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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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fasse aussi froid. Je ferais mieux de rentrer.
    Elle allait faire demi-tour quand, soudain, elle s’immobilisa en
dépit du froid intense. De l’autre côté du ravin, un petit groupe de mammouths
laineux avançait à pas pesants, énormes tertres ambulants à la fourrure
brun-roux et aux longues défenses incurvées. Ils vivaient dans cette morne
région en se nourrissant exclusivement d’herbe gelée sur pied. En s’adaptant à
cet environnement, ils avaient perdu toute capacité d’évoluer dans un milieu
différent. Leurs jours étaient comptés et ils s’éteindraient dès qu’il n’y
aurait plus de glaciers.
    Ayla attendit que les formes indistinctes aient disparu de sa
vue, happées par la neige tourbillonnante, pour se remettre en route. Elle ne
traîna pas en chemin et poussa un soupir de soulagement lorsque, après avoir
franchi la crête, elle se retrouva à nouveau à l’abri du vent. Elle se sentait
aussi heureuse que le jour où elle avait découvert pour la première fois son
sanctuaire. Que serais-je devenue si je n’avais pas trouvé cette vallée ?
se dit-elle. Quand elle atteignit la corniche, qui se trouvait en face de la
caverne, elle étreignit Whinney, puis s’avança tout au bout du piton rocheux
pour regarder la vallée. La couche de neige était légèrement plus épaisse que
dans les steppes et, là où le vent avait soufflé, il y avait même quelques
congères.
    Debout sur la corniche, Ayla entendit le hurlement d’un loup.
Baissant les yeux, elle aperçut un renard polaire qui était en train de
traverser le cours d’eau gelée. Sa fourrure blanche se confondait si bien avec
la neige que, lorsqu’il s’immobilisa sur l’autre rive, elle le perdit pratiquement
de vue. Elle nota alors un mouvement en bas de la vallée et reconnut la
silhouette d’un lion des cavernes. Son pelage épais et fourni était si clair
qu’il semblait presque blanc. Tous ces prédateurs quadrupèdes s’adaptaient à
l’environnement de leur proie. A l’inverse, Ayla et ses semblables faisaient en
sorte que l’environnement s’adapte à eux.
    La jeune femme allait partir quand elle entendit un ricanement
au-dessus d’elle. Levant la tête, elle aperçut alors une hyène qui se penchait
par-dessus le bord de la corniche. Elle saisit aussitôt sa fronde. Mais, avant
qu’elle ait pu s’en servir, la hyène s’éloigna de son pas traînant et disparut
en direction des steppes. Whinney s’approcha d’Ayla en hennissant doucement et
la poussa de la tête. Prenant la jeune pouliche par l’encolure, Ayla se dirigea
vers la caverne.
    Allongée sous sa fourrure, Ayla regardait la voûte de la
caverne en se demandant ce qui avait bien pu la réveiller. Elle tourna la tête
pour regarder Whinney : la pouliche avait, elle aussi, les yeux ouverts
mais on n’y lisait aucune inquiétude. Pourtant, il y avait quelque chose de
changé.
    Ayla se blottit frileusement sous ses fourrures et, profitant de
la lumière qui entrait par le trou placé au-dessus de l’entrée, elle jeta un
coup d’œil à ses claies auxquelles étaient maintenant suspendues, à côté des
herbes et des racines, des petites saucisses blanches qu’elle avait fabriquées
en remplissant les intestins de la jument avec la graisse de l’animal, puis en
pinçant et en faisant tourner la membrane à intervalles réguliers.
    En voyant les saucisses, elle se mit à penser à son petit
déjeuner. Un bouillon de viande séchée, un peu de graisse, quelques plantes
pour assaisonner, une poignée de céréales et des raisins secs. Elle était trop
réveillée pour rester plus longtemps au lit et repoussa les couvertures.
S’enveloppant dans la fourrure de lynx qui gardait encore la chaleur de son
corps, elle courut vers l’entrée de la caverne, écarta le brise-vent et
s’arrêta, médusée.
    Les contours escarpés de la corniche étaient recouverts d’une
épaisse couche de neige tombée durant la nuit, qui brillait uniformément au
soleil et reflétait le ciel d’un bleu transparent où subsistaient encore
quelques nuages floconneux. L’air était immobile, il n’y avait plus trace de
vent.
    Située à cheval entre les steppes continentales plus humides et
les steppes sèches, arides et recouvertes de lœss, la vallée subissait
l’influence des deux types de climats. Le froid était donc sec par moments,
humide à d’autres. L’épaisse couche de neige tombée pendant la nuit rappelait à
Ayla les conditions climatiques

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