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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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lui
ressemble comme un frère.
    Jondalar risqua un coup d’œil prudent de l’autre côté de la
tente. Il aperçut alors un énorme rhinocéros laineux à deux cornes qui se
balançait d’un pied sur l’autre, comme s’il avait du mal à équilibrer sa masse
imposante. La tête de côté, il regardait Thonolan. S’il avait conservé la tête
droite, il n’aurait pas pu le voir car ses yeux étaient situés tellement en
arrière de son crâne que, dans cette position, il était quasiment aveugle. Son
ouïe et son odorat très développés compensaient largement sa vision déficiente.
    C’était un animal parfaitement adapté aux grands froids. Il
possédait deux fourrures : un fin duvet bien fourni, caché sous de longs
poils brun-roux. Et, en dessous de son pelage, une couche de graisse épaisse de
huit centimètres. Il avançait toujours la tête basse, une de ses cornes
pratiquement au ras du sol, pour déblayer le terrain. Quand la neige qui
recouvrait les pâturages n’était pas trop épaisse, cette corne lui servait à se
frayer un passage. A cause de sa fourrure, il ne pouvait pas supporter la
chaleur qui régnait dans le sud durant l’été ni affronter un froid humide car,
alors, ses longs poils auraient gelé. Il arrivait donc à l’automne pour paître
dans les immenses prairies et emmagasiner de la graisse en prévision de la
saison froide. Il ne s’attardait pas et repartait en direction du nord, au
début de l’hiver, avant les grosses chutes de neige, et rejoignait les steppes
froides et sèches au pied du glacier.
    Sa longue corne antérieure ne lui servait évidemment pas qu’à
déblayer la neige et pour l’instant, son extrémité effilée se trouvait à courte
distance de Thonolan.
    — Ne bouge pas ! dit Jondalar entre ses dents.
    D’un geste vif, il se baissa pour attraper les sagaies qui se
trouvaient près de son sac.
    — Nos sagaies sont trop légères, fit remarquer Thonolan
sans se retourner. (Il n’avait pas besoin de regarder Jondalar pour savoir ce
qu’il était en train de faire.) Tu sais bien que pour tuer un rhinocéros, il faut
l’atteindre à l’œil. Tu auras beau lancer ton arme, tu ne toucheras jamais une
cible aussi petite. Il faudrait une sagaie plus robuste, capable de lui porter
un coup mortel. Malheureusement, nous n’en avons pas...
    — Tais-toi, conseilla Jondalar. Tu vas finir par attirer
son attention. Peut-être que je n’ai pas l’arme qui faut, mais toi, tu n’as
rien du tout. Je vais faire le tour de la tente et tenter le coup.
    — Attends, Jondalar ! Avec ta sagaie, tu vas le rendre
furieux, c’est tout ! Je te parie que tu n’arriveras même pas à le
blesser. J’ai une idée... continua Thonolan. Est-ce que tu te souviens comment
nous harcelions les rhinocéros quand nous étions enfants ? L’un de nous se
mettait à courir devant l’animal, puis faisait brusquement un mouvement de côté
tandis que quelqu’un d’autre attirait l’attention du rhino. Nous l’obligions à
courir jusqu’à ce qu’il n’en peuve plus. C’est ce que nous allons faire. Je
vais partir en courant pour qu’il me charge et toi, tu prendras le relais.
    — Non ! hurla Jondalar.
    Mais il était trop tard, son frère courait déjà à toute vitesse.
Impossible de prévoir les réactions d’un rhinocéros ! Au lieu de se lancer
à la poursuite de Thonolan, celui-ci se rua vers la tente dont les peaux
remuaient sous le vent. Il donna un coup de corne dedans, fendit les peaux,
rompit les cordes et finit par s’y empêtrer. Quand il réussit enfin à se
libérer, il dut se dire que l’endroit n’était guère hospitalier, car il
repartit au petit trot sans faire de mal à qui que ce soit.
    Jetant un coup d’œil derrière son épaule, Thonolan s’aperçut que
le rhinocéros n’était plus là et il se dépêcha de rejoindre son frère.
    — Imbécile ! s’écria celui-ci en jetant sa sagaie sur
le sol avec une telle force que la hampe en bois se brisa net au-dessus de la
pointe en os. Tu avais envie de te faire tuer ? Grande Doni,
Thonolan ! Il faut être nombreux pour harceler un rhinocéros ! A
deux, jamais nous n’y serions arrivés ! Que se serait-il passé s’il
s’était élancé à ta poursuite ? Qu’aurais-je fait, hein, s’il t’avait
donné un coup de corne ?
    Surpris par cette sortie, Thonolan faillit se mettre en colère.
Mais finalement, il sourit à son frère.
    — Alors, comme ça, tu t’es fait du souci

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