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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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regarda par l’ouverture de la
caverne le ciel qui se teintait de rouge.
    — Il fait encore jour et j’ai bien envie d’aller me
baigner, dit-il en sortant rapidement de la caverne.
    Ayla ramassa son vêtement en peau et la lanière en cuir puis
elle lui emboîta le pas. Quand elle arriva sur la plage, Jondalar était déjà
dans l’eau. Elle retira son amulette et prit son élan pour plonger. Jondalar
était déjà loin en amont. Elle le rencontra à mi-parcours alors qu’il revenait.
    — Jusqu’où es-tu remonté ?
    — Jusqu’à la cascade... Je n’avais encore jamais parlé à
personne de Zolena, Ayla.
    — As-tu revu Zolena ?
    Jondalar eut un rire plein d’amertume.
    — Pas Zolena, corrigea-t-il. Zelandoni. Oui, je l’ai revue.
Nous sommes restés bons amis. J’ai même partagé les Plaisirs avec Zelandoni.
Mais je n’étais plus le seul...
    Il repartit en nageant à toute vitesse. Ayla fronça les
sourcils, secoua la tête et regagna à son tour la plage. Elle glissa son amulette
autour de son cou, enfila son vêtement en peau et l’attacha avec la lanière en
remontant le sentier. Quand elle pénétra à l’intérieur de la caverne, Jondalar
était debout en face du feu et il regardait les braises. Sa peau était encore
humide et il frissonnait. Ayla garnit le feu avec du bois, puis elle alla
chercher une des fourrures dans lesquelles il dormait.
    — La saison est en train de changer, dit-elle. Les soirées
sont plus fraîches. Couvre-toi sinon tu vas attraper froid.
    Jondalar plaça la fourrure sur ses épaules. Ce n’est pas
suffisant, se dit Ayla. Et si je lui offrais les vêtements que j’ai préparés
pour lui. De toute façon, il ne va pas tarder à partir...
    Elle se dirigea vers le ballot de peaux qui se trouvait près de
sa couche.
    — Jondalar... commença-t-elle.
    Toujours perdu dans ses pensées, il lui lança un regard
distrait. Quand Ayla voulut défaire le ballot, quelque chose tomba à ses pieds.
Elle le ramassa aussitôt.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle, surprise et
effrayée à la fois.
    — C’est une donii, répondit Jondalar en voyant qu’elle
tenait la figurine en ivoire.
    — Une donii ?
    — Je l’ai sculptée pour toi, pour tes Premiers Rites. Il y
a toujours une donii lors des Premiers Rites.
    Ayla baissa la tête pour ne pas éclater en sanglots.
    — Je ne sais pas quoi dire... Je n’ai jamais rien vu de
semblable. Elle est belle. On dirait une vraie personne. Une personne qui me
ressemblerait...
    — J’ai voulu qu’elle te ressemble, Ayla, expliqua Jondalar.
Un vrai sculpteur aurait certainement fait mieux... Non ! corrigea-t-il.
Jamais un sculpteur n’aurait fait une donii comme celle-ci. Je ne sais même pas
si j’aurais dû. D’habitude, une donii n’a pas de visage – personne ne
connaît le visage de la Mère. Mettre ton visage sur cette donii, c’est risquer
que ton esprit soit emprisonné à l’intérieur de cette statuette. C’est pourquoi
je tiens à ce que ce soit toi qui l’aies. Elle t’appartient. Je t’en fais
cadeau.
    — Comme c’est drôle que tu l’aies placée à cet
endroit ! dit Ayla en défaisant le ballot. Moi aussi, j’ai quelque chose
pour toi.
    Jondalar déplia les peaux qu’elle lui tendait et quand il vit la
garniture de perles, ses yeux brillèrent de plaisir.
    — J’ignorais que tu savais coudre et décorer un vêtement
avec des perles, dit-il en examinant les vêtements.
    — Pour les perles, je me suis contentée de découper les
motifs qui ornaient la tunique que tu portais et de les replacer sur celle-là,
expliqua-t-elle. J’ai défait tes anciens vêtements et j’ai découpé des peaux à
la même taille. Comme j’avais étudié la manière dont elles tenaient ensemble,
j’ai fait la même chose et j’ai utilisé le perçoir que tu m’avais donné. Je ne
sais pas si je m’en suis servie correctement, mais ça a marché.
    — C’est parfait ! s’écria Jondalar en plaçant la
tunique puis le pantalon devant lui pour vérifier la taille. Je comptais
justement fabriquer de nouveaux vêtements pour voyager. Cette bande de peau
suffit tant que je reste ici, mais...
    Trop tard ! Il venait de le dire à voix haute. Comme ces
esprits malfaisants qui, au dire de Creb, tiraient leur pouvoir d’avoir été
appelés à voix haute par leur nom, le départ de Jondalar était maintenant un
fait. Ce n’était plus une vague idée qui se concrétiserait un jour

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