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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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marié comme juin fleurissait les derniers lilas. Solène ne tarderait plus à accoucher. Bertille déchira la lettre en pestant contre ce fils qui n’avait rien compris et refusa tout net de le rejoindre à Paris.
    —  J’ai toujours une fille ici, affirma-t-elle en pinçant les joues de Marie comme autrefois, et bien assez depetits-enfants pour oublier ma peine. Sèche donc latienne. Ce vaurien ne mérite pas le bonheur que tu luivoulais !
    Marie s’en réconforta. Philippus annonçait qu’il étaitsur une piste sérieuse et ne pouvait les visiter comme ill’avait espéré. Isabeau de son côté stagnait. Sa vue avait baissé avec l’âge et elle devait de plus en plus souvent s’appuyer sur Marie pour ses préparations. Cela n’entamait pas son optimisme. Même si pour l’heure ils n’avaient su que reproduire un poison. Ils l’avaient testé sur des animaux, ne parvenant à obtenir aucune mutation de quelque ordre que ce fût. Isabeau restait persuadée qu’ils tournaient autour de la « formule magique » comme elle disait, qu’il suffirait d’un éclair de conscience à un moment donné.
    Début juillet, le frère de Huc, l’annotier de l’abbaye du Moutier, s’avança jusqu’au château. Il sentait la fatigue des ans peser sur ses épaules massives et, avant que la camarde sonne son heure, tenait à s’assurer que les enfants de Marie seraient pourvus. Sur ses conseils, elle rédigea donc un testament qu’il promit d’enregistrer dans le mois qui suivrait comme étant celui de François de Chazeron à l’égard de ses deux fils : Gabriel et Antoine. On y ajouta les terres de la Faye que Chazeron avait récupérées en bannissant Huc. Marie laissa courir le bruit que son père s’était enrôlé comme officier dans l’armée du roi.
    L’argent commençait à manquer. Il ne restait quasiment plus rien du trésor caché sous Montguerlhe qu’Isabeau et Philippus chacun de leur côté engloutissaient dans leurs recherches. Et si les terres étaient prospères, il suffisait d’intempéries ou de sécheresses pour tout faire basculer. Marie se disait que les solutions viendraient.
    Elle ne s’attendait pas à ce nouveau coup du sort.
     
    La missive était brève et signée de Catherine de Médicis :
    « Le roi est en grand péril, vous seule le pouvez, sauver ! »
    L’étrange prophétie de Michel de Nostre-Dame lui revint aussitôt en mémoire : « Par l’ignorance des louves, un grand roi se pleurera. »
    Elle n’hésita qu’un instant. Si le destin se pouvait changer, alors elle devait retourner à Paris, quoi qu’il lui en coûtât. Juillet couvrait les champs d’épis blonds et généreux. Elle embrassa toute sa famille, promit aux enfants de revenir dès qu’elle le pourrait, et monta dans la voiture, l’esprit assailli de questions sans réponses.
    Que pouvait-elle donc pour sauver son roi ?
     
    Catherine était plus sèche que lorsqu’elle l’avait quittée. La mise austère, le teint blanc et les lèvres pincées, elle donnait l’impression d’un corbeau posé partout où on ne l’y attendait pas. Elle l’embrassa pourtant avec effusion. Marie en fut surprise mais ne s’y attarda pas. Peut-être demeurait-il, sous cette carapace, un peu de cette Italie exubérante et fantasque dont le génie était si expansif.
    —  Un complot se trame autour du roi, annonça-t-elle sans préambule après l’avoir introduite dans son cabinet. Il semble que certains soient las de le voir affronter l’empereur pour conquérir un Milanais fugace. Vous le savez, Marie, je suis bien informée car j’aime épier. Je ne peux m’attaquer aux fomentateurs du complot, mais je peux les assurer qu’ils sont surveillés. J’ai découvert celui qu’ils ont chargé d’assassiner le roi. Il doit partir sous huitaine rejoindre François et son armée. Donnez-moi le pouvoir des poisons et je pourrai l’empêcher. Le roi sauf, ses ennemis rentreront dans le rang pour n’être pasdénoncés.
    Marie se ferma.
    —  Je n’ai pas ce pouvoir.
    Catherine s’empourpra, mais contint sa colère.
    —  Vous mentez, je le sais. Si vous n’êtes de ses amis, alors vous êtes des conjurés, ajouta-t-elle, accusatrice.
    Marie se laissa tomber sur une chaise. « Sauver le roi. Comme il l’avait sauvée. »
    —  Très bien, lâcha-t-elle. Je vous aiderai. Mais nul ne devra savoir que j’y suis mêlée.
    —  Nul ne saura ce que nous aurons fait, fidèle Marie. Je vous en donne

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