Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
laquelle elle dormait. Avant de
redescendre, elle s’avança au bord de la corniche et jeta un coup d’œil dans la
vallée. Les chevaux avaient disparu, par contre une intense activité semblait
régner autour de la fosse.
    Soudain, Ayla se souvint des deux épieux qu’elle avait laissés
là-bas. Devait-elle prendre le risque d’aller les rechercher ? Se
souvenant du temps qu’elle avait mis pour les fabriquer, elle se dit que mieux
valait les récupérer. Elle déposa sa fourrure sur la plage, reprit sa fronde
qu’elle avait enlevée pour se baigner et remplit les replis de son vêtement de
cailloux avant de repartir.
    Quand elle arriva sur place, elle tomba en plein carnage. Une
partie de la palissade avait été renversée par les animaux impatients de
s’approcher, l’herbe était piétinée et la fosse, rougie de sang, faisait penser
à une blessure béante. Deux loups étaient en train de grogner autour de ce qui
restait de la tête de la jument. Des renardeaux se disputaient en glapissant la
jambe de devant de l’animal, tirant sur les longs poils et s’attaquant même au
sabot.
    Quand Ayla s’approcha, une hyène releva la tête, soudain sur ses
gardes, les milans s’enfuirent à tire-d’aile, mais le glouton qui se trouvait
juste à côté de la fosse ne bougea pas. Je ferais bien de me dépêcher, se
dit-elle en lançant une pierre sur le glouton qui s’enfuit aussitôt. Il va
falloir que j’allume plusieurs feux pour protéger la viande. La hyène recula
hors de portée de sa fronde en ricanant. Fiche le camp de là, affreuse !
songea Ayla qui détestait les hyènes. Elle ne pouvait pas voir une hyène sans
songer aussitôt à celle qui avait essayé d’emporter le bébé d’Oga et qu’elle avait
tuée avec sa fronde.
    Alors qu’elle se penchait pour ramasser ses épieux, un mouvement
derrière une des brèches de la palissade attira soudain son attention. Elle
aperçut alors des hyènes qui s’approchaient sans bruit de la jeune pouliche
couleur de foin.
    Je suis désolée pour toi, songea Ayla. Je n’avais pas
l’intention de tuer ta mère. Mais comme c’est elle qui est tombée dans le
piège, je n’avais pas le choix. Elle n’éprouvait aucune culpabilité. Dans le
monde où elle vivait, il y avait les chasseurs et les chassés. Et les chasseurs
pouvaient devenir des proies. Si Ayla n’avait eu ni feu ni armes, cela aurait
été son cas. La chasse faisait partie de la vie.
    Elle savait que, sans sa mère, la jeune pouliche était condamnée
et elle éprouvait de la pitié pour cet animal sans défense. Que de fois
avait-elle ramené à Iza des animaux blessés pour que la guérisseuse les soigne,
et provoqué du même coup la colère de Brun !
    Les hyènes étaient en train d’encercler la jeune pouliche.
Celle-ci leur lançait des regards apeurés et essayait de leur échapper. S’il
n’y a plus personne pour s’occuper d’elle, autant qu’elle meure tout de suite,
se dit Ayla. Mais, quand une hyène s’élança vers la pouliche et lui entailla le
flan, elle ne put s’empêcher d’intervenir. La fronde à la main, elle s’avança
dans la trouée et bombarda de pierres les assaillants. Une des hyènes
s’effondra sur le sol, les autres s’éloignèrent. Ayla n’avait pas l’intention
de les poursuivre : leur peau tachetée ne l’intéressait pas. Elle voulait
seulement qu’elles laissent la jeune pouliche tranquille. Celle-ci s’était
reculée en la voyant, mais elle n’était pas allée loin. Elle avait encore plus
peur des hyènes que d’Ayla.
    La jeune femme s’approcha peu à peu de la pouliche, la main
tendue en avant et en chantonnant d’une voix douce, comme elle l’avait déjà
fait avec d’autres animaux apeurés. D’instinct, elle savait s’y prendre avec
les animaux. La pitié qu’elle éprouvait pour les créatures sans défense
s’étendait à tous les êtres vivants et son activité de guérisseuse n’avait fait
que la renforcer. Iza était comme elle : elle aussi, elle n’avait pas
hésité à recueillir une petite fille blessée et affamée, malgré la
désapprobation du clan.
    Quand la jeune pouliche avança la tête pour renifler les doigts
d’Ayla, celle-ci en profita pour s’approcher un peu plus et lui caresser
l’encolure. Le jeune animal s’enhardit et se mit à sucer bruyamment le bout de
ses doigts.
    Pauvre bébé ! songea-t-elle en faisant un effort pour ne
pas pleurer. Tu as faim et ta mère n’est plus là

Weitere Kostenlose Bücher