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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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été roussis par le feu. Malheureusement, lorsqu’elle
voulut se mettre au travail, elle se souvint soudain qu’elle aurait dû
fabriquer de nouveaux couteaux. A chaque usage, le bord tranchant de la lame
perdait de minuscules éclats et, à la longue, celle-ci s’émoussait. Il était
plus simple d’en fabriquer d’autres et d’utiliser ces vieilles lames comme
racloir, par exemple.
    Ce couteau émoussé, c’en était trop ! Alors qu’elle
s’escrimait sur la peau, elle se sentit soudain tellement découragée qu’elle se
mit à pleurer.
    — Qu’est-ce qui ne va pas, Ayla ? demanda Jondalar.
    Incapable d’exprimer ce qu’elle éprouvait, elle continua à
taillader avec rage la peau qui lui résistait. Jondalar lui retira le couteau
des mains et l’obligea à se lever.
    — Tu es fatiguée. Pourquoi ne vas-tu pas t’étendre et te
reposer ? Ayla aurait bien aimé suivre son conseil.
    — Enlever la peau du cerf et faire sécher la viande,
dit-elle en hochant la tête. Pas attendre. Hyènes venir.
    Jondalar ne prit pas la peine de lui dire qu’ils n’avaient qu’à
transporter les cerfs à l’intérieur de la caverne : elle n’était plus en
état de réfléchir normalement.
    — Je m’en occupe, dit-il. Tu as besoin de te reposer. Va te
coucher. Cette proposition provoqua chez Ayla un élan de gratitude. N’ayant pas
l’habitude que quelqu’un lui donne un coup de main, elle n’avait même pas songé
à lui demander son aide. Les jambes molles et le corps parcouru de frissons,
elle se faufila à l’intérieur de la caverne et se laissa tomber sur les
fourrures de sa couche. Comme j’aimerais pouvoir le remercier, se dit-elle en
sentant qu’elle recommençait à pleurer. Malheureusement, c’était
impossible : elle était incapable de parler !
    Durant la nuit, Jondalar fit de nombreuses allées et venues
entre la corniche et l’intérieur de la caverne et plus d’une fois il
s’immobilisa à côté de la jeune femme en fronçant les sourcils avec inquiétude.
Ayla dormait d’un sommeil agité et elle devait rêver car elle se débattait et
murmurait des mots inintelligibles.
    Ayla errait dans le brouillard en appelant au secours. Une
femme de haute taille, enveloppée de brume et dont le visage était indistinct,
tendait les bras vers elle.
    — Je t’ai dit que je ferais attention, mère, marmonnait
Ayla. Mais où étais-tu partie ? Pourquoi n’es-tu pas venue quand je t’ai
appelée ? J’ai eu beau t’appeler, jamais tu ne m’as répondu. Où étais-tu
passée ? mère ! Ne t’en va pas de nouveau ! Reste là !
Attends-moi, mère ! Ne m’abandonne pas !
    La brume s’éclaircit et la femme disparut, remplacée par une
autre, petite et trapue. Ses jambes très musclées étaient légèrement arquées,
mais elle se tenait parfaitement droite et marchait normalement. Son nez était
large et busqué, avec une arête très saillante, et elle ne possédait pas de
menton. Elle avait le front bas et le dessus de sa tête fuyait vers l’arrière.
Son visage, normal par ailleurs, était posé sur un cou court et épais. Protégés
par des arcades proéminentes, ses yeux bruns et intelligents étaient remplis
d’amour et d’une indicible tristesse.
    — Iza ! cria Ayla en voyant que la femme lui faisait
signe. Viens à mon secours, Iza ! Aide-moi, je t’en prie ! (Iza, au
lieu de répondre, la regardait d’un air interrogateur.) Est-ce que par hasard
tu ne m’entends pas, Iza ? On dirait que tu ne comprends pas ce que je
dis...
    — Personne ne pourra te comprendre si tu ne parles pas
comme il faut, intervint une autre voix.
    Ayla aperçut un homme vieux et boiteux qui s’appuyait sur un
bâton. Un de ses bras avait été amputé à la hauteur du coude et le côté gauche
de son visage était défiguré par une cicatrice hideuse. Il n’avait pas d’œil
gauche, mais au fond de son œil droit, on lisait un mélange de force, de
sagesse et de compassion.
    — Il faut que tu apprennes à parler, Ayla, dit-il en
agitant son bras valide.
    Il avait dû aussi s’exprimer avec des mots car Ayla avait
entendu la phrase qu’il prononçait. Sa voix était celle de Jondalar.
    — Comment pourrais-je parler ? Je n’arrive pas à me
souvenir ! Aide-moi, Creb !
    — Le Lion des Cavernes est ton totem, Ayla ! rappela
le vieux Mog-ur.
    Tel un éclair fauve, le félin bondit sur l’aurochs, plaquant au
sol l’énorme bœuf sauvage à la toison brun-roux qui

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