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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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puis comment, alors qu’elles
     passaient la porte Saint-Jacques, un cavalier était arrivé de la Bastille pour en ordonnerla fermeture. Mais l’homme qui les avait prises sur son chariot avait assuré qu’elles travaillaient pour lui. Peut-être avait-il
     deviné qu’elles étaient des femmes et qu’elles étaient recherchées. À son tour Olivier résuma leur journée, comment Nicolas
     avait retrouvé son père, et à quel point sa vie et celle de Marguerite allaient changer. En l’écoutant, Mme Poulain pleurait
     et riait à la fois.
    — Nous devons partir maintenant, madame, dit-il à Isabeau. Nicolas doit être fou d’inquiétude et la nuit va tomber.
    La mère et la fille se firent leurs adieux. Dans la cour, Gracien Madaillan avait préparé les montures et M. Sardini, qui
     les avait rejoints, avait donné des ordres pour qu’on attelle une petite charrette afin que les femmes puissent voyager confortablement.
    Deux géants blond roux en corselet et tassettes d’acier sur les cuisses, la tête protégée par une bourguignote, attendaient.
    — Hans! Rudolf! les interpella joyeusement Olivier.
    — Ils vous accompagneront jusqu’à Rouen, expliqua Sardini. Je leur ai donné une lettre pour le roi.
    Ils formaient finalement un solide équipage, même si Cassandre voyageait cette fois en robe et non armée comme un chevalier,
     d’autant que Sardini leur avait donné quatre gardes supplémentaires.
    À l’abbaye, ce ne fut que joie, rire et bonheur. Le cardinal parut être l’homme le plus heureux du monde et tomba sous le
     charme de sa petite-fille, Marie. Quant au garçon, Pierre, il voulait déjà être chevalier et son grand-père lui offrit une
     belle dague qui ressemblait à une petite épée, ainsi qu’un petit cheval de ses écuries.
    Ils partirent le matin, après une nuit où les époux ne dormirent guère, les confidences succédant aux étreintes.
    Une servante de Nicolas les accompagna à Rouen, car elle ne voulait pas quitter les enfants qu’elle aimait comme une mère.
     Durant les deux premiers jours, le cardinal leur laissa une escorte, mais il leur avait aussi remis un passeport signé du duc de Guise. Bien qu’arrêtés plusieurs fois par des patrouilles de la Ligue, ils ne furent pas inquiétés.
    Leur voyage fut lent à cause du chariot transportant Marguerite, ses enfants et la servante, et des difficultés de logement.
     C’est aux environs de Rouen, tandis qu’ils longeaient la Seine, qu’ils furent interpellés par une patrouille dont Nicolas
     Poulain reconnut le capitaine malgré sa barbute. C’était Alphonse d’Ornano.
    Le colonel de la garde corse écouta leur récit et les fit escorter jusqu’à la ville où ils arrivèrent le 13 juin, en même
     temps que le roi qui s’installa provisoirement dans la forteresse de Bouvreuil, seul château suffisamment vaste pour loger
     ceux qui l’accompagnaient.
    Quant à nos amis, après une nuit dans une auberge, ils louèrent un grand appartement dans une maison à pans de bois de la
     rue du Pot-d’Étain. C’est là que, deux jours plus tard, un page vint les chercher pour les conduire à la citadelle dont le
     donjon avait servi de prison à Jeanne d’Arc. C’était un sombre château fort avec une double enceinte, cerné de tours crénelées.
     On y pénétrait par un pont-levis précédé d’un pont dormant.
    Après avoir traversé une cour transformée en campement et pleine de soldats, ils furent accueillis par M. de Montpezat qui
     les attendait devant la chapelle Saint-Gilles. Par un étroit escalier bâti dans un mur, il les conduisit jusqu’à une salle
     voûtée n’ayant comme ouverture qu’une archère au fond d’une profonde embrasure. Un chandelier à larges pieds contenant quatre
     cierges fumait dans un coin.
    Le roi était là, recroquevillé sur une chaise haute. Le marquis d’O debout, à côté de lui. Montpezat sortit et ferma la porte.
    Ils firent d’abord un bref résumé de leurs aventures, sans toutefois parler du lien filial entre Nicolas et le cardinal de
     Bourbon. Quand ils eurent terminé, Poulain tendit au roi la lettre que lui avait remise son père.
    Henri III en commençait la lecture à la lumière du chandelier quand, brusquement, il releva la tête pour regarder Nicolas
     Poulain les yeux écarquillés de surprise.
    Poulain resta impassible, ne sachant pas si le roi voulait informer le marquis d’O de sa filiation. Henri III reprit ensuite
     la missive,

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