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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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d’aller d’une rue à une autre. Rue Aubry-le-Boucher,
     il fut finalement arrêté par un barrage. Il resta un moment sous un porche à observer les boutiquiers et les procureurs qui
     le tenaient. Il les connaissait tous et ne doutait pas qu’ils le laisseraient passer, sauf si on l’avait déclaré félon. C’était
     un risque qu’il ne pouvait prendre.
    Il réfléchissait à un autre itinéraire quand il entendit des éclats de voix.
    — Ne vous avisez pas de m’approcher, porc puant! cria soudain une voix de femme.
    Un frisson le parcourut. C’était la voix de Cassandre!
    La tête sous son capuchon, il risqua un regard vers la rue Saint-Martin et aperçut avec effroi le commissaire Louchart au milieu des sentinelles de la barricade. Derrière lui, il y avait deux femmes dont l’une se débattait d’un soldat qui la maintenant. Dieu du ciel! Il reconnut les cheveux de Marguerite!
    Quant à la seconde femme, c’était sans nul doute Cassandre. Que s’était-il passé? Où étaient ses enfants et ses beaux-parents?

    Louchart s’était présenté chez Hauteville et avait demandé à fouiller la maison pour rechercher des hérétiques. Par une meurtrière
     du mur, Le Bègue lui avait répondu avoir ordre de ne laisser entrer personne.
    — Comme vous voulez! avait menacé Louchart. Je vais chercher un tonnelet de poudre et faire sauter votre porte, vous aurez les morts sur votre conscience!
    C’est Cassandre qui avait ouvert. Blême.
    — Qui êtes-vous? avait demandé le commissaire en entrant.
    — Et vous? avait-elle rétorqué en examinant avec dégoût cet homme au teint bilieux et au visage de furet.
    — Louchart, commissaire au Châtelet! M. Le Bègue me connaît. Veuillez tous vous rendre dans la cuisine. Vous autres, avait-il ajouté à l’attention des bourgeois miliciens, montez dans les chambres et faites descendre ceux que vous trouverez.
    — Nous sommes tous en bas, avait répliqué Cassandre.
    Louchart l’avait ignorée et d’un signe de la main avait montré l’escalier à ses hommes. Six d’entre eux étaient montés.
    Cassandre avait alors hésité un instant. Elle apercevait deux ou trois bourgeois de la milice qui attendaient dehors. Ce Louchart
     était malingre. Elle était capable de lui saisir la tête et de lui briser le crâne contre le mur. Elle s’enfuirait ensuite
     facilement sans qu’on puisse la rattraper.
    Mais que deviendraient Mme Poulain et ses enfants? Louchart en avait certainement après eux. Arrêtée, Marguerite serait incapable de survivre et Nicolas en mourrait. Elle devait rester pour la défendre.
    — Je vous ai demandé qui vous étiez, avait répété Louchart avec impatience. Voulez-vous que je vous donne le fouet?
    — Je suis une cousine, avait-elle répondu évasivement en baissant les yeux.
    Dans la cuisine, le commissaire avait découvert la famille Poulain avec jubilation. Quant aux autres domestiques, y compris Perrine, ils étaient terrorisés. Louchart s’était alors interrogé sur ce qu’il devait faire. Conduire tout ce beau monde au Châtelet et les inscrire sur le registre d’écrou? C’était imprudent. Que l’insurrection ne tourne pas en faveur des ligueurs, et il aurait des comptes à rendre pour cette arrestation. Il pourrait bien finir pendu.
    En vérité, il n’avait besoin que de Mme Poulain, afin que son mari se livre. Quant à l’autre, celle qui se disait une cousine,
     mais qui était la femme de Hauteville, si elle était la fille du prince de Condé, il devait la traiter avec respect. Le châtiment
     contre ceux qui s’en prenaient aux princes et princesses de sang était d’être rompu vif.
    Il n’avait qu’à les enfermer dans un couvent, avait-il décidé. Il connaissait la supérieure de l’Ave-Maria. Elle accepterait
     de les garder dans une cellule et on ne pourrait lui faire aucun reproche. Ensuite, il aviserait, et quant à prévenir Mme de
     Montpensier, ça attendrait.
    — Mesdames, je vous arrête, vous allez m’accompagner.
    — Vous n’avez pas le droit! s’était insurgé le beau-père de Poulain. Mon gendre est prévôt! Je vous ferai condamner par M. de Perreuse!
    — Je ne fais que mon devoir, monsieur, avait répliqué obséquieusement le commissaire. M. Poulain est recherché. Et rassurez-vous, ces dames ne risquent rien. Je vais les conduire au couvent de l’Ave-Maria où elles seront interrogées. Si le justice ne retient rien contre elles, elles seront

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