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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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de Nostre-Dame, pour la conseiller. Nostradamus tardait à s’y rendre, occupé par de nombreuses tâches dans les environs de Bordeaux, trouvant des excuses multiples pour repousser cette femme dont il se méfiait. Elle parlait souvent de Marie, insinuait qu’elle avait des pouvoirs surnaturels, qu’à savoir dresser des lions, on pouvait plier des hommes et que son éloignement pouvait bien cacher quelque noirceur d’âme.
    Marie estima qu’il fallait donc qu’on la voie, la sœur du roi, fidèle à sa promesse, lui faisait debelles commandes et François I er n’était pas en reste. L’argentrentrait. Suffisamment pour qu’elle puisse en envoyer àPhilippus et rembourser ses dettes. Suffisamment pourreprendre les recherches.
    Elle renouvela ses toilettes en utilisant les plus belles soieries qu’elle avait fait venir d’Italie, puis s’afficha au bras du connétable avec l’air amoureux et ravi de ces retrouvailles. Dans son ombre, elle se savait protégée. Il ne fallut pas huit jours pour que la rumeur cesse. Elle se laissait aimer et plier à ses caprices comme autrefois, mais n’y trouvait qu’un plaisir mécanique, sans âme. Sans regrets non plus. Trois semaines plus tard, ils rejoignaient le roi en Provence où Montmorency devait lui rendre compte de l’enquête menée sur la mort de la comtesse de Châteaubriant.
    Dès son arrivée, François la bisa sur les deux joues.
    —  Vous voici, lingère de mon cœur ! Chantonna-t-il en riant. Montmorency, je vous l’enlève.
    —  Sire, si vous me la rendez… accepta le connétable en s’effaçant d’une courbette, tandis que le roi entraînait Marie à ses côtés.
    —  Le matin, je chasse, le tantôt, je chasse, commença François.
    —  Et la nuit, Sire ? Se joua Marie.
    —  La nuit, belle Marie ? Je pourchasse et pourfends mon gibier préféré, s’amusa-t-il.
    —  Quel est-il, Majesté ? S’enquit-elle en restant dans sonjeu.
    —  La tourterelle ! Elle seule sait le plus divinement du monderoucouler et roucouler encore.
    Ils rirent de concert. Comme François frappait dans ses mains pour qu’on apporte à manger, un homme s’avança en faisant crisser ses bottes sur le plancher de bois.
    —  On me signale un gîte, Majesté, fort giboyeux et charmant, à vingt lieues d’ici.
    —  Avons-nous épuisé cette chasse-ci ?
    —  Je le crains.
    —  Sire, les ambassadeurs de l’empereur doivent nous rejoindre céans. Ils s’agacent de vos déplacements répétés, se plaignit Montmorency.
    —  Qu’ils s’agacent ! Se moqua François. Nous partons, mes amis ! Anne, ma douce Anne, voyez qui notre connétable nous ramène.
    Anne de Pisseleu sortait des latrines et gratifia Marie d’un sourire mondain. Elle n’appréciait visiblement pas que le roi la promène à son bras. Marie se dégagea de cette étreinte avec habileté et s’avança vers elle pour la saluer.
    —  Chère Marie, s’exclama la vipère, quel plaisir ! Des rumeurs vous prétendaient devenue lingère à Paris. Quelle vilenie !
    Marie ne s’offusqua pas de la pique. Elles n’étaient amies que de nom. La duchesse d’Etampes appréciait peu toute femme que le roi avait en affection. Marie lui adressa un sourire franc.
    —  Mon veuvage me laisse peu de fortune, madame. Il m’en faut pour élever mes enfants.
    —  Remariez-vous, répliqua Anne comme si seule cette solution était séante à la noblesse. Montmorency, mon cher, n’y pouvez-vous songer ? Continua-t-elle perfidement.
    Montmorency pris au piège s’empêtra dans un maladroit :
    —  Sire, c’est que ce veuvage est bien frais ! Qui amusa autant le roi que Marie.
    Elle vint pourtant à son secours :
    —  La guerre m’a pris mon époux, madame, croyez-vous que je puisse épouser l’armée ? Il me faut me remettre et pour ce faire laisser le temps nous réconcilier. N’êtes-vous point de mon avis, mon cher ? répondit-elle à l’intention du connétable.
    —  Certes, certes, approuva celui-ci soulagé. Sire, il me faut vous parler en aparté, ajouta-t-il pour échapper à cette situation embarrassante.
    Ils s’éloignèrent tous deux et Anne de Pisseleu s’alanguit dans un fauteuil.
    —  Asseyez-vous donc, Marie, et dites-moi votre secret, souffla-t-elle comme on se dispersait autour d’eux pour déménager.
    —  Quel secret ? demanda Marie sur le qui-vive.
    —  Vous fuyez le pouvoir autant que je le recherche et cependant j’ai parfois le

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