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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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disparaître dans l’allée. Il était parti. Mon mari était parti. Je ne le reverrais jamais – de cela, je pouvais être sûre. J’avais choisi.
    Je tentai autant que je le pouvais de lui laisser une chance. Une fois de plus, je criai à mes sauveteurs de ne pas fracasser la porte, assurant que tout allait bien. J’empêchai Rob de me contredire en plaquant ma main sur sa bouche. Mais ma voix était pleine de chagrin et de souffrance, et Brockley s’en alarma. Quelqu’un d’autre cria : « Pour l’amour de Dieu, entrons et voyons ce qui se passe ! » Sur ce, les coups de bélier redoublèrent de vigueur.
    La porte du salon était solide, mais le bois le plus massif n’aurait pu résister à cette charge prolongée. Quand il céda sous ce qui s’avéra être un banc de cuisine, j’étais à genoux près de Rob en train de desserrer ses liens – guère adroite avec mes mains brûlées et les larmes qui m’aveuglaient.
    Je me rappelle avoir pensé avec désarroi qu’il gelait et que le pourpoint de Matthew ne lui tiendrait pas assez chaud. Il n’avait pas de manteau.
    Brockley m’aida à me relever. À ce moment-là seulement, je me rendis compte que, comme par miracle, mon mal de tête avait disparu.

CHAPITRE XXI

L’artisan
     
    Après vinrent les explications et les dispositions imposées par tout déploiement de violence. Outre Wylie, deux des hommes de Rob avaient trouvé la mort et d’autres étaient blessés. Un voisin avait alerté le constable de la paroisse, qui arriva en toute hâte pour se rendre compte de quoi il retournait. Quelle ne fut pas sa stupeur en se retrouvant dans une échoppe d’horloger qui semblait mise à sac par Attila le Hun, et dont la cave regorgeait de fausse monnaie !
    Cependant, Rob et lui se connaissaient. En tant qu’ami des Cecil, Rob avait exercé des fonctions publiques au château de Windsor et les deux hommes s’étaient rencontrés à cette occasion. Ils coopérèrent avec efficacité. Beaucoup trop à ma guise car, en dépit de mes supplications, Rob lui recommanda d’organiser la poursuite pour retrouver les fugitifs.
    — Je ne m’inquiéterais pas, à votre place, me dit Brockley pour me réconforter.
    Il m’avait tenue contre son épaule pendant que je versais toutes les larmes de mon corps, et maintenant il pansait mes mains enduites de beurre à l’aide de bandes taillées dans un drap, trouvé dans une des chambres.
    — Votre époux est loin, à l’heure qu’il est, et sur le fleuve il va faire un brouillard à couper au couteau. On ne pourra pas les voir, et encore moins les prendre.
    Entre-temps, l’apprenti boutonneux et la servante, qui habitaient à l’extérieur, s’étaient présentés à leur travail, stupéfaits de découvrir un attroupement devant la boutique. On faillit les arrêter, mais Rob vit bien qu’ils étaient très jeunes et totalement innocents. Il leur recommanda donc juste d’être à sa disposition lorsqu’on voudrait leur poser quelques questions.
    La maison fut placée sous bonne garde, les cadavres emportés, les blessés conduits au château pour recevoir des soins. On trouva de l’ale et de la nourriture à la cuisine, de sorte que nous eûmes un petit déjeuner. Quelqu’un avait découvert une boîte à musique en argent sous le comptoir et vint nous la montrer. Elle était en parfait état et fonctionnait à merveille.
    — Je veux parler à Mew, déclarai-je.
    L’horloger était affalé par terre dans la boutique.
    Ses liens lui permettaient de tenir de la nourriture et un gobelet, néanmoins il n’avait pas mangé grand-chose de ce qu’on lui avait apporté. Il était blême, sous les traces de saleté, et il leva vers moi des yeux embués de larmes.
    — Cette boîte à musique en argent ? dit-il avec rancœur. Je la fabriquais pour moi. Je n’en aurai plus besoin, à présent. Prenez-la ! Pourquoi pas ? C’est à peu près la seule chose qui ne soit pas cassée. Toutes mes belles horloges, toute l’œuvre de mes mains… Ce n’est pas juste.
    Mes paumes me faisaient terriblement souffrir, ce qui n’était pas pour améliorer mon humeur.
    — Je n’ai pas trouvé que ces flèches tirées d’un sous-bois étaient tout à fait justes, elles non plus. Ni cette tisane empoisonnée à prendre avant le coucher. Je garde la boîte à musique, mais, comme je suis honnête, je la paierai. Je laisserai l’argent dans votre bureau. Les pièces seront de bon aloi et la boutique

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