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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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a l’air
vulnérable ! songea Jondalar. On dirait qu’elle s’agrippe à ces deux
animaux pour qu’ils lui remontent le moral et qu’ils la consolent. Alors que
c’est moi qui devrais le faire ! Il était persuadé d’être à l’origine de
sa détresse et se sentait aussi honteux que s’il venait de commettre un acte
répréhensible. Il sortit à contrecœur de l’abri des bois et s’avança vers elle.
    — Il y a des moments où un homme ne peut pas attendre pour
uriner, mentit-il avec un pauvre sourire.
    Ayla était stupéfaite. Pourquoi lui disait-il des mots qui
n’étaient pas vrais ? Elle savait ce qu’il était allé faire. Il s’était
soulagé.
    Avant de se soulager, un homme du Clan aurait d’abord demandé à
la compagne du chef. S’il était incapable d’attendre et qu’il n’y ait aucune
autre femme pour lui permettre d’assouvir son désir, on aurait fait signe à
Ayla, aussi laide soit-elle. De toute façon, aucun mâle adulte ne se serait
soulagé en solitaire. Cette pratique était réservée aux adolescents qui, tout
en étant déjà des hommes physiquement, n’avaient pas encore tué leur premier
gibier. Mais Jondalar n’avait pas cette excuse et plutôt que de lui faire
signe, il avait préféré se soulager. Ayla était plus que peinée : elle se
sentait réellement humiliée.
    Faisant semblant de ne pas avoir entendu et évitant de le
regarder dans les yeux, elle lui proposa :
    — Si tu veux monter Whinney, je vais la tenir pendant que
tu grimpes sur ce rocher et que tu t’installes sur son dos. Si je lui explique
que tu désires la monter, je pense qu’elle te laissera faire.
    C’est vrai que c’est pour ça que nous avons arrêté de ramasser
des grains, se souvint Jondalar. Où était passé son enthousiasme ? Dire
qu’avant de traverser ce pré aux côtés d’Ayla, il se réjouissait tellement de
monter la jument ! Faisant comme si rien ne s’était passé entre temps, il
se hissa sur le rocher tandis qu’Ayla poussait la jument pour qu’elle
s’approche de lui.
    — Comment fais-tu pour que Whinney aille où tu veux ?
demanda-t-il en évitant, lui aussi, de la regarder.
    — Je ne fais rien de particulier, répondit Ayla après avoir
réfléchi. Nous sommes d’accord toutes les deux et elle va où je veux aller.
    — Mais comment sait-elle où tu veux aller ?
    — Je n’en sais rien... avoua honnêtement Ayla qui n’avait
jamais réfléchi à la question.
    Tant pis ! se dit Jondalar. Je la laisserai m’emmener où
elle veut. A condition qu’elle me laisse monter sur son dos. Il posa la main
sur son garrot pour ne pas perdre l’équilibre, puis il écarta avec précaution
les jambes.
    Whinney baissa aussitôt les oreilles. L’homme qui se trouvait
sur son dos était plus lourd qu’Ayla et les jambes qui pendaient le long de ses
flancs ne lui transmettaient pas la tension musculaire à laquelle les cuisses
et les jambes de la jeune femme l’avaient habituée. Malgré tout, Ayla n’était
pas loin, elle lui tenait la tête et l’homme qui la montait ne lui était pas
inconnu. Elle piaffa sans conviction, puis s’immobilisa presque aussitôt.
    — Et maintenant, que dois-je faire ? demanda Jondalar,
d’un air gauche.
    Ayla caressa la jument, puis elle s’adressa à elle en utilisant
les sons hachés et les gestes du Clan, mélangés à des mots zelandonii.
    — Jondalar aimerait bien que tu
l’emmènes se promener, Whinney.
    La phrase avait été prononcée sur le
ton qu’elle employait habituellement pour que Whinney se mette en marche, et de
la main, elle l’invitait gentiment à avancer. C’était suffisant pour que la
jument lui obéisse.
    — Si tu sens que tu risques de tomber, accroche-toi à son
cou, conseilla Ayla à Jondalar.
    Whinney avait l’habitude qu’on la monte. Jamais elle ne faisait
le gros dos, ni ne se cabrait. En revanche, quand on ne la guidait pas, elle
avançait avec hésitation. Jondalar, qui désirait la rassurer, se pencha pour
lui caresser l’encolure, imitant sans le savoir le mouvement que faisait Ayla
quand elle voulait que la jument aille plus vite. Le bond en avant de Whinney
le surprit et, suivant aussitôt le conseil d’Ayla, il l’attrapa par le cou, se
penchant plus encore vers elle. Pour Whinney, cela signifiait :
« Encore plus vite ! »
    La jument partit au triple galop dans la prairie, filant droit
devant elle, tandis que Jondalar s’accrochait tant bien que mal à son

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