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La Vallée des chevaux

La Vallée des chevaux

Titel: La Vallée des chevaux Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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visibilité. Les
eaux de la Sœur charriaient toutes sortes de débris : de lourds troncs
d’arbres gorgés d’eau, des arbustes enchevêtrés, des cadavres d’animaux boursouflés
et même un petit iceberg qui faillit entrer en collision avec le bateau.
Jondalar contemplait le rivage qui s’éloignait quand soudain son regard fut
attiré par quelque chose qui se trouvait à la cime d’un des aulnes, tout en
haut de la colline, et claquait dans le vent. Une brusque rafale réussit à
l’emporter vers la rivière, dans l’eau. En voyant de plus près cette peau
tachée de brun, Jondalar réalisa alors qu’il s’agissait de sa tunique d’été. La
tunique flotta un court instant en surface, avant de disparaître dans les
flots.
    Repensant à son mouvement de panique, juste après l’accident de
Thonolan, Jondalar fronça les sourcils. Puis il se souvint de la joie qu’il
avait éprouvée lorsqu’il avait aperçu le bateau. Comment ont-ils pu savoir que
nous étions là ? se demanda-t-il à nouveau. Une pensée lui traversa
l’esprit : peut-être était-ce cette tunique ensanglantée qui avait signalé
leur présence. Mais comment expliquer que les Shamudoï et les Ramudoï soient
justement passés par là ? Et pourquoi avaient-ils amené avec eux leur
shamud ?
    L’important, se disait Jondalar, c’est que Thonolan ait été
sauvé. Il n’était plus sur son brancard et on l’avait adossé contre le bord de
l’embarcation. Son visage était très pâle, il devait souffrir et semblait effrayé
par la traversée. Mais cela ne l’empêchait pas de sourire à Jetamio qui se
trouvait juste à côté de lui.
    Étonné par les performances de cette solide embarcation qui
bondissait sur l’eau agitée, Jondalar l’examina avec curiosité. Le fond, d’une
seule pièce, avait été creusé dans un arbre de grande taille. Il était renflé
au milieu. Il s’élargissait ensuite grâce à des rangées de planches qui se
chevauchaient et étaient solidement fixées les unes aux autres sur les deux
côtés du bateau. Ces planches formaient les flancs de l’embarcation et se
rejoignaient à la hauteur de la proue. A l’intérieur du bateau, il y avait des
appuis placés à intervalles réguliers sur lesquels étaient posées des planches
qui servaient de bancs pour les rameurs. Trois d’entre eux étaient assis à
l’avant du bateau sur le premier banc.
    Jondalar s’absorbait toujours dans la contemplation de
l’embarcation quand son regard fut attiré par un tronc d’arbre, poussé par le
courant contre la proue. Son cœur fit un bond dans sa poitrine. Il regarda à
nouveau pour s’assurer qu’il ne rêvait pas. Mais non. A l’avant de la proue,
prise dans les branches de l’arbre, il y avait sa tunique d’été souillée de
sang.

 
     
9
     
    — Ne sois pas si gourmande, Whinney, conseilla Ayla en
voyant que la jeune pouliche était en train de lécher les quelques gouttes
d’eau qui restaient encore au fond du récipient en bois. Si tu bois tout, je
vais être obligée de faire fondre à nouveau de la glace.
    Whinney s’ébroua, secoua la tête et replongea son museau dans le
récipient.
    — Bon, puisque tu es vraiment assoiffée, il va falloir
descendre chercher de la glace. Tu viens avec moi ?
    Vivant seule avec la jeune pouliche, Ayla avait pris l’habitude
de converser avec elle. Au début, elle avait surtout utilisé les gestes, les
mimiques et les différentes postures qui composaient le langage du Clan. Puis
elle s’était rendue compte que Whinney était aussi très sensible aux sons
qu’elle émettait et cela l’avait amenée à communiquer plus souvent de cette
manière avec elle.
    Contrairement aux membres du Clan, Ayla n’avait aucune
difficulté à utiliser toute une série de sons et d’inflexions. Son fils en
était lui aussi capable et pour eux deux, c’était devenu un jeu d’imiter les
syllabes dépourvues de sens qu’ils émettaient chacun à leur tour. Et, à force,
certaines de ces syllabes avaient fini par acquérir une signification précise.
    Depuis qu’Ayla conversait avec le jeune cheval, sa tendance à
verbaliser s’était encore accrue. Elle imitait les sons émis par l’animal et
inventait de nouveaux mots en combinant des sons dépourvus de sens qu’elle
s’amusait à prononcer devant son fils. Comme il n’y avait plus personne pour
lui reprocher d’émettre des sons inutiles, son vocabulaire oral était plus
étendu qu’avant. Mais ce

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