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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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envisager – pas encore.
    Pour l’heure, me disais-je, je me bornerais à aller à Windsor, dans la boutique de Barnabas Mew, et à commander une boîte à musique pour Meg.

CHAPITRE XIII

Un présent pour Meg
     
    Je revenais à peine de Thamesbank, mais je devais repartir. Ce vendredi et ce samedi-là, je fis travailler les filles sans relâche et même le dimanche, je leur imposai encore deux heures de broderie sitôt après la messe et le petit déjeuner.
    J’avais espéré voir mes hôtes à table, le lundi matin, mais seule Anne s’y trouvait. Je lui expliquai que ses filles méritaient de brèves vacances et que je souhaitais accomplir à nouveau un court voyage pour une affaire privée.
    — Je serai de retour demain, indiquai-je.
    — Nous ferions mieux d’en aviser mon mari, estima Ann. Il a pris son petit déjeuner très tôt et il est retourné dans son atelier. Mais il n’aime pas qu’on le dérange, vous le savez.
    — J’ai bien peur que l’affaire ne soit urgente. Si vous pensez que je ne devrais pas partir sans le prévenir, alors il me faut le voir.
    — Oui, il trouverait normal d’en être informé, confirma-t-elle, repoussant son assiette. Allons-y ensemble.
    Je m’étais approchée plusieurs fois de l’atelier, mais je m’étais à peine arrêtée pour regarder, sans jamais interrompre Mason, et je n’y étais plus retournée depuis mon séjour à Thamesbank. J’eus de quoi être surprise.
    L’atelier était spacieux, pourvu d’une double porte et d’un toit en pente qui ménageait une immense hauteur sous le plafond. Pourtant, il offrait à peine assez d’espace à l’oiseau de toile et de bois qui prenait forme à l’intérieur. Ann et moi hésitâmes, ne sachant comment passer avec nos vertugadins à côté des ailes qui nous barraient l’entrée. Elle appela Leonard et, au bout d’un moment, il surgit des profondeurs de son antre, se baissa pour passer sous une aile et nous considéra d’un air irrité.
    — Qu’y a-t-il ? Je suis vraiment très occupé en ce moment. J’ai demandé à Crichton de m’aider avant de prendre les garçons ce matin, mais il a mis son pouce sous mon maillet dès les premières minutes, et il est parti dans un accès d’humeur.
    — Le pauvre homme ! compatit Ann.
    — Plutôt pauvre de moi ! répliqua son mari. Certaines manœuvres sont très difficiles à accomplir seul. Bon, que voulez-vous ? Je vois d’ici que la maison n’est pas la proie des flammes.
    Ann expliqua. Les plis se creusèrent entre les narines et les commissures des lèvres de Leonard.
    — Une autre escapade, Mrs. Blanchard ? Ma foi, comme je vous l’ai déjà dit, vous êtes libre de vos allées et venues. Je reconnais que Pen s’est bien conduite en votre absence. À l’évidence, vous l’habituez à assumer des responsabilités. Pour cela, je suppose que je dois vous féliciter. Quel est l’objet de votre voyage, cette fois-ci ?
    Il me fallait avancer une raison quelconque pour mon départ soudain. Je ne pouvais prétexter un message urgent, puisqu’ils savaient fort bien qu’on ne m’en avait pas apporté. Je me retranchai derrière l’habituelle et commode excuse de la discrétion.
    — Il s’agit d’un problème qui a été soulevé quand j’étais à Thamesbank. Je ne cesse de m’inquiéter à ce sujet et je préfère m’en occuper personnellement. Pardonnez-moi de ne pas en dire davantage. Cela concerne… Sa Majesté.
    Enfin, c’était vrai. Plus ou moins.
    — On apprend à ses dames d’honneur à ne jamais discuter des affaires de la reine, même les plus triviales.
    — Une affaire de la reine, donc ? Cela paraît bien pompeux. Enfin ! soupira Mason en haussant les épaules. Faites un bon voyage ! Que vous dire de plus ?
    Je le remerciai puis, remarquant la forme de l’immense aile de toile et de bois toute proche de moi, courbe d’un côté et plate de l’autre, je tentai un effort de politesse et demandai à son créateur pourquoi elle était faite ainsi.
    Pour la première fois, Mason me sourit, les plis de son visage s’incurvant vers le haut. Parler de son travail était le plus sûr chemin vers son cœur.
    — Ah ! C’est en rapport avec une de mes théories. Entrez dans l’atelier – ramenez vos jupes en arrière et vous pourrez vous faufiler. Vous aussi, Ann… Voilà.
    — Oh, Leonard ! protesta Ann. Je suis sûre que Mrs. Blanchard ne veut pas…
    — Par ici, toutes les deux, dit-il sans y

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