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Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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c’est vrai ou faux, mon souvenir est comme un rêve qui passe. »
    À ces mots, Gauvain lui demanda : « Ami, voudrais-tu quitter ce pays et venir avec moi ? – Avec toi ? Certainement pas. Je ne le ferai pas, car mon amie en aurait de la peine. C’est la Dame de ce château. J’ai encore l’anneau qu’avant-hier elle m’a fait mettre au doigt par une de ses suivantes, très belle et très noble. Je n’ai pas voulu l’enlever. Il est là depuis avant-hier, et je l’ai toujours. Je ne le quitterai jamais, je crois. »
    Tout en parlant, il tendit sa main pour montrer que l’anneau était bien là. Or Gauvain remarqua qu’en plus de l’anneau qu’il portait d’habitude, Lancelot en avait un autre au petit doigt. Sans hésiter, il saisit la main de Lancelot, fit glisser l’anneau, le tordit, le brisa et le laissa tomber à terre. Lancelot poussa un cri terrible, puis s’écria : « Gauvain ! » Tout ému, Gauvain resta sans voix, sûr maintenant que Lancelot avait été sous le coup d’un enchantement et que l’anneau en était la cause. « Quelle aventure ! balbutia Lancelot. Quand je pense qu’après avoir tant bataillé, j’ai été la victime d’une ruse d’enfer. Cette maudite fille qui tenait une baguette m’a bien trompé en me passant l’anneau au doigt. Il me semble que je me réveille d’un long cauchemar ! » Les deux chevaliers se donnèrent l’accolade. « Gauvain, reprit Lancelot, Gauvain, mon ami ! Tu m’as donc recherché en terres lointaines et pour moi, tu es venu jusqu’ici ! Tu me tireras de ce mauvais pas, sinon personne ne le pourra. Si j’avais maintenant un cheval et des armes, si je tenais mon bouclier, il n’y aurait pas un seul ennemi qui pût rester debout, quelles que soient les merveilles de Rigomer ! »
    Tout en parlant, ils avaient quitté la cuisine, emprunté de longs couloirs où il n’y avait personne, et étaient arrivés dans une grande prairie. Par chance, ils tombèrent sur le bâtiment où se trouvaient les armes des chevaliers qui avaient été capturés et qui travaillaient là en esclaves. Il y avait des hauberts, des heaumes bruns, des épées au pommeau doré, des lances, des boucliers et nombre de chevaux tout sellés. Ils prirent ce qui leur convenait pour armer Lancelot, puis revinrent vers les lieux où travaillaient les prisonniers et ôtèrent à chacun l’anneau qu’il portait au doigt. Tous retrouvèrent instantanément la mémoire et fêtèrent dans la liesse leurs libérateurs.
    Cependant, les habitants du château étaient eux aussi descendus. Ils s’approchèrent de Gauvain et le saluèrent, déclarant tous que c’était lui qu’ils attendaient depuis si longtemps pour que les enchantements qui pesaient sur Rigomer fussent levés. La jeune fille à la pomme d’or expliqua que, par sa seule présence, Gauvain les avait presque tous détruits, mais qu’il en restait un, le plus redoutable : l’homme noir qui s’était emparé de Lancelot. « Il a de grands pouvoirs, assura-t-elle, des pouvoirs qui lui viennent des démons. Ceux-ci l’ont envoyé ici pour faire souffrir les humains et il a jeté ses sortilèges sur le pays en y établissant de cruelles coutumes. Mais il était dit qu’un jour, un chevalier viendrait et qu’à son passage, tous les enchantements disparaîtraient. – Où est ce maudit ? demanda Lancelot. – Sur cette colline, là-bas, se dresse une tour fortifiée où nul ne peut pénétrer. Tous ceux qui se sont risqués à gravir la colline ont été foudroyés. Mais il existe aussi des souterrains qui relient la tour au reste du pays, et c’est par là qu’il se déplace. »
    Gauvain et Lancelot se consultèrent du regard. « Il me semble, dit Lancelot, que c’est à toi, Gauvain, de terminer les aventures. Mais sois sans crainte, je t’accompagnerai pour te seconder s’il en est besoin. »
    Ils s’en allèrent donc en direction de la colline, suivis par la foule de ceux qui étaient venus voir la fin des merveilles. Mais quand Gauvain et Lancelot se mirent à gravir la pente, ils restèrent prudemment en arrière. Gauvain allait le premier, et Lancelot lui emboîtait le pas. Mais il ne se passa rien d’extraordinaire et ils parvinrent sans encombre au sommet, à la base de la tour. Il y avait, dans le mur, une porte en fer massif, sans aucune serrure. Gauvain s’avança, mit la main sur la porte et aussitôt celle-ci s’ouvrit. Ils entrèrent et se trouvèrent bientôt

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