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La ville qui n'aimait pas son roi

La ville qui n'aimait pas son roi

Titel: La ville qui n'aimait pas son roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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L’ancienquarante-cinq restait bouillant de fièvre et souffrait terriblement. Mais sans doute était-il douillet, comme l’avait fait
     remarquer le chirurgien.
    Nicolas rentra le soir. Le recteur était allé chez lui, puis à l’école de chirurgie, et rien ne laissait paraître qu’il l’ait
     dénoncé. Seconde bonne nouvelle, Nicolas avait appris que, deux jours plus tôt, un régiment royaliste était arrivé jusqu’à
     Montfaucon 1 . Ils avaient brûlé un moulin et fait tirer trois couleuvrines. Un boulet de trente-deux livres avait même atteint le village
     de La Villette.
    Depuis que la nouvelle était connue, les Parisiens étaient épouvantés et des patrouilles de bourgeois en armes circulaient
     partout.

    Cubsac resta entre la vie et la mort durant deux semaines. Son valet et la servante le soignèrent pendant que Olivier et Nicolas
     poursuivaient leur quête. Sachant que Clément était désormais prêtre, ils avaient décidé d’assister à toutes les messes qu’ils
     pouvaient entendre, en commençant par l’Université. Mais durant ces deux semaines, ils ne virent jamais Clément et n’entendirent
     pas parler de lui.
    Olivier prit aussi le temps de prévenir Perrine des malheurs de Cubsac. Elle vint plusieurs fois le voir avec sa tante et,
     peut-être grâce à elle, la plaie se cicatrisa et les deux jeunes gens commencèrent à parler mariage.

    Durant tout le mois de juin, avec la proximité des troupes royales qui tiraient au canon sur les villages des faubourgs ou
     qui y faisaient des incursions, la peur gagna les Parisiens. Tous craignaient le pire si les troupes royales entraient dans
     la ville, aussi beaucoup de boutiquiers fermèrent leur échoppe et tentèrent de fuir, d’autres suggéraient de capituler pour
     éviter que la ville ne soit mise aupillage. Par réaction, les Seize installèrent un régime de terreur. Ceux dénoncés comme trop tièdes envers la Ligue étaient
     menacés, arrêtés, emprisonnés, et parfois pendus. Quant aux hérétiques, ou supposés tels, on en brûla quelques-uns pour occuper
     la populace. Plus que jamais, il fut interdit de rire.
    Les processions reprirent, et ceux qui n’y participaient pas furent considérés comme suspects, mais ces cortèges obligés convenaient
     à Olivier et Nicolas qui n’en rataient jamais un, espérant toujours apercevoir Clément.
    Les Parisiens ne souffraient pas seulement des troupes royalistes et des menaces ligueuses, ils devaient aussi subir les exactions
     des gentilshommes et des gens d’armes du duc d’Aumale, ou de son frère, qui logeaient chez eux, les pillaient et souvent forçaient
     leur femme et leurs filles.
    Dans les campagnes, les pauvres gens pris entre les troupes royalistes et celles de la Ligue se réfugiaient dans la capitale
     avec leurs biens et leurs animaux pour éviter assassinats et brigandages des bandes armées. Les soudards, dont on ne savait
     plus dans quel camp ils étaient, violaient les moniales et s’amusaient à contraindre les prêtres des paroisses à baptiser
     veaux ou cochons avant de mettre à sac les habitations. Le vendredi 7 juillet, les troupes de la Ligue entrèrent dans Villeneuve-Saint-Georges
     où ils tuèrent, pillèrent et ravagèrent plus qu’ils ne l’auraient fait en pays ennemi. Devant les plaintes qu’il reçut, le
     duc de Mayenne répondit que c’était le prix à payer pour ruiner le tyran.

    Olivier était chaque jour plus impatient d’avoir des nouvelles de Cassandre qui devait accoucher en septembre et Nicolas s’inquiétait
     pour sa famille, aussi, au début du mois de juillet, découragés par leur vaine recherche, ils décidèrent de rejoindre l’armée
     royale dont l’avant-garde n’était qu’à quelques lieues de la capitale. Cubsac choisit de partir avec eux. Seulement la proximité
     d’Henri III et duroi de Navarre avait contraint Mayenne à mettre la ville en état de se défendre d’un siège. L’une des premières mesures que
     décida le lieutenant général de l’État royal , comme il se nommait, fut d’obliger les Parisiens à creuser des tranchées pour fortifier des faubourgs.
    Comme la plupart des domestiques et des bourgeois, Olivier et Nicolas furent réquisitionnés par le dizainier de leur rue.
     Seul Cubsac y échappa puisqu’il était noble, mais il dut intégrer la milice. La garde des portes étant renforcée, il devint
     impossible d’entrer ou de sortir sans un billet du conseil des

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