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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qui régnaient autour de la caverne du clan.
Elle avait soudain l’impression de se retrouver chez elle.
    — Whinney ! appela-t-elle. Viens voir ! Il a
neigé ! De la vraie neige pour une fois.
    Si Ayla s’était précipitée dehors un instant plus tôt, c’était
avant tout pour satisfaire un besoin naturel, aussi se dépêcha-t-elle de gagner
l’extrémité de la corniche. Quand elle revint vers la caverne, elle aperçut la
jeune pouliche qui avançait avec précaution une de ses pattes dans cette
substance immatérielle. Baissant la tête, Whinney renifla la surface gelée,
puis elle s’ébroua. En voyant Ayla, elle se mit à hennir plaintivement.
    — Approche-toi, Whinney ! Tu ne risques rien.
    C’était la première fois que la jeune pouliche voyait autant de
neige. Quand, avançant un peu plus, elle sentit son sabot s’enfoncer dans
l’épaisse couche, elle hennit à nouveau en direction d’Ayla comme si elle
éprouvait le besoin d’être rassurée. Celle-ci s’approcha et l’aida à avancer
sur la corniche enneigée jusqu’à ce qu’elle se sente plus à l’aise. La
curiosité naturelle de la jeune pouliche et son goût du jeu finirent par
prendre le dessus et elle se mit à gambader joyeusement autour d’Ayla.
    — Je vais faire chauffer une infusion et préparer à manger,
dit-elle en sentant qu’elle commençait à avoir froid. Je n’ai presque plus
d’eau. Il va falloir casser de la glace. (S’interrompant soudain, elle éclata
de rire.) Je n’ai pas besoin de glace ! Il suffit que je remplisse un bol
avec de la neige. Que dirais-tu ce matin d’une bouillie chaude, Whinney ?
    Quand elles eurent fini de manger, Ayla s’habilla chaudement et
quitta la caverne. L’air avait une douceur inhabituelle à cause de l’absence de
vent. Mais ce qu’elle appréciait surtout, c’était le plaisir de marcher dans la
neige. Après avoir rempli de neige des bols et des paniers, elle plaça ceux-ci
près du feu pour que leur contenu fonde.
    C’était tellement plus facile que de casser de la glace qu’elle
se dit qu’elle allait en utiliser une partie pour se laver. Quand elle vivait
encore au sein du Clan, elle se lavait régulièrement avec de la neige fondue.
Dans la vallée, elle avait tellement de mal à se procurer la glace dont elle
avait besoin simplement pour boire et cuisiner qu’elle avait dû renoncer à se
laver. Mais le moment était venu de renouer avec cette saine habitude.
    Elle ajouta du bois dans le feu en piochant dans les réserves
qui se trouvaient à l’intérieur de la caverne, puis elle ressortit et se mit à
dégager la pile de bois de chauffe qui se trouvait près de l’entrée.
    Si je pouvais empiler de la neige comme j’empile du bois, ce
serait bien pratique, se dit-elle. Le vent risque de se remettre à souffler et
alors, fini la neige...
    Elle transporta à l’intérieur de la caverne une partie du bois
qu’elle venait de dégager et en profita pour prendre un bol afin de retirer
plus rapidement la neige.
    Elle venait de remplir son bol et d’en déverser le contenu à
côté de la pile de bois quand elle remarqua que le petit tas de neige
conservait la forme du bol lorsqu’elle retirait le récipient. Pourquoi ne pas
empiler de la neige comme ça ? Exactement comme j’empile mon bois...
    Pleine d’enthousiasme à cette idée, elle se mit aussitôt à
ramasser la neige qui recouvrait la corniche et l’entassa contre la paroi à
côté de l’entrée de la caverne. Quand elle eut terminé, elle s’attaqua à
l’étroit sentier qui descendait vers la rivière. Whinney profita du fait que la
voie était dégagée pour aller faire un tour dans la vallée.
    Les yeux brillants et les joues rougies par le froid, Ayla
s’arrêta et sourit d’un air satisfait en contemplant l’imposant tas de neige
qui se trouvait près de l’entrée. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle
s’aperçut qu’il restait encore un peu de neige à l’extrémité de la corniche et
se dirigea aussitôt de ce côté. De loin, elle vit Whinney en train de se frayer
un chemin au milieu de ces masses de neige inhabituelles, levant bien haut les
pattes.
    Lorsqu’elle eut complètement dégagé la corniche et qu’elle
s’arrêta pour examiner à nouveau le tas de neige, la forme de celui-ci la fit
sourire. D’où elle était, les diverses bosses faites par le bol suggéraient les
contours d’un visage.
    Pour que ça ressemble vraiment à Brun, il faudrait

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