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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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semblable à du parchemin. Sa voix voulait la rassurer, lui dire qu'elle ne risquait plus rien.
    D'autres, caressantes, lui parlaient à voix basse.
    Des ailes noires entourèrent ses épaules, pour la bercer tendrement comme une enfant et la ramener chez elle.
    Puis, une autre voix, perturbante :
    « Retournez-vous. »
     
    Will comprit que le grondement était dans sa tête, sourdes pulsations de son sang contre ses tympans. Dans sa mémoire, les coups de feu se répercutaient indéfiniment.
    Il déglutit douloureusement et tenta de retenir son souffle. L'odeur nauséabonde de cuir dans son nez et sa bouche était si forte qu'elle lui retournait l'estomac.
    Combien de détonations avait-il entendues ? Deux, trois ?
    Ses deux cerbères sortirent du véhicule. Will les entendit parler, peut-être se quereller avec François-Baptiste. Lentement, soucieux de ne pas attirer l'attention, il se redressa un peu de la banquette arrière où il était allongé. À la lueur des phares, il aperçut le fils l'Oradore debout près du cadavre d'Authié, le bras ballant, un revolver à la main. L'on aurait cru que la portière et le capot de sa luxueuse voiture étaient éclaboussés de peinture rouge. Sang, chairs et os éclatés, voilà tout ce qu'il restait du crâne de l'avocat.
    La nausée le saisit à la gorge. Will déglutit de nouveau, s'astreignit à regarder. François-Baptiste fit mine de se pencher, hésita, puis se détourna brusquement.
    Malgré les doses de drogue qui le privaient de l'usage de ses membres, Will sentit son corps se raidir. Il se laissa retomber sur le siège, soulagé qu'on ne l'eût pas enfermé dans le conteneur de plastique comme auparavant.
    La portière contre laquelle sa tête était appuyée s'ouvrit brutalement et les mêmes mains calleuses le saisirent par les bras et le traînèrent jusqu'au sol.
    L'air nocturne procura quelque fraîcheur à son visage et à ses jambes nues. L'aube dont on l'avait revêtu était longue et ample, bien que resserrée à la taille par un cordon. Will se sentait démuni, vulnérable. Et terrifié.
    Il voyait le cadavre inerte d'Authié sur le gravier, et clignoter la diode rouge du système d'alarme de sa voiture.
    « Portez-le jusqu'à la grotte, disait François-Baptiste, le ramenant à la réalité. Vous nous attendrez dehors, en face de l'ouverture. Il est dix heures moins cinq. Nous allons entrer dans quarante, peut-être cinquante minutes. »
    Presque dix heures. Il laissa retomber sa tête sur sa poitrine, pendant qu'un homme le soulevait par les aisselles. Comme on le hissait vers l'entrée de la grotte, il se demanda s'il serait encore vivant dans une heure.
     
    « Retournez-vous », répéta Marie-Cécile.
    Ton dur et condescendant, songea Baillard. Après avoir une dernière fois caressé les cheveux de Shelagh, il obtempéra en se redressant de toute sa hauteur. Son soulagement de retrouver la jeune femme en vie avait été de courte durée. Elle était dans un état gravissime. Sans soins médicaux immédiats, elle ne survivrait pas.
    « Laissez votre torche et descendez jusqu'ici que je vous voie. »
    Lentement, Baillard contourna l'autel et se dirigea vers Marie-Cécile.
    Elle tenait une lampe à huile d'une main, un pistolet de l'autre. Il fut d'abord frappé par la ressemblance : mêmes yeux émeraude, même chevelure noire et léonine autour d'un beau visage empreint d'austérité. Avec sa tiare d'or, son collier, les bracelets reptiliens enserrant ses bras, sa longue silhouette revêtue d'une robe d'un blanc immaculé, on eût juré une princesse égyptienne.
    « Êtes-vous venue seule, dame ?
    — Je ne pense pas qu'il me soit nécessaire d'être accompagnée où que j'aille, monsieur , néanmoins… »
    Les yeux de Baillard se posèrent ostensiblement sur l'arme.
    « Vous ne croyez tout de même pas que je vous causerai des ennuis. Après tout, je ne suis qu'un vieillard, oc ? En outre, vous n'avez pas envie qu'on vous entende. »
    L'ombre d'un sourire effleura le visage de la femme.
    « La force réside dans le secret.
    — L'homme qui vous a enseigné ces mots est trépassé, dame. »
    Les yeux émeraude prirent un éclat douloureux.
    « Vous connaissiez mon grand-père ?
    — J'en ai entendu parler.
    — Il m'a donné un enseignement éclairé. Ne jamais se confier, ne jamais se fier à quiconque.
    — Une bien triste façon de vivre, dame.
    — Je ne partage pas ce point de vue. »
    Elle se déplaça en

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