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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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cou, ses
longs cheveux blonds flottant derrière lui. Le vent lui fouettait le visage et
quand il osa enfin entrouvrir les yeux, il aperçut le paysage qui défilait à
une vitesse alarmante. Il avait peur – et à la fois, il trouvait ça
sensationnel ! Il comprenait pourquoi Ayla n’avait pu lui décrire le
sentiment qu’on éprouvait en montant à cheval. Cela lui rappelait les glissades
sur les pentes gelées d’une colline ou encore sa course sur le fleuve quand
l’esturgeon le tirait. Mais c’était encore plus excitant. Un mouvement sur le
côté lui fit tourner la tête : le poulain galopait à côté de sa mère et il
soutenait sans difficulté la même allure.
    Un sifflement lointain mais aigu se fit entendre. Aussitôt, la
jument fit volte-face et prit le chemin du retour.
    — Redresse-toi ! cria Ayla au moment où il
s’approchait.
    Jondalar suivit son conseil. En arrivant à la hauteur de la
jeune femme, la jument ralentit et il en profita pour se redresser
complètement. Un instant plus tard, Whinney s’arrêtait près du rocher.
    Lorsque Jondalar mit pied à terre, il tremblait un peu mais ses
yeux brillaient d’excitation. Ayla caressa les flancs couverts de sueur de
Whinney puis elle lui emboîta le pas alors que la jument reprenait au petit
trot le chemin de la caverne avec son poulain.
    — Le poulain l’a suivie sans se laisser distancer !
s’écria Jondalar. Quel coureur ! Comme il est rapide !
    — Qu’est-ce qu’un coureur, Jondalar ? demanda Ayla. Et
« rapide » ?
    — Lors de la Réunion d’Été, il y a toutes sortes de jeux,
expliqua-t-il. Les plus passionnants sont les courses de vitesse. On appelle
coureurs les Zelandonii qui participent à ces courses. Celui qui gagne est le
plus rapide. On l’admire comme j’ai admiré ce poulain.
    — Le poulain de Whinney serait le plus rapide, c’est sûr.
    Ils continuèrent à marcher en silence. Quand celui-ci devint
trop pesant, Jondalar demanda :
    — Pourquoi m’as-tu dit de me redresser ? Dès que je
l’ai fait, Whinney a ralenti. Cela m’a surpris parce que tu m’avais dit que tu
ne savais pas comment tu te débrouillais pour lui faire comprendre ce que tu
voulais.
    — Je n’y avais encore jamais réfléchi, avoua Ayla. Mais
quand je t’ai vu arriver, j’ai tout de suite pensé :
« Redresse-toi ! » J’aurais été incapable de t’expliquer cela au
départ. J’ai simplement senti qu’il fallait que tu ralentisses et que la seule
solution, c’était que tu te redresses.
    — Tu vois bien que tu diriges la jument. Sans t’en rendre
compte, tu lui donnes certaines indications. Je me demande si l’on ne pourrait
pas faire la même chose avec son poulain...
    Quand ils eurent contourné la saillie rocheuse, ils aperçurent
Whinney qui était en train de se rafraîchir en se roulant dans la boue au bord
de la rivière avec des gémissements de plaisir. Son poulain était près d’elle
et avait, lui aussi, les pattes en l’air. Jondalar sourit en voyant la scène et
s’arrêta. Mais Ayla continua à marcher et, la tête basse, elle s’engagea dans
l’étroit sentier qui menait à la caverne. Jondalar se précipita à sa suite.
    — Ayla... commença-t-il. (La jeune femme se retourna.)
Je... Je... bredouilla-t-il. Je... tenais à te dire merci.
    C’était un mot qu’Ayla avait encore du mal à comprendre, un mot
qui n’avait pas d’équivalent dans le langage du Clan. Les membres de chacun des
groupes qui composaient le Clan dépendaient tellement les uns des autres pour
leur survie que l’assistance mutuelle faisait intimement partie de leur mode
d’existence. Remercier quelqu’un leur aurait semblé aussi étrange que si un
bébé s’était soudain mis à dire merci à sa mère sous prétexte qu’elle
s’occupait de lui. Faveurs ou cadeaux entraînaient l’obligation de les rendre
en nature, et ils n’étaient pas toujours les bienvenus.
    Au sein du Clan, ce qui se rapprochait le plus du remerciement
était une forme de gratitude dont faisait preuve un membre de rang inférieur
vis-à-vis d’un membre plus important – en général une femme vis-à-vis
d’un homme – lorsqu’il ou elle avait reçu une faveur bien précise.
Ayla avait l’impression que Jondalar voulait lui dire qu’il lui était
reconnaissant de lui avoir permis de monter Whinney.
    — Whinney t’a laissé s’asseoir sur son dos, Jondalar.
Pourquoi me remercies-tu ?
    — C’est grâce à

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