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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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frénétique qui provoqua dans tout son corps une libération
voluptueuse.
29
     
    Encore à moitié endormie, Ayla se retourna, quelque chose la
gênait.
    Elle s’éveilla complètement et glissa sa main sous les
fourrures. Quand elle eut attrapé l’objet, elle vit à la lueur du feu mourant
qu’il s’agissait de la donii de Jondalar. Elle se souvint alors de ce qui
s’était passé la veille et découvrit que Jondalar était couché à côté d’elle.
    Nous avons dû nous endormir juste après avoir partagé les
Plaisirs, songea-t-elle en se blottissant contre lui et en refermant les yeux.
Mais le sommeil la fuyait. Les événements de la veille lui revenaient peu à peu
en mémoire et elle les passait en revue : la chasse, le retour de Bébé, et
surtout, ce qui s’était passé ensuite avec Jondalar. Ce qu’elle éprouvait pour
lui se situait bien au-delà des mots qu’elle connaissait et la remplissait
d’une joie inexprimable. Elle continua à penser à Jondalar et n’y tenant plus,
elle préféra se lever et se glissa sans bruit hors de sa couche sans lâcher la donii.
    Alors qu’elle s’avançait vers l’ouverture de la caverne, elle
aperçut Whinney et Rapide. Les chevaux ne dormaient pas et la jument hennit
doucement à son adresse. Ayla fit demi-tour pour s’approcher d’eux.
    — Est-ce que ça a été pareil pour toi, Whinney ?
murmura-t-elle. Est-ce que l’étalon t’a donné du Plaisir ? Jamais je
n’aurais imagine que c’était comme ça, Whinney ! Pourquoi cela a-t-il été
aussi épouvantable avec Broud et si merveilleux avec Jondalar ?
    Désireux qu’on s’occupe de lui, le poulain avança la tête. Ayla
le gratta et le caressa. Puis, après lui avoir donné une petite tape, elle
reprit en s’adressant à nouveau à Whinney :
    — Même si Jondalar dit le contraire, je suis sûre que c’est
l’étalon qui t’a donné Rapide. Il est presque de la même couleur que lui. Et
les chevaux brun-roux sont tellement rares ! Moi aussi, j’aimerais bien
avoir un bébé de Jondalar. Mais c’est impossible. Qu’est-ce que je ferais d’un
bébé quand il sera parti ? (Cette pensée provoqua chez elle un sentiment
proche de la terreur et elle devint pâle comme une morte.) Il va s’en aller,
Whinney ! Jondalar va bientôt partir !
    Elle se précipita hors de la caverne, dégringola le sentier et,
le visage noyé de larmes, continua à courir dans une sorte de brouillard.
Stoppée net par la saillie rocheuse, elle se laissa tomber sur le sol en
sanglotant. Jondalar va s’en aller. Jamais je ne le supporterai ! Que
puis-je faire pour l’en empêcher ? Rien !
    Elle se recroquevilla, se tapit au pied de la paroi, baissant la
tête comme si elle essayait d’éviter un coup. Elle allait à nouveau se
retrouver seule. Pire que seule : sans Jondalar. Que vais-je devenir quand
il ne sera plus là ? Faudra-t-il que je parte à la recherche des Autres et
que j’essaie de vivre avec eux ? Non ! Ils ne voudront pas de
moi ! Ils vont me demander d’où je viens et ils détestent ceux du Clan.
Ils me traiteront de monstre. A moins que je mente...
    Je ne pourrai pas. Je ne veux pas faire honte à Creb et à Iza.
Ils m’aimaient et m’ont élevée. Uba est ma sœur et elle s’occupe de Durc. Le
Clan est ma famille. Quand je me suis retrouvée seule au monde, c’est eux qui
ont pris soin de moi. Et maintenant, les Autres ne veulent plus de moi.
    Jondalar va partir. Je vais vivre seule dans cette vallée toute
ma vie. Mieux aurait valu mourir. Broud m’a maudite. Et il a fini par gagner.
Comment pourrais-je vivre sans Jondalar ?
    Elle pleura jusqu’à ce qu’il ne lui reste plus une seule larme à
verser et elle éprouva alors un sentiment de vide désespéré. Quand elle voulut
s’essuyer les yeux, elle s’aperçut qu’elle n’avait pas lâché la donii. Elle la
fit tourner dans sa main, émerveillée autant par la figurine elle-même que par
le fait qu’on puisse façonner une femme dans un morceau d’ivoire. A la lueur de
la lune, la statuette lui ressemblait encore plus. Les cheveux tressés, les
yeux noyés dans l’ombre, la forme du nez et les joues lui rappelaient sa propre
image qu’elle avait un jour aperçue reflétée à la surface de l’étang.
    Pourquoi Jondalar avait-il mis son visage sur ce symbole de la
Terre Mère que les Autres révéraient ? Celle que Jondalar appelait Doni
s’était-elle emparée de son esprit ? Son esprit était-il

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