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Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
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s'échapper. Il tourna quelques instants autour d'elle comme un loup se pourléchant de sa future proie puis, sans crier gare, frappa. D'un seul geste, il la saisit à la gorge et lui heurta violemment la tête contre le mur en lui déchirant la robe de haut en bas. L'adolescente poussa un hurlement et voulut se défendre bec et ongles. En réponse, l'homme lui lança son poing en plein visage, avec la délectable sensation de l'os qui éclatait.
    Les jambes de la jeune fille fléchirent. Elle tomba à genoux, laissant sur le bois de la grange une traînée de sang. L'homme se pencha alors sur elle pour lui arracher son bustier. Quand il lui remonta ses jupes jusqu'à la taille, elle poussa un affreux gémissement.
    « Ces ribaudes n'ont point le droit de mettre au monde des enfants qui leur seraient semblables », dit-il froidement en tirant son poignard.
    L'homme n'avait nulle intention de se souiller en touchant une hérétique. Pointant sa lame, il l'enfonça jusqu'à la garde dans le ventre de la malheureuse et recommença, tout à la haine qu'il concevait pour les gens de sa race, jusqu'à ce qu'elle ne fût qu'un corps inerte étendu à ses pieds. En manière de profanation ultime, il la fit rouler sur le ventre et, de la pointe de son poignard, traça une croix de sang sur son dos dénudé. Des perles de sang, semblables à des rubis, jaillirent sur la peau blanche.
    « Cela servira de leçon à tous ceux qui passeront en ces lieux, conclut-il posément. À présent, débarrasse-moi de ça. »
    Ayant essuyé son poignard sur un lambeau d'étoffe, il se releva.
    Le jeune homme sanglotait. Ses vêtements étaient maculés du sang de la malheureuse et de ses propres régurgitations. Il s'exécuta, avec trop de lenteur au gré de son capitaine.
    Ce dernier le saisit à la gorge.
    « Je t'ai dit de me débarrasser de ça. Hâte-toi, si tu ne veux pas connaître le même sort », gronda-t-il.
    Il accompagna son ordre d'un coup de pied qui lui laissa sur le fondement une empreinte de poussière et de sang. De soldats au cœur fragile, il n'avait nulle utilité.
     
    Le bûcher improvisé au milieu de la cour de ferme flambait avec violence, nourri par les vents nocturnes soufflant de la mer Méditerranée.
    Les soldats se tenaient bien en retrait, les mains levées pour protéger leurs faciès grimaçants de la chaleur intense. Leurs chevaux attelés à l'entrée s'agitaient, nerveux, piaffant contre l'odeur de mort qui parvenait à leurs naseaux.
    Après avoir été dévêtues, les deux femmes survivantes avaient dû s'agenouiller, pieds et poings liés devant leurs ravisseurs. Leurs visages, leurs seins, leurs épaules dénuées attestaient des exactions qui leur avaient été infligées, et cependant elles restaient coites. Quand le corps de la jeune fille fut jeté devant elles, on entendit un hoquet de stupeur.
    Le capitaine alla vers le bûcher. Il était lassé, à présent, et sa hâte de partir accroissait sa nervosité. Tuer des hérétiques n'était pas la raison pour laquelle il s'était mis sous la croix. Ce raid brutal était un cadeau à l'usage de ses hommes. Il n'avait d'autre dessein que de les exercer, entretenir leurs aptitudes et mettre un terme à leurs querelles.
    Autour de la lune pleine, le ciel s'était criblé d'étoiles. Le capitaine s'avisa qu'il devait être minuit et peut-être davantage. Or il entendait regagner le campement bien avant cela, au cas où signal lui serait donné.
    « Les livrons-nous à la arde, messire ? »
    Le capitaine ne répondit pas. Préférant tirer son épée, il trancha d'un coup sec la tête de la femme la plus proche. Le sang gicla du cou, éclaboussant ses jambes et ses pieds. Le crâne tomba sur le sol avec un bruit étouffé. Au corps agité de convulsions, il lança un coup de pied pour le faire choir en avant.
    « Tuez cette catin d'hérétique et brûlez les corps. La grange, pareillement. Nous n'avons que trop délayé. »
    1. Soldats irréguliers du Moyen Âge. (N.d.T.)

21
    Lorsque Alaïs s'éveilla, l'aurore s'insinuait dans la chambre.
    Elle s'interrogea un instant sur les raisons qui l'avaient conduite à dormir dans le lit de son père. Elle s'assit, extirpa les derniers lambeaux de sommeil de ses membres engourdis, attendant que le souvenir du jour passé lui revînt pleinement à l'esprit.
    À un moment donné, au cours des interminables heures entre minuit et l'aube, elle en était venue à une décision. Et, malgré une nuit

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