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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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temps.
    — Ainsi donc, vous étiez là, Guillaume ?
    — Et comment ! Cela m’a rajeuni.
    — Une chose m’intrigue. Pour quelle raison cet inconnu, le maître chanteur, a-t-il modifié son plan ? J’ai bien cru qu’il entendait me tuer.
    — Et je crois qu’il l’aurait fait ! Il s’agissait, à ce que nous avons cru comprendre, de vous assommer pour vous tuer ensuite. Votre corps n’aurait jamais été retrouvé. Il y a derrière tout cela un imbroglio dont la clé ne se révélera sans doute jamais, mais qui prouve que vous avez des ennemis qui n’oublient pas.
    — Hélas, dit Nicolas. Beaucoup, jadis, ont échappé aux légitimes châtiments. Mais reprenez la mesure de votre récit.
    — Simultanément, au moment où l’on allait vous assommer, le maître chanteur et la Présidente ont été tués par nos hommes, ainsi que le drôle qui vous avait frappé.
    — Pauvre Présidente. Je suis sûr qu’elle n’avait point pensé à mal.
    — Toujours votre bon cœur. Ne soyez pas candide ! Sartine, vous connaissant, et du cœur froid qu’il peut avoir dans certaines circonstances, avait donné des ordres extrêmement précis à son sujet. Il m’a chargé de vous dire qu’il songeait à vous, mais aussi au vicomte de Tréhiguier.
    — C’est égal, pauvre femme !
    — Je reprends. Vous étiez hors de course. On s’est débarrassé des corps, on a nettoyé le terrain, le temps pressait. Vous étiez inconscient. Je vous aialors administré une potion, un peu forte d’évidence, pour maintenir votre état. Vous étiez un poids mort ; nous vous avons jeté en travers d’une selle et emmené jusqu’à la côte où un petit cotre nous a transportés à bord de La Fringante.
    — Il me semble pourtant que durant mon inconscience… Oh ! Je ne sais plus.
    Semacgus le regarda, inquiet, et reprit trop vite la parole.
    — Et maintenant nous sommes en vue des côtes de France, mais le capitaine va vous dire la suite.
    — Pour éviter les espions anglais qui pullulent toujours dans nos ports militaires, un canot nous abordera au large de Cherbourg et nous ferons terre dans une petite crique déserte où vous attend une voiture rapide pour rentrer à Paris.
    Tout se bousculait dans la tête de Nicolas, tant de questions auxquelles il ne pouvait donner de réponse.
    — Tout cela est bel et bon. Mais les libelles ?
    Semacgus et Rivoux se regardèrent, souriant.
    — Pfut ! dit Semacgus agitant les doigts, dissipés, détruits, en fumée… Avec l’imprimeur d’ailleurs.
    — Dois-je entendre que…
    — Il semble en effet qu’un incendie malencontreux ait détruit un atelier d’imprimerie dans un quartier des faubourgs de Londres sur la route de Hockney. Je vois votre mine. Rassurez votre bon cœur, il n’y a pas d’autres victimes, sauf l’imprimeur au fait de ces secrets. La maison était isolée… Et tout a été vérifié. La destruction des pièces est totale.
    Nicolas mesura soudain l’ampleur et les dimensions de l’expédition. Il comprit aussi que le vicomte de Tréhiguier et son destin étaient de peu de poidsen comparaison de tout ce qui touchait le trône et en particulier la réputation de la reine. Pour aguerri qu’il fût aux opacités cruelles de la raison d’État, il frémit à la pensée du bilan sanglant de cette équipée, tout en remerciant la providence d’avoir assuré son salut.
    — Tout ceci est bel et bon. Mais par quel hasard je vous retrouve tous les deux, mes amis ?
    — C’est que, Nicolas, Sartine, se méfiant à l’extrême des péripéties d’une opération en terre étrangère, pour ne pas dire ennemie, souhaitait que ses agents fussent accompagnés d’hommes dont la discrétion et la fidélité personnelle à Nicolas Le Floch fussent parfaitement assurées. Notre portrait à tous deux, je pense ! Sans compter que votre ami Sartine ne se faisait guère d’illusions sur les risques encourus et qu’un médecin, même chirurgien de marine, n’était pas inutile. Et cela s’est révélé bien vu.
    — Mes amis, je vous remercie. Comment pourrais-je jamais vous rendre ce que vous m’avez offert ?
    — Nicolas, vous avez naguère rendu de si grands services et sauvegardé notre honneur à M. de Rivoux et à moi-même… Nous vous en sommes à jamais redevables.
    Le regard qu’il leur porta en disait plus long que toute parole. La suite se déroula sans encombre. En dépit d’une petite houle, Semacgus et Nicolas

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