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L'année du volcan

L'année du volcan

Titel: L'année du volcan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Parot
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complot.
    — Tu as raison.
    Nicolas tira d’un portefeuille deux lettres de cachet déjà signées, qu’il compléta et tendit à l’inspecteur.
    — Fais le nécessaire et envoie-moi Rabouine.
    Nicolas se mit à arpenter le bureau de permanence et sourit à la pensée qu’il pratiquait là une des vieilles habitudes de Sartine. Cette idée l’incita à réfléchir sur sa prochaine rencontre avec l’ancien ministre. Son intervention dans une affaire revêtait toujours deux aspects. L’un favorable, car les moyens dont disposait Sartine facilitaient les investigations, l’autre, négatif, compliquait les démarches et imposait un contrôle tatillon et les interventions permanentes d’un homme qui, quelle que soit la confiance ancienne qu’il accordait à ses gens, ne parvenait jamais à se départir de sa propension au secret et à la méfiance. Il ne servait à rien de bâtir une pièce qui n’était pas écrite. Il verrait bien demain ce qu’impliquait l’irruption de Sartine danscette enquête. Rabouine apparut, suivi du sergent Gremillon et de Bourdeau.
    — Le transfert est en train avec deux exempts armés dans un fiacre discret. Les prisonniers sont entravés et munis de poucettes.
    — Bien. Rabouine, en ce qui concerne le dispositif de la cour du Dragon, il est maintenu, mais à distance. Ce que je demande, ce n’est point d’intercepter les visiteurs mais, désormais, de les suivre afin de connaître leur identité, leur domicile et, peut-être, d’autres complices. Rapport régulier au bureau de permanence. Gremillon, quelque chose ?
    — Peut-être, monsieur, une trace de l’enfant recherché.
    — Vraiment ?
    — C’est plus que probable. Les barrières n’ont rien donné. En revanche, au départ des Messageries royales, j’ai obtenu de troublantes informations. On se souvient bien, rue Saint-Denis, d’un incident intervenu mardi ou mercredi, on ne sait trop ; seule, la matière surnage. Un homme jeune, brun, a pris deux places sur la diligence de Chartres. Jusque-là, rien que de très normal. Là où la chose se complique, c’est que la deuxième place était destinée à un enfant, que celui-ci était d’un naturel et d’une vêture qui ne correspondaient guère à celui qui se prétendait son père et que, de surcroît, il paraissait effrayé et semblait solidement tenu par son soi-disant parent.
    — Hé, ma doué ! Que de détails. Où les as-tu pêchés ?
    — Une de nos mouches qui lorgne et morgue tous ceux qui s’embarquent.
    — Et où donc partaient ces voyageurs ?
    — Deux places pour Nantes avec un arrêt à Chartres et poursuite par Angers.
    — Portemanteau ? Effets ?
    — Peu, sauf une caissette de cuir sur laquelle l’intéressé veillait comme le lait sur le feu.
    Nicolas calculait mentalement. Cela paraissait correspondre.
    — Quand part la diligence ?
    — Le mardi matin.
    — Et elle arrive à Nantes ?
    Bourdeau consulta un petit in-octavo relié en veau, sorti d’un tiroir.
    — Hum… Voyons… Liste générale des postes de France pour l’année 1783 … Nantes… Cinquante-trois postes, ce n’est pas rien ! Il faut huit jours, sauf incident.
    — Rien d’autre ?
    — Si, un dernier détail, l’homme paraissait étranger, c’est d’ailleurs ce qui a attiré l’attention de notre mouche, et en outre parlait en zézayant.
    — Comment, dit Bourdeau, le petit bougre de secrétaire a pris la poudre d’escampette. Et avec le vas-y-dire … Tout cela est limpide.
    Nicolas approuva. Il avait encore dans l’oreille le son de la voix de Diego Burgos.
    — Il le faut rattraper. Un bon cavalier, avec priorité aux relais comme chevaucheur royal et les meilleures montures, serait capable… J’y serais bien allé, mais trop de circonstances me retiennent à Paris.
    Il rêva un instant en imaginant le galop d’une course folle à travers la campagne vers le libre océan…
    — Moi aussi, dit Bourdeau, mais l’inconvénient, c’est que je suis un très mauvais cavalier.
    — Monsieur, dit Gremillon, je suis volontaire.
    Nicolas connaissait l’adresse du sergent qui avait monté avec Louis lors de son dernier passage. Ils avaient fait assaut d’aisance cavalière.
    — Soit. Vous partez à l’instant. Je signe un sauf-conduit qui vous évitera des problèmes avec les maîtres de postes, gens d’ordinaire fort sourcilleux et peu enclins aux passe-droits.
    — Et si ce n’était pas lui ? Prenons le soin de

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