début, mais un
homme pleinement adulte – grand et fort.
Bien que Jondalar n’en connût pas la cause, son regard étonné le
fit sourire lui aussi : il était un peu surpris de voir que la jeune femme
lui arrivait presque au menton. Sa manière de se déplacer et de se tenir la
faisait paraître plus petite qu’elle ne l’était en réalité. Jondalar avait
toujours été attiré par les grandes femmes et il se serait certainement
retourné sur le passage d’Ayla s’il l’avait aperçue lors d’une Réunion d’Été.
— Gon-da-lah besoin... vêtement, dit Ayla qui venait de se
rendre compte qu’il était tout nu. Besoin couvrir...
Comme Jondalar ne lui avait pas appris ce mot, elle montra du
doigt ses parties génitales et ne put s’empêcher de
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