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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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certains produits de grande consommation. Or,
comme le prix de ces marchandises influe sur
l’ensemble du commerce, c’est en fin de compte
la marche de toute l’économie chinoise qui se
trouve réglée par l’Etat. Cette situation a sans
doute nui au commerce privé, mais elle lui fut
peut-être aussi profitable. Outre que certains
marchands firent fortune grâce aux commandes
qui leur étaient faites par les administrations
publiques (régies et intendances militaires), le
contrôle général qu’exerçait l’Etat sur les prix et
sur le volume des moyens de paiement dut assurer
à l’économie chinoise une stabilité bienfaisante.
    Le fait est qu’en dépit de la concurrence de
l’Etat, le commerce privé est très florissant aux XII e et XIII e siècles. A Hangzhou même, c’est la
multiplicité des courants commerciaux qui rend
compte de l’intense activité économique de cette
ville. On y distingue quatre formes différentes
de commerce : commerce d’Etat, grand commerce fluvial et maritime, commerce de luxe et
commerce urbain qui porte sur les denrées de
grande consommation. Cette diversité de fonctions marchandes, Hangzhou la doit à son rôlede capitale, à sa situation géographique, à la très
grande richesse d’une partie de sa population et,
enfin, au nombre même de ses habitants. Le
terme de marchand est commode, mais il peut
être trompeur : en fait, on ne peut pas dire qu’il
existe à Hangzhou une classe marchande. Entre
les plus riches commerçants de la ville et les
petits boutiquiers des quartiers populaires, on
rencontre tous les degrés de fortune imaginables.
Il y a différents types et différentes catégories de
marchands : à coup sûr, le riche armateur aurait
jugé scandaleux d’être confondu avec le petit
épicier des faubourgs.
     
    Mais, avant d’en venir à l’analyse des différents types de commerce et de marchands, on ne
peut pas se dispenser de dire un mot des moyens
de paiement. Alors que sous la dynastie des
Tang (618-907), la cour, l’administration et les
armées étaient entretenues par des livraisons en
nature imposées aux paysans, l’Etat lui-même, à
l’époque des Song (960-1279), s’est orienté vers
des formes d’imposition indirectes en monnaie
(taxes commerciales, droits de transport, régies
d’Etat). Et non seulement l’Etat, mais les particuliers recourent presque exclusivement à la
monnaie dans leurs transactions. Qu’il s’agisse
du volume des pièces de monnaie frappées par
les ateliers officiels ou des assignats de divers
types émis tout d’abord, à titre privé, par deriches familles, puis par les administrations
publiques, l’accroissement des moyens de paiement est l’un des faits économiques les plus
frappants de cette époque.
    SAPÈQUE DE L ’ ÈRE SHAODING (1228-1233)
Grandeur nature (musée Cernuschi)
     
    Pour les achats sur les marchés et dans les
boutiques de Hangzhou, on se sert assez couramment de sapèques. Ce sont des pièces de
cuivre rondes avec un trou carré dans leur
centre. Sur l’une des faces, se trouve une inscription de quatre caractères. A la fin du X e siècle et au XI e siècle, cette inscription signifiait simplement « valeur de circulation des
Song ». Au contraire, au XIII e siècle, elle indiquait l’ère d’émission. Ainsi les sapèques fondues au cours de l’ère jingding (1260-1264)
portaient l’inscription : « Valeur de base de l’ère jingding . » La seule unité qui soit admise dans
les comptes de l’Etat est la ligature de mille
sapèques réunies par une cordelette passée dans
le trou carré de chaque pièce. Sur les marchés,au contraire, l’unité en usage est le « cent ». En
fait, le « cent » comportait toujours un nombre
de sapèques inférieur à la centaine. A Kaifeng
déjà, dans la capitale des Song du Nord, le
« cent » de sapèques était officiellement de
77 pièces et de 75 seulement pour les transactions courantes. En outre, le taux variait selon la
nature des achats, et chaque corporation de marchands avait son taux particulier. Ainsi, pour les
poissons, les légumes et la viande de porc, le
« cent » était de 72 pièces ; pour l’or et l’argent,
de 74 ; pour les perles et les bijoux ainsi que
pour la location de domestiques du sexe féminin, de 68 ; pour les travaux d’écriture, de
56 sapèques seulement. A Hangzhou, au début
de la dynastie des Song du Sud (1127-1279), le
« cent », comme l’unité

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