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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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garde bourgeoise
     une lettre du maréchal de Matignon lui demandant d’être député de la sénéchaussée de Périgord aux États généraux. La suite
     comprenait plusieurs domestiques et hommes d’armes, une charrette de bagages ainsi qu’un couple : un gentilhomme parent de
     M. de Montaigne et son épouse. Plus de six cents députés avec leur suite étaient attendus dans la ville de Blois et il était
     impossible de tous les interroger ou de vérifier qui ils étaient vraiment. Non seulement cet équipage passa sans question,
     mais lesergent de garde expliqua aimablement à l’ancien maire de Bordeaux qu’il aurait beaucoup de mal à trouver un logement.
    — Ne craignez rien pour moi, répondit Michel de Montaigne, je suis attendu chez des amis.
    Le sergent suivit un moment son équipage des yeux, la troupe prenait la direction de la rue Puy-Châtel dans la basse ville.
     S’il avait pu rester avec elle, il aurait vu que M. de Montaigne s’arrêtait devant la maison au porc-épic du banquier Sardini.

    Olivier et Cassandre, escortés par François Caudebec, Gracien Madaillan et quelques hommes d’armes, étaient partis de La Rochelle
     à la fin d’octobre, après une longue entrevue avec Henri de Navarre qu’ils n’avaient pas revu depuis leur retour de Paris,
     en juin, quand ils lui avaient raconté leurs aventures, parlé du convoi d’or du duc de Guise et rapporté les propos de M.
     de Boisdauphin qui innocentaient la princesse de Condé, tout au moins du crime d’empoisonnement de son mari.
    Après cet entretien, Navarre avait fait libérer la veuve, mais en laissant la procédure se poursuivre. La princesse ne serait
     ni questionnée ni exécutée, mais pas totalement mise hors de cause compte tenu de la trahison à laquelle elle s’était livrée.
     Cette demi-mesure n’était pas satisfaisante, mais avait l’avantage de ne pas frapper d’opprobre le jeune prince à naître 1 et de garder intacte l’alliance avec les La Trémoille.
    La fuite d’Henri III de sa capitale avait profondément affecté Henri de Bourbon. Le souvenir des mauvais procédés du roi de
     France n’avait pas tenu un instant contre le ressentiment de la sanglante injure qui venait d’être faite aux Valois par la
     Ligue, et qui rejaillissait sur toutes les têtes couronnées. Appuyé par son conseil, Navarre avaitenvoyé son secrétaire assurer à son beau-frère qu’il pouvait disposer de sa personne et de ses soldats, mais le roi de France
     n’avait montré aucun désir d’accepter son aide. Au contraire, il paraissait avoir oublié les offenses des ligueurs et semblait
     décidé à faire la paix avec le duc de Guise.
    Cette attitude inquiétait le roi de Navarre qui espérait que ce n’était que comédie, mais son cousin l’avait si souvent déçu
     qu’il aurait aimé en être certain. Malgré sa présence à la cour de France, M. de Rosny n’avait pu le renseigner, aussi quand
     Olivier demanda congé pour rejoindre Nicolas Poulain afin de préparer le rapinage du convoi d’or du duc de Guise, Henri de
     Navarre lui donna son accord en lui recommandant de profiter de son séjour à Blois pour en savoir plus sur l’étrange comportement
     d’Henri III.
    Restait cependant à entrer et à séjourner dans une ville gouvernée par le duc de Guise, et où la Ligue dictait sa loi. Olivier
     ne savait comment faire et s’en était ouvert à M. de Mornay qui lui-même en avait parlé à Navarre.
    Tous deux avaient une grande expérience des ruses pour pénétrer dans une ville hostile. L’une d’elles était de voyager dans
     la suite d’un personnage important. Henri de Bourbon avait donc suggéré à Olivier d’entrer dans Blois avec un député des États
     généraux. L’illusion serait encore meilleure s’il était avec une femme, car on se méfierait pas d’un couple. Ayant entendu
     cette suggestion, Cassandre avait demandé d’en être. Son emprisonnement était oublié et elle ressentait à nouveau un besoin
     d’aventure.
    Encore fallait-il trouver un gentilhomme se rendant à Blois. Or, Michel de Montaigne, qui avait quitté la cour après avoir
     terminé son quartier de service, avait été sollicité par le maréchal de Matignon pour être député de la sénéchaussée de Périgord
     aux États généraux, soit dans l’ordre de la noblesse – puisqu’il était noble –, soit dans celui du tiers état en tant qu’ancien
     magistrat.
    Dans une assemblée qui

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