Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
Vom Netzwerk:
interrogé une volée, sans résultat.
    — Des gamins ? Comme le vas-y-dire qui a été utilisé pour porter un message anonyme à Le Noir. Autant chercher l’aiguille dans une botte de foin ! Tu as comme de juste semé quelques liards parmi ces moineaux ; il en ressort toujours quelque chose.
    Bourdeau ne comprenait pas l’allusion au message et, toujours susceptible quand il avait le sentiment que Nicolas lui dissimulait quelque chose, fronçait les sourcils, l’interrogeant du regard.
    — J’arrive de Versailles, je te l’annonce. L’affaire de la rue d’Enfer prend mauvaise tournure.
    Aucune raison n’empêchait désormais de dévoiler l’ensemble des données à Bourdeau. Il lui rapporta donc par le menu ce qu’il avait appris, gazant le plus possible le rôle de la reine qui risquait d’irriter l’inspecteur, toujours critique à l’égard de la cour. Puis il consulta sa montre.
    — Je vais de ce pas trouver le comte de Besenval. C’est l’heure où il s’apprête pour l’Opéra. Je ne le peux manquer.
    — Et Louis ? dit Bourdeau timidement, lui serrant la main.
    — Pour le moment, que faire ? Nous ignorons même les conditions d’un éventuel marché. Demain nous irons parler avec la Paulet. Notre vieille amie aura sans doute des choses à nous dire à ce sujet. Il nous faut retrouver qui a commis cette indiscrétion. Ce sera un indice de taille pour remonter jusqu’à l’instigateur de ces ignominies. Comment va Mme Bourdeau ?
    L’inspecteur commenta avec amertume l’attitude de son fils aîné, toujours entiché de sa drôlesse. Il fut écouté si patiemment qu’il ne se rendit pas compte que Nicolas ne souhaitait qu’une chose : dévier son attention sur le fait qu’il ne l’invitait pasà l’accompagner chez Besenval. Il déplorait d’agir ainsi, mais demeurait convaincu qu’une démarche personnelle s’imposait. Ce serait le marquis de Ranreuil, proche de la reine, qui s’enquerrait de l’avis d’un aîné, atténuant ainsi le mordant de son enquête. Un tête-à-tête était toujours préférable dans de semblables circonstances. Il s’en voulut aussitôt de cette habileté nécessaire à l’égard de Bourdeau. Ils se retrouveraient donc le matin suivant pour une visite au Dauphin couronné .
     
    Rue de Grenelle, quand il entra dans la cour de l’Hôtel de Chanac-Pompadour, il constata que l’équipage de M. de Besenval s’apprêtait. Il était temps qu’il arrivât. Il gravit le perron et fut accueilli par un laquais dont le visage s’éclaira en le reconnaissant 9 . Il courut prévenir son maître et reparut aussitôt, invitant le visiteur à le suivre. Depuis leur aventure commune, ils s’étaient rencontrés à maintes reprises et l’ancien soldat retrouvait avec plaisir le fils d’un compagnon d’armes.
    — Ranreuil, que me vaut l’heur de votre visite ? Je vous invite souvent et vous ne paraissez jamais. Soyez moins discret, vous êtes toujours le bienvenu.
    — Le roi s’en plaignait ce matin, vous êtes en bonne compagnie ! Rassurez-vous, comte, vos céladons ne sont pas en cause.
    Ils éclatèrent de rire.
    — Ils sont toujours là, dit Besenval désignant le dessus de la cheminée. Mais asseyons-nous. Je présume que vous souhaitez m’entretenir…
    — D’une affaire délicate sur laquelle j’attacherais du prix à recueillir votre sentiment d’homme d’honneur et de sujet, vous le plus français des Suisses. Et d’un ami.
    — Vous me flattez. Je vous écoute.
    — J’irai directement aux faits. Le vicomte de Trabard, qui fait partie de la petite bande de Trianon, a été découvert piétiné par un de ses chevaux. Cette mort est entourée de mystère et tout laisse penser qu’il s’agit d’un meurtre. Or j’ai appris de bonne source que le vicomte avait suggéré un moyen de solder une dette de jeu de la reine. Que m’en pouvez-vous dire ?
    — Voilà qui me plaît. Direct sur la muraille, sans chantourner le propos. Et je vais vous répondre tout aussi clairement. La reine a perdu une grosse somme, énorme même. Son montant dépassait de loin les possibilités de sa cassette. Le contrôleur général a, fermement, et il faut du courage pour s’opposer à Sa Majesté, refusé de solder l’échéance. Les Polignac ont tenu le conseil , Vaudreuil a opiné. Bref, sur son avis, il a été décidé de s’en remettre à Trabard qui proposait un expédient. Pour ma part je suis resté coi…
    — Ne me

Weitere Kostenlose Bücher