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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ses pieds. Elle avait creusé trop près de la
rivière ! L’eau montait rapidement et le fond était déjà tout boueux quand
elle se précipita hors de la fosse, sa tente à la main.
    Pourvu que ce soit assez profond, songea-t-elle. De toute façon,
elle devait s’arrêter là : plus elle creuserait et plus l’eau monterait.
Relevant la tête, elle regarda la lune et fut surprise de voir à quel point
elle était déjà haute. Si elle voulait avoir fini ses préparatifs avant le
lever du jour, elle devait se dépêcher.
    Elle courut vers l’endroit où elle avait empilé du bois,
trébucha sur une racine qu’elle n’avait pas vue, et tomba de tout son long sur
le sol. C’est le moment d’être prudente, se dit-elle en frottant son menton
douloureux. Les paumes de ses mains et ses genoux la brûlaient et un filet de
sang coulait le long de sa jambe droite.
    Et si je m’étais cassé la jambe ? se demanda-t-elle,
soudain paniquée. Qu’est-ce que je fais ici en pleine nuit ? Sans feu pour
me protéger au cas où un animal m’attaquerait ? Se souvenant soudain d’un
lynx qui, une fois, l’avait attaquée, elle crut voir deux yeux briller sous le couvert
des arbres. Elle toucha la fronde qu’elle portait attachée à sa ceinture et ce
contact la rassura un peu. De toute façon, je suis déjà morte, se dit-elle. Ce
qui doit arriver arrivera. Si je commence à m’inquiéter, je ne serai jamais
prête quand le soleil se lèvera.
    Elle s’approcha du bois qu’elle avait empilé au bord de la
rivière et commença à le transporter aux abords de la fosse. Elle savait que si
elle se précipitait sans crier gare sur les chevaux, ceux-ci s’éparpilleraient
dans la nature. Elle savait aussi qu’il n’existait dans la vallée aucun endroit
sans issue où elle puisse acculer un des chevaux, comme Broud avait fait avec
le mammouth. Mais, à force de réfléchir, elle avait fini par avoir un éclair de
génie – comme il lui était déjà arrivé d’en avoir lorsqu’elle faisait
partie du Clan. Il n’y a pas ici de canyon sans issue, s’était-elle dit, mais
je peux peut-être en créer un.
    A ses yeux, c’était une trouvaille sans grande valeur. Elle
avait simplement l’impression d’adapter une des techniques de chasse du Clan à
ses propres besoins. En réalité, c’était une invention majeure car elle allait
permettre à une femme seule de tuer un animal qu’aucun homme du Clan n’aurait
jamais osé chasser sans l’aide de ses congénères.
    Avec les troncs et les branches ramassés la veille, Ayla
construisit deux palissades qui, par rapport à deux des côtés de la fosse,
formaient une sorte d’entonnoir. Elle en boucha tous les trous pour qu’il n’y
ait aucune brèche et les suréleva légèrement en rajoutant des branches sur le
faite. Quand elle eut terminé, le ciel commençait à s’éclaircir et les oiseaux
pépiaient pour saluer la venue du jour.
    Elle contempla alors son travail. La fosse était légèrement plus
longue que large. Ses bords étaient boueux à cause des dernières pelletées de
terre qu’Ayla y avait jetées et légèrement en pente. Le triangle formé par les
deux palissades convergeait vers l’entrée de la fosse. Quand on se plaçait de
ce côté-là, on apercevait au fond de la trouée la rivière qui commençait à
scintiller sous les premiers rayons du soleil. Sur l’autre rive, on commençait
tout juste à distinguer dans le lointain les sommets de la falaise qui barrait
la vallée au sud.
    Ayla regarda autour d’elle pour déterminer exactement la
position des chevaux. L’autre versant de la vallée remontait en pente douce
vers l’ouest et formait la haute barrière rocheuse qui se trouvait en face de
sa caverne. Puis celle-ci redescendait graduellement pour rejoindre à l’est le
fond de la vallée où dormaient les chevaux. Bien qu’il fît encore très sombre à
cet endroit, Ayla eut l’impression qu’ils commençaient à bouger.
    Elle reprit sa tente et l’os qui lui avait servi de pelle et
revint en courant vers la plage. Elle rajouta du bois sur son feu qui était en
train de mourir, se servit d’un bâton pour aller pêcher au centre du foyer une
braise qu’elle plaça dans la corne d’aurochs. Elle ramassa au passage les
torches qu’elle avait préparées, les deux épieux et sa massue en os et,
toujours courant, revint vers la fosse. Elle posa un des épieux d’un côté de la
fosse, l’autre de l’autre côté avec la

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