La Vallée des chevaux
pour
réfléchir. Quand on va vite, c’est très excitant. Mais c’est aussi très
agréable d’avancer lentement. Cela me fait du bien de monter Whinney. (Elle
allait reprendre sa tâche quand, soudain, elle lui demanda :)
— Veux-tu essayer ?
— Essayer quoi ?
— De monter Whinney.
Jondalar la regarda pour essayer de déterminer ce qu’elle en
pensait vraiment. Cela faisait déjà un certain temps qu’il avait envie de
monter Whinney, mais Ayla et la jument avaient une relation si intime qu’il
avait craint de manquer de tact en le lui demandant.
— Cela me ferait plaisir, avoua-t-il. Mais est-ce qu’elle
me laissera faire ?
— Je ne sais pas, répondit Ayla. (Elle jeta un coup d’œil
au soleil pour vérifier l’avancement de la journée, puis proposa :) Nous
pouvons toujours essayer.
— Maintenant ? demanda-t-il, un peu étonné de voir
qu’elle prenait le chemin du retour après avoir fait passer le panier sur son
dos. Je croyais que tu étais allée chercher de l’eau pour que nous puissions
continuer à ramasser des grains.
— J’avais oublié que quand on est deux la cueillette va
beaucoup plus vite. J’avais regardé uniquement le contenu de mon panier. Je
n’ai pas l’habitude qu’on m’aide.
Elle ne cessait d’être étonnée par l’étendue de ses compétences.
Non seulement il avait la volonté mais aussi la capacité de venir à bout de
n’importe quelle tâche, même lorsqu’il s’y essayait pour la première fois. Il
était curieux, tout l’intéressait et particulièrement ce qui était nouveau. Au
fond, il lui ressemblait. Elle se rendait compte, en le voyant faire, à quel
point son propre comportement avait pu sembler inhabituel à ceux du Clan. Cela
ne les avait pas empêchés de l’adopter et ils avaient fait tout ce qu’ils
avaient pu pour qu’elle s’adapte à leur mode de vie.
Jondalar fit basculer son panier sur son dos.
— Je suis content d’arrêter, avoua-t-il. Tu as déjà
tellement de grains, Ayla ! Sans compter l’orge et le blé qui ne sont pas
encore mûrs. Je ne comprends pas que tu fasses autant de réserves.
— C’est pour Whinney et son poulain. Il faut aussi que je
leur ramasse de l’herbe. Même si Whinney continue à se nourrir dehors en hiver,
quand la couche de neige est trop épaisse beaucoup de chevaux meurent.
Cette explication était suffisante pour mettre un terme aux
objections de Jondalar. Ils reprirent leur marche au milieu des hautes herbes,
appréciant la chaleur du soleil sur leur peau maintenant qu’ils ne
travaillaient plus. Jondalar était maintenant aussi bronzé qu’Ayla. Le vêtement
d’été de la jeune femme la couvrait de la taille aux cuisses et était pourvu de
poches et de replis à l’intérieur desquels elle transportait ses outils, sa
fronde et d’autres objets. En haut, elle ne portait rien si ce n’est une petite
sacoche suspendue autour de son cou. Plus d’une fois, Jondalar s’était surpris
à admirer son corps splendide, mais il s’était bien gardé de la toucher à
nouveau. Il était en train de se demander comment Whinney allait réagir quand
il essaierait de monter sur son dos. Il n’aurait aucun mal à l’éviter s’il lui
prenait l’envie de se rebeller. Il boitait encore légèrement, mais sa jambe
allait parfaitement bien et, avec le temps, sa claudication disparaîtrait
complètement. Il était infiniment reconnaissant à Ayla du travail miraculeux
qu’elle avait fait. Maintenant qu’il n’avait plus de raison de rester dans la
vallée, il fait allait falloir songer au départ. Comme Ayla ne semblait pas
pressée qu’il s’en aille, il remettait pour l’instant cette décision à plus
tard. Il tenait à l’aider à se préparer en vue de l’hiver : c’est le moins
qu’il pût faire pour elle avant son départ.
Jusque-là, il n’avait pas songé qu’il fallait aussi qu’elle
nourrisse les chevaux pendant la saison froide.
— Cela doit représenter un sacré travail que de faire des
réserves pour Whinney et son poulain, dit-il.
— Pas trop.
— Peut-être y a-t-il moyen de s’y prendre autrement,
proposa Jondalar. Tu as dit qu’il leur fallait aussi du foin. Au lieu de
cueillir des grains comme nous l’avons fait aujourd’hui, pourquoi ne pas couper
les tiges entières et les ramener à la caverne ? Nous pourrions mettre les
tiges de côté pour les deux chevaux et recueillir les grains dans un panier.
— Pourquoi pas, dit
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