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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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marchands chinois.
Mais, bien que les sources chinoises de l’époque
des Song n’y fassent guère allusion, les petites
colonies étrangères qui devaient exister à
Hangzhou à la veille de la conquête mongole ne
doivent pas être négligées.
    Les jonques chinoises atteignent le Japon, les
Philippines, le royaume hindouisé du Champa
sur la côte d’Annam, la Malaisie, les côtes del’Inde du Sud et du Bengale et sans doute les
pays du Moyen-Orient. Ces larges jonques,
presque carrées, avec une proue et une poupe
surélevées de forme identique, avaient huit à dix
godilles maniées par quatre hommes chacune
pour la nage par temps plat, deux ancres de
pierre et des voiles faites de nattes ou de toile.
Des compartiments étanches donnaient une plus
grande sécurité en cas d’avarie. A l’avant, se
trouvaient plusieurs dizaines de cabines individuelles. Les jonques traînaient à l’arrière une
barque destinée à l’approvisionnement en bois et
en eau aux escales. On naviguait en se repérant
sur les étoiles et sur la position du soleil, en s’aidant de cartes du ciel et de cartes marines, quand
le ciel était dégagé. Par temps couvert, la boussole chinoise, appliquée aux voyages maritimes
depuis le XI e siècle 26 , indiquait le sud et permettait aux navires de poursuivre leur route.
    Les plus grosses jonques pouvaient transporter
cinq à six cents personnes et plusieurs dizaines
de tonnes de marchandises. Elles remontaient
rarement jusqu’à Hangzhou à cause des bancs
de sable du Zhejiang et mouillaient plus à l’est.
Les marchandises étaient transportées par des
barques qui remontaient le fleuve côtier de
Shaoxing, au sud-est de Hangzhou 27 . Ou bien
les jonques faisaient escale à Ganpu, petit port
situé sur la côte nord de l’estuaire. L’équipage,
composé non seulement de marins mais aussid’archers et de tireurs d’arbalète dont les armes
étaient entreposées à chaque escale dans les ports
chinois, était encadré par des officiers. Des
Noirs, originaires sans doute de Malaisie, étaient
chargés à bord des gros travaux. Chaque jonque
devait avoir une pièce officielle délivrée par le
Commissariat aux navires de commerce dont le
siège avait été transféré à Hangzhou dès les environs de l’an 1000. Ce document, marqué d’un
sceau de couleur rouge, portait les noms des
membres de l’équipage, les dimensions de la
jonque, des indications concernant la cargaison 28 .
    A l’arrivée dans les ports chinois, le fret était
composé de produits de grande valeur : cornes
de rhinocéros du Bengale, ivoire de l’Inde et de
l’Afrique, corail, agate, perles, cristaux, bois
précieux (santal et aloès principalement), encens,
camphre, clous de girofle, cardamome… Au
départ de Chine, la cargaison comprenait des
soieries et des brocarts, des porcelaines et des
faïences. C’étaient aussi bien souvent des produits bruts qui sortaient de Chine : or, argent,
plomb et étain, et, malgré toutes les interdictions officielles, des sapèques de cuivre. Des
fouilles ont permis de retrouver des sapèques
fondues sous la dynastie des Song dans plusieurs pays de l’Extrême-Orient 29  et des céramiques chinoises aux Philippines, en Indochine,
en Malaisie, sur le littoral indien et jusqu’en
Egypte, près du Caire.
    Les ateliers de céramique avaient chacun leur
style et leurs procédés de fabrication, et se trouvaient dans les provinces du Sud-Est (Jiangxi,
Zhejiang et Fujian). A Hangzhou même, au XIII e siècle, il existait deux grandes manufactures. L’une, située dans l’enceinte du palais
impérial, au pied de la colline des Phénix, produisait pour les besoins de la cour les plus beaux
céladons qui aient jamais été fabriqués en Chine
et dont une partie était exportée. L’autre était
établie à proximité de l’autel des sacrifices au
Ciel, à deux kilomètres environ en dehors des
remparts du sud. Fuzhou, le grand port de la côte
du Fujian, moins riche que Hangzhou mais
mieux situé pour les trafics maritimes, possédait
également ses ateliers.
    Cependant, malgré l’accroissement de ses
exportations de porcelaine et de soieries, la
Chine n’a cessé de s’appauvrir depuis le début
du XII e siècle. Comme le prouvent les expéditions de métaux précieux et de sapèques vers les
pays étrangers, sa balance commerciale est déficitaire. La Chine vit au-dessus de ses moyens, et
le luxe effréné d’une petite fraction de la société
chinoise est

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