Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Labyrinthe

Labyrinthe

Titel: Labyrinthe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Kate Mosse
Vom Netzwerk:
après qu'il m'a fait quérir par vos soins. Ensuite de quoi, deux hommes m'ont assaillie, et je me suis éveillée aux petites heures du matin dans le verger, près du cours d'eau. Puis j'ai perdu connaissance pour me retrouver dans mes appartements.
    — Reconnaîtriez-vous ces hommes, dame ? »
    En réponse, Alaïs lui décocha un regard acéré.
    « Que non pas, il faisait nuit et cela s'est passé trop rapidement.
    — Vous a-t-on dérobé quelque chose ?
    — Rien… de valeur, hésita-t-elle, réticente à mentir. Je sais qu'ensuite Aziette Baichère a donné les alarmes. Je l'ai même ouïe, tantôt, en faire des gorges chaudes. Cependant, je ne parviens pas à comprendre pourquoi c'est elle qui a veillé sur moi, et non Rixende ou l'une de mes autres servantes.
    — Dame Oriane en a décidé ainsi. Elle a voulu prendre soin de vous personnellement.
    — D'aucuns ont-ils fait des remarques à ce sujet ? s'enquit-elle, sachant que cela n'était pas dans le caractère de sa sœur. Dame Oriane n'est point reconnue pour de telles… dispositions d'esprit.
    — C'est qu'elle a beaucoup insisté, dame », expliqua François tout en acquiesçant.
    Alaïs secoua la tête. Des bribes d'images affleuraient à sa mémoire. Une vague réminiscence d'avoir été enfermée dans un espace confiné, fait de pierre ou de bois, l'odeur âcre d'urine et de déjections animales. Plus elle battait le rappel de ses souvenirs, plus ils la fuyaient.
    Elle s'astreignit à revenir au sujet qui la préoccupait.
    « Je présume que mon père est départi pour Montpelhièr.
    — Voilà deux jours, dame, acquiesça François.
    — Nous sommes donc mercredi », murmura-t-elle, consternée. Deux jours de perdus… Soucieuse, elle reprit : « À son départ, mon père ne s'est-il pas étonné de ce que je ne sois point venue lui souhaiter le bon voyage ?
    — Si fait, dame, seulement… il m'a interdit de venir vous réveiller. »
    Tout cela est insensé, se dit-elle.
    « Et qu'en est-il de mon époux ? Ne lui a-t-il appris que je n'ai point regagné ma chambre, ce soir-là ?
    — Il me semble que le chevalier du Mas a passé la nuit à la forge, dame. Après quoi, il a rejoint le vicomte à la chapelle pour une messe de bénédiction. Il est apparu aussi étonné de votre absence que l'intendant Pelletier, et cependant…
    — Poursuivez, dites ce que vous avez en tête, François. Nul reproche ne vous sera adressé.
    — Sauf votre respect, dame, je pense que le chevalier du Mas ne souhaitait point avoir l'air d'ignorer votre absence. »
    Alors même que le valet s'exprimait, Alaïs s'avisa de la justesse de son propos. La mésentente qui divisait son père et son époux avait grandement empiré. Elle resta néanmoins bouche close, ne souhaitant pas acquiescer aux propos de François.
    « Mes agresseurs ont pris un tel risque, dit-elle, revenant à l'attaque. M'assaillir ainsi dans l'enceinte du château relève de la pure démence. Sans parler de la félonie de me retenir captive… Comment espéraient-ils en réchapper ? »
    Elle s'interrompit, appréhendant la portée de ses dires.
    « Chacun était très occupé, dame. Le couvre-feu n'avait point sonné. Si la porte ouest était close, la porte est, elle, est restée ouverte toute la nuit. Rien de plus aisé pour deux hommes de vous transporter, après avoir dissimulé votre visage et votre vêtement. De nombreuses dames ont été vues, ce soir-là, des femmes… de toutes sortes. »
    Alaïs réprima un sourire :
    « La grand merci, François, j'entends bien ce que vous me dites… »
    Elle reprit son air soucieux. Elle devait réfléchir aux décisions qu'elle allait prendre. Sa confusion d'esprit, le mystère qui recouvrait son agression et la façon dont elle s'était déroulée renforçaient sa frayeur. Il est bien malaisé d'affronter un ennemi sans visage.
    « Il serait bon de répandre le bruit selon quoi je ne me rappelle rien de cette agression, François, reprit-elle après un silence. Ainsi, advenant qu'ils soient encore au château, mes assaillants ne se sentiront pas menacés. »
    La simple idée de devoir derechef traverser la cour lui glaçait les sangs, sans parler du fait de devoir être veillée par la domestique d'Oriane, convaincue qu'elle était que sa présence n'avait d'autre dessein que de l'épier et rapporter à sa sœur le moindre de ses agissements.
    « Je resterai céans jusqu'au matin », décida-t-elle sans ambages.
    Quel ne

Weitere Kostenlose Bücher