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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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clef. Pour la première fois, j’allais avoir besoin des talents acquis auprès d’Alexander Bone.
    Je m’aperçus bientôt qu’il y a loin de la théorie à la pratique. Quel que soit le soin avec lequel on s’est exercé, lorsque le monde réel vous sollicite pour de bon, on se trouve confronté à l’inattendu. Messire Bone m’avait confié six coffrets, dotés de serrures de tailles et de modèles variés, toutefois celui-ci ne ressemblait à aucun d’eux. Les mains tremblantes de nervosité, j’en explorai le mécanisme sans résultat. J’essayai d’abord un crochet, puis un autre, pestant en silence contre cette perte de temps.
    J’allais renoncer quand je sentis quelque chose jouer, une fraction de seconde. Retenant mon souffle, je pressai plus fort et enfonçai un second fil métallique. Je m’astreignis au calme. La serrure produisit un léger cliquetis et céda.
    Au bout de tant de peine, il apparut que le coffret ne contenait qu’une copie du bail de l’horlogerie. J’appris seulement que la propriété incluait une grande cave, et je me demandai où en était l’entrée.
    Déçue, je rabattis le couvercle et tentai de refermer le coffret à clef. Voyant que je n’y arrivais pas, je renonçai, de peur de l’endommager. Je m’approchai de la table et soulevai le registre.
    — Du nouveau ? demandai-je aux autres, à voix basse.
    — Non, répondit Brockley. Et toi, Fran ?
    Dale, qui parcourait une pile de factures, secoua la tête puis se raidit, tendant l’oreille.
    — La porte de la rue !
    Brockley la fit asseoir sur le tabouret et lui plaça prestement le coude sur la table, puis le front dans la paume. À l’intérieur de l’échoppe, la voix de Mr. Mew lançait des ordres.
    Brockley se plaça derrière sa femme et reprit l’air anxieux. Soudain, il me chuchota d’un ton pressant :
    — Reposez ce registre !
    Trop tard. Le livre de comptes était encore entre mes mains quand Barnabas Mew pénétra dans son bureau, muni d’une fiole de verre et d’une cuiller. Il me considéra avec stupeur.
    Je sauvai la situation de mon mieux, avec un sourire charmant et un peu penaud :
    — Navrée ! Je suis d’une incurable curiosité. Comme vos livres sont bien tenus, Mr. Mew ! Vous avez une fort belle écriture.
    Je sentis Brockley tressaillir, mais poursuivis avec aplomb.
    — J’avais coutume d’aider mon oncle à tenir sa comptabilité, et je vois que la vôtre est parfaitement en ordre. L’apothicaire a-t-il été de bon conseil ? Dale est revenue à elle, mais elle n’est pas encore remise.
    Barnabas tendit la fiole.
    — Il préconise de prendre ce remède dans un peu de vin chaud. Ma servante en prépare, à la cuisine. Cela ne causera aucun mal, même en cas de grossesse.
    Dale rougit et Brockley remarqua :
    — Ma foi, je n’y avais pas songé.
    — Quel bonheur, si c’est cela ! approuvai-je sur un ton enjoué.
    On toqua à la porte et une jeune servante entra en remuant un verre bien rempli, disant qu’elle espérait que le vin serait assez chaud. Nous nous exclamâmes tous qu’il l’était sûrement tandis que Mew ajoutait le médicament, puis le donnait à Dale. Elle but, toussa et déclara qu’elle n’aimait pas le goût.
    — Ce cordial semble vous revigorer, dis-je, consolatrice. Restez assise ici pendant que je discute avec Mr. Mew et décide ce que je vais lui commander. Ensuite nous trouverons une auberge et vous vous reposerez. Nous ne reprendrons le chemin du retour que demain après-midi. Mr. Mew, je pense que je vais me résoudre à une dépense supplémentaire et offrir à ma fille une boîte à musique en argent. Quel souci ce doit être de conserver des réserves de métaux précieux à portée de main ! remarquai-je avec un sourire angélique. Les entreposez-vous ici ? Et avez-vous aussi du cuivre et de l’étain sur place pour fabriquer du bronze ?
    Dans un silence de mort, Brockley étouffa un juron entre ses dents et Mew me contempla fixement. Il s’humecta les lèvres avant de commenter :
    — Quelle question extraordinaire, dame Blanchard !
    — C’est vrai ? demandai-je innocemment, tout en remarquant avec satisfaction la sueur qui perlait sur son front pâle.
    — Je garde de modestes réserves de matériaux bruts, mais très peu, en vérité. Je les achète suivant la demande de mes clients, comme à l’habitude. Je suis horloger, pas marchand de métaux, conclut Mr. Mew, tentant de prendre un ton

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