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Lancelot du Lac

Lancelot du Lac

Titel: Lancelot du Lac Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean Markale
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reprit le roi. Sache donc que demain, tu auras à livrer bataille contre Lancelot ! » Et, sur ces mots, Baudemagu, fort contrarié, quitta son fils et revint dans la tour où il s’efforça de faire dignement honneur à Lancelot.
    Ce fut devant la demeure du roi que l’on prépara la bataille. Le champ était vaste, et, quand ce fut l’heure, les deux adversaires, bien armés, s’y présentèrent. Baudemagu s’adressa une dernière fois à son fils, plaida de son mieux, mais ses avertissements restèrent vains : Méléagant s’obstina à jurer qu’il se battrait jusqu’à la victoire ou la mort. Le roi alors s’adressa aux deux combattants : « Je vous prie et vous ordonne de ne pas vous lancer l’un contre l’autre avant d’avoir entendu le signal que je donnerai moi-même à haute voix ! »
    Il remonta alors dans la tour et fit prendre place à la reine Guenièvre devant l’une des fenêtres de la grande salle, pour qu’elle pût assister, selon ses vœux, au combat. Mais la reine, entourée de dames et de jeunes filles, ne lui posa aucune question sur Lancelot, ce qui l’étonna. Elle lui demanda seulement de faire porter le sénéchal Kaï au même étage, afin qu’il pût lui aussi suivre les péripéties de la lutte. Ainsi fut fait : on disposa un lit à la fenêtre, car Kaï, qui souffrait de nombreuses blessures, ne pouvait se tenir ni debout ni assis.
    Baudemagu donna le signal. Aussitôt, les deux adversaires se précipitèrent l’un contre l’autre sur leurs coursiers. Le roi avait donné à Lancelot le meilleur qu’il possédait. Le champ clos était beau, bien plat. Les chevaliers s’étaient élancés de loin, leurs lances courtes, résistantes et au fer tranchant, sous leurs aisselles. Alors, les coups plurent comme grêle sur les boucliers qui commencèrent à se délabrer. Celui de Lancelot fut bientôt déchiqueté par un habile coup de Méléagant, mais le choc fut si violent que sa lance vola elle-même en éclats. Lancelot, lui, repartit de plus belle à l’attaque et sa lance toucha son adversaire en haut de la poitrine, atteignant l’os de l’épaule et pénétrant dans la chair. Désarçonné, Méléagant s’effondra sur le sol, le tronçon de lance fiché dans son corps. Lancelot descendit alors de cheval et courut sus à l’ennemi, l’épée dégainée, près de frapper de nouveau. Mais ayant réussi à se relever, Méléagant rebondit sur ses pieds, arracha le tronçon de son épaule et dégaina lui-même son arme.
    Le duel se prolongea longtemps. Les deux combattants étaient couverts de sang et leur souffle devenait haletant. Accablé par la chaleur, Méléagant sentit bientôt ses forces l’abandonner et commença à perdre du terrain, dominé par Lancelot. C’est alors que la reine, incommodée par la chaleur torride, souleva le voile qui lui cachait le visage. Les yeux sans cesse tournés vers elle, Lancelot, subitement, le vit à découvert. Il en fut si ébloui que son épée manqua, un instant, lui échapper de la main. Ne pouvant détourner son regard de Guenièvre, il ne prêtait plus attention à Méléagant et perdait peu à peu son avantage, à la grande stupéfaction de tous les assistants. « Seigneur, dit Guenièvre à Baudemagu, est-ce donc Lancelot ? – Certes, répondit le roi, sans nul doute ! – Quelle pitié ! s’écria Kaï, il aurait sauvegardé son honneur s’il était mort comme on le croyait ! Mais je vois bien qu’il va être vaincu ! »
    Lancelot reculait maintenant devant les assauts redoublés de Méléagant. N’y tenant plus, Kaï ne put s’empêcher de passer la tête par la fenêtre et de crier de toutes ses forces : « Ah ! Lancelot, qu’est donc devenu le courage qui était tien quand tu faisais le vide autour de toi, comme à Galore, devant les hommes de Galehot ? » Par chance, Lancelot perçut distinctement l’appel. Sur-le-champ, recouvrant ses esprits, il se lança sur Méléagant, le pressant si brutalement qu’en quelques instants il reprit l’avantage, menant son adversaire où il voulait. Cette fois, il semblait plus alerte que jamais, et la consternation des spectateurs se changea en liesse. « Par Dieu, s’exclama Kaï, mes blessures sont guéries, puisque je vois que Lancelot l’emporte ! »
    Méléagant, il est vrai, accusait maintenant l’épuisement et tous ceux qui le voyaient sentaient bien qu’il était perdu. Le roi pensait de même. Il s’approcha donc de la reine et

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