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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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lambris, leurs pieds se prenaient dans les tapis.
    Je saisis le chandelier à trois branches sur la table, juste avant qu’ils ne la retournent, et mouchai les flammes. Cela ne fit aucune différence, car l’aube grandissait. D’autres chandelles brûlaient dans des appliques, ainsi qu’un second candélabre sur une étagère, néanmoins leur éclat pâlissait. Jusqu’à présent, les épées m’avaient épargnée et tout en me réfugiant dans un coin, je ne pus qu’espérer que ma chance durerait. Alors que j’essayais d’atteindre la porte, je vis Wilkins entrer en crabe, écarlate, suant et soufflant. Il ferma la porte au nez du bretteur qu’il affrontait et poussa le verrou. Alors, il s’adossa contre le bois, cherchant à reprendre haleine, et passa sa manche sur son front trempé. Le couteau et le tesson de verre avaient disparu, mais son épée se teintait de sang.
    Recroquevillée contre le mur, je criai à Rob et à Matthew de cesser, mais ils ne pouvaient ou ne voulaient m’entendre. Des points noirs dansaient devant mes yeux douloureux et je me rendis compte que je pleurais. Matthew était mon mari, Rob, mon ami, mon sauveur. Je ne voulais pas qu’ils meurent, et j’en étais réduite à l’impuissance.
    Un geste pourtant était possible, auquel je n’avais pas songé mais qui n’échappa pas à Wilkins. Quoique encore essoufflé, il agrippa le lourd rideau à côté de la porte et le trancha à l’aide de son épée. Puis il le lança par-dessus la tête de Rob et le fit tomber.
    — Non ! Laissez-le ! hurlai-je alors que Wilkins levait son épée.
    Je me jetai sur Rob et lui fis un rempart de mon corps.
    — Ursula, debout ! dit Matthew, me prenant par le bras pour me relever.
    Je résistai et m’accrochai à Rob de toutes mes forces.
    — Tu le tueras ! Je ne te laisserai pas faire !
    — Je ne tue pas un homme empêtré dans un rideau ! répliqua Matthew. Lève-toi, et qu’il en fasse autant.
    — Non ! Je ne veux pas qu’il vous arrive du mal, ni à toi ni à lui ! hurlai-je à Matthew en dégageant mon bras.
    — Je suis ton époux ! Fais ce que je dis !
    — Il venait me sauver ! Ne comprends-tu pas ?
    — Écartez-la de cet homme, dit Wilkins avec colère. Je l’achèverai moi-même puisque vous y répugnez, Matthew. L’heure n’est pas aux nobles sentiments !
    — Vous n’aviez pas le droit d’intervenir, rétorqua Matthew, cinglant. Ne vous en mêlez pas ! Reculez !
    On cognait à la porte. Un voix familière exigea de savoir ce qui se passait.
    — Je vais bien, Brockley, je vais bien ! criai-je. Laissez-moi ! N’essayez pas d’entrer !
    Une dispute éclata de l’autre côté de la porte alors que je me relevais, tremblante, luttant contre un nouveau haut-le-cœur. Je dis d’un ton pressant :
    — Matthew, la fenêtre est ouverte et il n’y a personne dans le jardin. Sauvons-nous ! Si nous partons maintenant, bien vite…
    — Aidez-moi à le ligoter ! ordonna-t-il à Wilkins avec brusquerie. À le ligoter, pas à le tuer ! Faites ce que je dis !
    Rob, poussant des grognements assourdis, s’était presque libéré du rideau à force de se débattre. Ils s’agenouillèrent sur lui en le retournant à plat ventre. Matthew, sortant un coutelas de sa ceinture, fendit le rideau puis le lacéra à l’aide de ses dents pour former des bandelettes.
    Rob, qui résistait avec une vaine fureur tandis qu’ils lui attachaient les mains et les pieds, posa les yeux sur moi et me demanda :
    — Est-ce votre époux ? De la Roche ?
    — Oui.
    Ils ne le tueraient pas. Tout irait bien. Dans un instant, je disparaîtrais avec Matthew. Il me faudrait supporter Wilkins, mais j’irais en France – cela, j’y étais résolue.
    — Rob, Dieu vous bénisse d’être venu. Mais je dois partir avec Matthew. Il est mon mari. Ma place est auprès de lui. Je quitte l’Angleterre. Je suis navrée, mais vous avez les autres. Surtout, regardez dans la cave. La porte se trouve dans le bureau…
    — Vous n’allez pas faire cela, Ursula ! protesta Rob. Avez-vous perdu l’esprit ? Ne partez pas avec lui ! Ce sont des traîtres !
    — Toi, silence ! ordonna Wilkins en serrant un nœud avec brutalité.
    — Ouvrez ! exigea, de l’autre côté, une voix qui n’était pas celle de Brockley. Ouvrez, sur-le-champ !
    — Par ici, vite, vite ! s’écria Rob.
    — J’ai dit « Silence » ! gronda Wilkins en le souffletant sur la

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