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La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition)

Titel: La vie quotidienne en chine: A la veille de l'invasion mongole (1250-1276) (Picquier poche) (French Edition) Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: JACQUES GERNET
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officiellement admise
sur les marchés de Kaifeng, comptait 77 sapèques.
Mais vers la fin de la dynastie, il n’en compte
plus que 50 16 .
    La sapèque est une monnaie de très faible
valeur, en accord avec le bas niveau de vie des
gens du peuple : sous les Song du Nord, la
sapèque équivalait approximativement au millième d’une once d’argent de 37,301 grammes.
Elle est en outre d’un maniement très incommode, puisqu’une ligature de mille sapèques
pèse plus de trois kilos 17 . A cet inconvénient
s’ajoutait une grave pénurie de cuivre, qu’accentuèrent les exportations de sapèques hors deChine pendant tout le cours de la dynastie des
Song. Aussi l’Etat dut-il avoir recours à d’autres
types de monnaie. Vers la fin du XIII e siècle, le
ministère des Finances émit à Hangzhou des plaquettes d’étain qui représentaient chacune un
certain nombre de sapèques. Mais c’est surtout
par l’emploi de papier-monnaie que les difficultés monétaires de l’Etat furent palliées.
    Dès la fin du IX e siècle, on vit apparaître dans
les milieux de gros commerçants une pratique
qui est à l’origine des billets de banque en
Chine. Des dépôts de monnaie de cuivre étaient
faits par les marchands dans des familles riches
en échange de reçus qui pouvaient être monnayés dans d’autres villes, chez des personnes
convenues. C’est ce qu’on appelait la « monnaie
volante ». Cette pratique fut étendue par l’Etat
au commerce du sel à la fin du X e siècle : les
billets émis par l’administration permettaient
aux marchands qui les achetaient de se procurer
en échange sur les chantiers ou dans les entrepôts d’Etat du sel ou du thé. Des opérations
inverses étaient également possibles : pour leurs
livraisons à l’intendance militaire, dans les
régions frontalières, les marchands étaient payés
en billets convertibles en espèces à la capitale. Il
y eut ainsi, au cours de la dynastie des Song, un
très grand nombre d’émissions de billets dont la
contrepartie était généralement en sel. Au début
du XII e siècle, on en émit en une seule annéepour une valeur de 26 millions de ligatures de
mille sapèques. Cependant, ces billets ne restaient valables qu’un certain nombre d’années,
et ils ne pouvaient par conséquent être thésaurisés. De plus, ils n’avaient cours que dans les
zones, assez vastes il est vrai, pour lesquelles ils
avaient été émis 18 . Ce n’est qu’au cours des
années 1265-1274 que l’administration mit en
circulation des billets dont le fonds de garantie
était en or ou en argent et qui avaient cours dans
tout l’empire. A partir de ce moment, dit un
habitant de Hangzhou, les denrées renchérirent
énormément, et les sapèques perdirent beaucoup
de leur valeur : le billet de banque venait de faire
son apparition 19 .
    Les billets en circulation à Hangzhou au XIII e siècle étaient de valeurs diverses, probablement d’une ligature de mille sapèques jusqu’à
cent ligatures au plus. Leur aspect devait être
assez semblable à celui des billets de banque de
l’époque mongole ou encore à celui des billets
émis par l’Etat barbare des Jin, qui occupait
encore la Chine du Nord au début du XIII e siècle.
Une planche d’impression à assignats des Jin a
été retrouvée lors de fouilles dans la province de
Jehol. Elle date de l’année 1214. Les billets
qu’elle servait à imprimer mesuraient 10 cm sur
19 cm et avaient une valeur de cent ligatures de
80 sapèques. Ils portaient un numéro d’ordre, un
numéro de série et, entre autres inscriptions, cesdeux-ci qui rappellent les premiers assignats
français : « Le contrefacteur sera décapité »,
« Le dénonciateur recevra une récompense de
trois cents ligatures 20  ».
     
    L’Etat a le privilège de toutes les émissions de
monnaie. Ce privilège et le monopole de certains
produits de grande consommation lui permettent
d’agir à son gré sur l’économie de l’empire. Des
régies d’Etat ont été instituées pour le sel, les
alcools, le thé et les encens. L’administration ne
laisse au commerce privé de ces produits que les
secteurs où elle ne peut assurer elle-même les
transports et les répartitions. A Hangzhou, l’armée possède treize grands et six petits entrepôts
d’alcool, et il existe, dans la dépendance de ces
entrepôts, des cabarets où sont logées des prostituées d’Etat. La ville compte plusieurs greniers
publics très

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