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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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sont point revenus. »
    Alaïs se leva et se tourna vers Esclarmonde qui sommeillait calmement.
    « Elle se repose. Nous pouvons la laisser seule quelque temps. Viens, nous devons savoir ce qu'il est advenu. »
    Remontant le tunnel, ils atteignirent l'échelle sur laquelle ils se hissèrent. Alaïs ouvrit la trappe, entraînant le garçon à sa suite.
    Dehors, les rues étaient surpeuplées, pleines d'une foule désemparée, ne sachant plus où aller.
    « Que se passe-t-il ? » cria-t-elle à un homme qui passait en courant.
    En réponse, ce dernier secoua la tête et poursuivit son chemin. Sajhë prit alors Alaïs par la main et l'entraîna vers une petite maison proche, de l'autre côté de la rue.
    « Gaston nous le dira. »
    En la voyant, le cabaretier et Pons, son frère, se levèrent.
    « Dame Alaïs.
    — Est-il vrai que le vicomte a été capturé ? s'enquit-elle sans préalable.
    — Hier matin, le comte d'Auxerre apparut pour proposer une rencontre entre le vicomte Trencavel et le comte de Nevers en présence de l'abbé de Cîteaux. Il s'y rendit en petit équipage, votre sœur en faisait partie. Ce qu'il advint après cela, dame Alaïs, nul ne le sait. Soit le vicomte s'est rendu de son propre gré pour épargner la Cité, soit il fut trahi, expliqua Gaston.
    — Quoi qu'il en soit, nul n'est revenu, ajouta Pons.
    — Il n'y aura point de combat, renchérit posément Gaston. La garnison a rendu les armes. Les Français ont jà investi les portes et les tours.
    — Est-ce possible ! s'exclama Alaïs, incrédule. Quels sont les termes de cette reddition ?
    — Que tous les citoyens cathares, juifs et catholiques sont autorisés à quitter Carcassona sans craindre pour leur vie, en n'emportant que les effets qu'ils portent sur le dos.
    — Nul ne sera soumis à la question ? Personne jeté au bûcher ?
    — Il semblerait que non. La population entière sera exilée sans qu'il lui soit fait le moindre mal. »
    Alaïs prit place sur une chaise pendant que ses jambes pouvaient encore la porter.
    « Qu'est-il arrivé à dame Agnès ?
    — Il lui sera délivré, ainsi qu'à son fils, un sauf-conduit pour trouver refuge auprès du comte de Foix, à condition toutefois qu'elle renonce à ses droits et à ceux de son héritier. Je suis navré pour la perte de votre époux et celle de votre sœur, dame Alaïs, conclut Gaston d'une voix enrouée.
    — Quelqu'un a-t-il eu vent du sort réservé à nos hommes ? » s'enquit Alaïs.
    Pons fit un signe de dénégation.
    « Il s'agit d'une ruse, n'est-ce pas ? lança-t-elle furieusement.
    — Nous n'avons nul moyen de le savoir, dame. Après que l'exode aura commencé, nous verrons alors ce que vaut la parole du Français.
    — Chacun devra franchir la porte d'Aude, au crépuscule, quand les cloches sonneront.
    — C'en est donc fait de nous, murmura-t-elle. La Ciutat s'est rendue. »
    Au moins mon père n'aura-t-il point vécu pour voir le vicomte aux mains des Français.
    « La condition d'Esclarmonde va chaque jour s'améliorant, néanmoins elle est encore très faible. Puis-je abuser de votre charité en vous demandant de la conduire hors des murs de la Ciuta  ? Pour des raisons que je n'ose vous confier, dans votre intérêt comme celui d'Esclarmonde, il serait sage que nous voyagions séparément.
    — Vous redoutez que ceux qui lui ont infligé ses affreuses blessures la recherchent encore ? » demanda Gaston.
    Alaïs le regarda sans cacher sa surprise.
    « Si fait, admit-elle.
    — Ce sera un honneur que de vous assister, dame Alaïs. Votre père… était un homme du meilleur bien.
    — Il l'était », approuva-t-elle.
     
    Quand les braises d'un soleil agonisant enflammèrent les murs du Château comtal, la cour, les chemins de ronde et le grand vestibule demeurèrent silencieux, vides, abandonnés.
    À la porte d'Aude, une foule apeurée était rassemblée comme un troupeau, s'efforçant désespérément de ne pas perdre de vue un être cher, évitant le regard méprisant des Français en train de les examiner comme s'ils étaient moins qu'humains, la main posée sur le pommeau de l'épée, n'attendant qu'un prétexte pour la tirer du fourreau.
    Alaïs espérait que son déguisement suffirait à faire illusion. Elle se faufila, s'abritant derrière l'homme qui la précédait, un peu gauche dans des bottes d'homme beaucoup trop grandes pour elle. Pour dissimuler la saillie de ses seins, elle s'était enveloppé la poitrine d'une bande,

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