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L'affaire du pourpoint

L'affaire du pourpoint

Titel: L'affaire du pourpoint Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Fiona Buckley
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le saviez-vous pas ?
    — Demain ? Non, je l’ignorais, dis-je, jouant sur les mots et me félicitant de ma célérité. Mais peu importe. Je…
    — Pose là le tabouret, Timothy. Asseyez-vous, madame.
    — Je tiens à vous dire un mot en privé, Mr. Mew. Avez-vous une pièce où vous traitez des affaires confidentielles ?
    Je posai les yeux sur la porte d’où il était venu.
    — Pendant ce temps, ma femme de chambre pourrait s’asseoir. Prenez le tabouret, Dale. Dale, expliquai-je à Mr. Mew, a été victime d’un malaise en venant. Brockley va rester avec elle.
    Mr. Mew dévisagea Dale avec inquiétude.
    — De quel mal souffre-t-elle ? A-t-elle la fièvre ?
    — Non, une simple migraine, répondis-je. Les voyages à cheval ne lui valent rien. Mais les maux de tête peuvent être pénibles. J’en ai moi-même, quelquefois. Pourrait-elle s’asseoir ici pendant que nous… causons ?
    — Bien sûr, bien sûr. Tant que vous êtes certaine que ce n’est rien de… de contagieux. Évidemment, ce n’est pas une saison propice aux épidémies, toutefois…
    — Je n’ai pas la peste ! s’indigna Dale.
    Ses yeux rencontrèrent les miens, et elle porta la main à son front.
    — C’est juste un grand mal de tête. Je ne peux souffrir de voyager à cheval, quelle que soit la distance…
    — Peut-être une tisane de camomille ou de marjolaine ? suggérai-je. Il y a bien un apothicaire dans les parages ?
    Je le savais, et pour cause : j’en avais vu un dans Peascod Street.
    — Le petit pourrait y aller, proposa Brockley. Je préférerais rester avec Fran. C’est ma femme.
    — Oh ! mais naturellement. Timothy, cours donc chez messire Humfrye et demande-lui une préparation pour une dame qui a mal à la tête après avoir voyagé. Que disiez-vous, Mrs. Blanchard ? Camomille ou…
    — Marjolaine. Ou un mélange des deux. Voici de l’argent.
    Je pressai quelques pièces dans la main du chérubin boutonneux et le vis partir, non sans satisfaction. Nous étions au moins débarrassés de lui.
    — Maintenant, messire Mew…
    — Ah, oui ! Serait-ce pour la reine ? demanda-t-il avec empressement. Wylie, je vous laisse la boutique. Par ici ! me dit Mr. Mew, me faisant signe de contourner le comptoir pour le rejoindre à la porte qui, comme je l’avais deviné, menait à son bureau.
    Une fois entrée, je regardai attentivement autour de moi tandis que l’horloger époussetait un autre tabouret à mon intention et me priait de lui dire en quoi il pouvait m’être utile.
    Il se donnait grand-peine pour rendre sa boutique accueillante, mais, loin des clients, il se souciait peu du confort. La pièce était morne. Les murs de brique nue n’étaient ornés que d’une tenture de drap peint, aux couleurs sourdes. Dans la cheminée, un feu modeste ne contribuait guère à atténuer le froid, et les fenêtres dominaient un jardin à l’abandon.
    Mon attention fut attirée par une longue étagère sur laquelle étaient rangés des livres de comptes et un coffret à serrure de laiton. Je m’intéressai aussi à la table au milieu de la pièce, où était ouvert un registre, à côté de divers autres documents. Penchant légèrement la tête, je vis qu’il s’agissait de factures.
    — Je ne suis pas ici sur l’ordre de la reine, commençai-je, mais cela fait suite à votre visite au palais. Vous souhaitiez que cela reste confidentiel, c’est pourquoi je préférais vous voir ici, et non à Lockhill. Je veux offrir une boîte à musique à ma petite fille. Je n’ai pas les moyens d’en acheter une en or ; peut-être pourriez-vous proposer quelque chose de moins coûteux, mais néanmoins joli ? Si c’était assez plaisant et qu’on le voie à la cour… eh bien, allez savoir qui d’autre en voudrait ? Peut-être Sa Majesté elle-même !
    — Bien sûr.
    Mew surmonta sa déception. Les affaires sont les affaires.
    — Le coffret pourrait être en bois poli, en argent ou en bronze. Personnellement, je trouve qu’un bois au grain harmonieux est des plus charmants. Je pourrais fabriquer une boîte à musique en noyer, avec, peut-être, des charnières en or.
    Il marqua une pause, supposant sans doute que j’étais en train de me représenter sa suggestion. Je pinçai les lèvres, dubitative.
    — Pourriez-vous m’indiquer une estimation pour le noyer, et aussi pour un coffret en argent ?
    Mr. Mew prit une ardoise sur son bureau et se livra à des calculs, tandis que je

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