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La vengeance d'isabeau

La vengeance d'isabeau

Titel: La vengeance d'isabeau Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mireille Calmel
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lion de Khayr al-Dîn à Hippolyte qui s’en trouva fort satisfait, puis arma son fils chevalier. Le mariage qui suivit fut grandiose. Outre les nombreuses salves tirées depuis les galères, on mangea, but et dansa jusqu’à l’aube. Puis le roi, aviné et ravi, accompagna les époux jusqu’à leur lit de noces où, s’agrippant au baldaquin pour ne pas choir dans leur joute, il s’appliqua à vérifier que son fils honorait vaillamment son contrat de mariage, malgré certain désagrément de la nature placé à la verge.
    Lorsque cela fut fait, il sortit de la pièce et s’en fut crier dans les couloirs du palais, chantant à tue-tête que l’Italie était fin prise et sa place bien bordée, ce qui ravit le pape, la cour, et déposa la nausée sur les lèvres de Marie en songeant combien Catherine avait dû s’en sentir gênée.
    Ils s’en retournaient vers Paris lorsque François I er fit irruption dans la chambre de Marie, un soir, sans prévenir. Elle venait juste de passer son vêtement de nuit et se mit à trembler lorsqu’il s’approcha d’elle, un sourire léger aux lèvres. Effrayée à l’idée de ce qu’il lui voulait, elle se laissa tomber à genoux devant lui et gémit :
    —  Ne me forcez pas, Sire. Laissez à mon époux le seul droit de m’aimer.
    François s’arrêta net et la regarda, interloqué. Puis il saisit ces mains jointes en prière et la releva, touché de sa sincérité.
    —  Me croyez-vous capable de pareil acte, Marie ?
    Elle se sentit honteuse d’avoir douté de son roi.
    —  Pardonnez-moi, Sire.
    —  Et de quoi, grand Dieu, de vous avoir surprise ?
    Il promena ses doigts dans sa barbe épaisse. L’œil était mutin, rieur.
    —  Vous me plaisez, douce Marie, et je ne le puis nier. De fait, un ventre aussi bien constitué ne peut-être qu’une chaude promesse pour tout homme, mais j’ai surpris votre réserve et plus encore les animosités que soulève mon intérêt. J’ai une épouse conciliante, mais une maîtresse fort jalouse. Si je n’avais d’autres desseins à votre égard qu’une nuit d’amour, je me serais bien moqué de l’une comme de l’autre, mais je ne vous ravis point aux vôtres pour cela.
    Marie se sentit soulagée et un sourire de reconnaissance accompagna sa révérence.
    —  Pour tout le reste, Majesté, je suis aux ordres de mon roi.
    —  Pas d’ordre, non… Pas d’ordre. Asseyez-vous près de moi. Je ne peux m’attarder en votre chambre sans semer soupçons qui deviendraient rumeurs menaçantes pour votre tranquillité.
    Marie obtempéra et se posa gracieusement sur le lit, François avait pris un air soucieux.
    —  J’ai reçu une plainte du parlement tandis que nous résidions à Marseille. Nicolas Cop, le recteur de l’Université, a prononcé un discours à la défense des hérétiques. Ma sœur, Marguerite d’Angoulême, protège les luthériens et moi-même je les estime pour la raison qu’ils sont en Allemagne les ennemis de ce Charles Quint détestable. J’ai des affinités pour leur foi, mais je suis aussi et surtout un roi chrétien, Marie. Et mon fils est désormais le neveu du pape. On me pousse à prendre position tranchée et la raison d’Etat m’y contraint. On m’a remis une liste de suspects. Isabelle de Saint-Chamond ne s’y trouve pas et je veillerai à ce que son nom soit oublié, mais je ne peux empêcher ces arrestations ni les procès qui suivront. Certains sont une réelle menace pour la paix civile, d’autres non. Je ferai de mon mieux pour apaiser les rancœurs, mais il viendra un temps, je le sais, où je ne pourrai empêcher les bûchers de se dresser.
    Il lui empoigna les mains avec ferveur. Marie tremblait de nouveau. Mais plus de la peur de son roi.
    —  Aidez-moi à sauver ces vies qu’au nom du royaume je dois sacrifier. Rapportez à vos amis ces arguments que je vous donne. Que l’on ne puisse arrêter que ceux qui seront trouvés. En échange, je vous protégerai. J’ai parlé de vous à Catherine. Elle est férue de sciences occultes, d’astrologie, de dons. Votre aventure avec ce lion lui était déjà parvenue aux oreilles. Je vous commets auprès d’elle, ainsi que je vous l’ai promis.
    —  Mais, Sire, je n’entends rien à l’italien.
    —  N’ayez crainte, Catherine parle très bien le français. Près d’elle, vous serez près du pape et de moi. Vous ne risquerez rien et pourrez agir à votre aise. Le voulez-vous, chère enfant ?
    —  Pour le

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