La Vallée des chevaux
Ayla après avoir réfléchi à sa
proposition. Si nous mettons les tiges à sécher après les avoir coupées, les
grains devraient ensuite se détacher plus facilement. Cela vaudrait le coup
d’essayer avec l’orge et le blé que nous n’avons pas encore cueillis. Je crois
que ça pourrait marcher, Jondalar, conclut-elle avec un grand sourire.
Elle semblait tellement emballée par cette idée que Jondalar
sourit à son tour. Son regard si séduisant reflétait son accord, mais aussi
l’attrait irrésistible qu’exerçait Ayla sur lui. La réaction de la jeune femme
ne se fit pas attendre.
— J’aime tellement quand tu me souris, Jondalar, avec ta
bouche et tes yeux... avoua-t-elle avec une sincérité désarmante.
Jondalar éclata de rire – un accès de gaieté
inattendu, spontané, exubérant et totalement gratuit. On peut dire qu’elle
alors, elle est franche ! songea-t-il. C’est vraiment une femme
extraordinaire !
La gaieté de Jondalar était contagieuse. Le sourire d’Ayla
s’élargit, puis elle gloussa et se mit à rire à son tour, transportée par une
joie sans frein.
Le souffle court, les yeux pleins de larmes, les côtes
douloureuses à force d’avoir ri, ils finirent par retrouver leur calme. Ils
auraient été bien incapables de dire ce qui avait provoqué leur accès
d’hilarité. En tout cas, il leur avait fait du bien : ils se sentaient
tous deux totalement détendus.
Quand ils se remirent en route, Jondalar prit Ayla par la
taille, dans un réflexe affectueux, provoqué par cette gaieté partagée. Sentant
qu’elle se raidissait, il laissa aussitôt retomber son bras. Il s’était juré et
lui avait promis, même si elle n’était pas alors en mesure de le comprendre,
qu’il ne chercherait pas à abuser d’elle. Si elle avait fait vœu d’abstinence,
il n’était pas question qu’il se mette dans une position qui obligerait la
jeune femme à refuser ses avances. Depuis cette promesse, il faisait tout son
possible pour la respecter.
Mais il avait senti l’odeur de sa peau chauffée par le soleil et
la rondeur de son sein contre ses côtes. Cela fait si longtemps que je n’ai pas
couché avec une femme ! se dit-il soudain. La bande de peau qui couvrait
son sexe était bien incapable de dissimuler son état. Se retenant pour ne pas
arracher sur-le-champ son court vêtement à Ayla, il se détourna dans l’espoir
de dissimuler le gonflement révélateur et se mit à avancer à grands pas pour la
dépasser.
— Doni ! Comme je désire cette femme !
murmura-t-il entre ses dents.
Des larmes jaillirent des yeux d’Ayla quand elle le vit partir
loin en avant. Qu’est-ce que j’ai fait pour qu’il me fuie ainsi ? se
demanda-t-elle. Pourquoi ne m’a-t-il pas fait signe ? Pourquoi ne veut-il
pas assouvir son désir avec moi ? Suis-je laide à ce point ? Elle se
mit à frissonner en repensant au bras qui, l’instant d’avant, lui entourait la
taille. Elle sentait encore tout au fond de ses narines l’odeur de l’homme. Au
lieu d’essayer de le rattraper, elle ralentit l’allure car elle n’avait aucune
envie de se retrouver en face de lui. Elle se sentait coupable comme une enfant
prise en faute – mais elle ne savait même pas ce qu’on lui
reprochait.
Jondalar avait atteint la rangée d’arbres qui poussaient le long
de la rivière. Son besoin était si pressant qu’il était incapable de se
retenir. Dès qu’il se retrouva à l’abri de l’écran de feuillages, il fit
jaillir son sperme sur le sol. Puis, sans lâcher son sexe, il laissa retomber
en tremblant sa tête sur le tronc de l’arbre à l’ombre duquel il s’était
arrêté. Il se sentait soulagé, mais c’était tout. Au moins, il pourrait se
représenter devant Ayla sans avoir envie de se jeter sur elle et de la forcer.
Il cassa une branche et s’en servit pour recouvrir avec la terre
de la Mère l’essence de son Plaisir. Zelandoni lui avait dit que c’était gâcher
le Don de la Mère que de le répandre, mais qu’en cas de besoin, il fallait le
répandre sur le sol et le recouvrir de terre. Zelandoni avait raison, se
dit-il. C’est vraiment du gâchis et on n’éprouve aucun plaisir.
Il continua à marcher le long de la rivière, retardant le plus
possible le moment où il se retrouverait à nouveau à découvert. Ayla
l’attendait à côté du gros rocher. Elle avait passé son bras autour du poulain
et posé son front contre l’encolure de Whinney. Comme elle
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