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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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tira son épée et se dirigea au petit trot vers son rival abattu. Ce dernier, plein de bon sens, ne résista pas : il ôta son heaume et tendit les mains dans un geste de soumission.
    Le prince Édouard mit pied à terre, enleva son casque de joute et, assisté par un écuyer, commença à se défaire de son armure. Il aida ensuite le chevalier du Norfolk à se relever et lui donna une vigoureuse tape dans le dos. Quand il aperçut Corbett, il alla à sa rencontre tout en délaçant les différentes pièces de son armure qu’il laissait simplement tomber à terre où les écuyers se précipitaient pour les ramasser. Édouard était d’une beauté remarquable : grand – bien plus de six pieds –, il avait des cheveux blonds coupés ras, une moustache et une barbe taillées avec soin et une bouche aux lèvres charnues et plutôt volontaires. Ses yeux bleus étaient profondément enfoncés dans son visage ovale et vermeil. Il ne perdit pas de temps en cérémonies, mais serra la main tendue de Corbett et claqua l’épaule de Ranulf.
    — Sir Hugh, quel plaisir de vous voir ! Êtes-vous guéri ? Et comment va Lady Maeve ?
    Son sourire s’élargit.
    — Après tout, elle appartient à ma principauté. Il paraît que rien ne vaut les Galloises, au lit ?
    Il se reprit et ferma les yeux.
    — Mille excuses, Hugh.
    — Là où il n’y a pas d’injure, il n’y a pas d’offense, Monseigneur.
    — Et le noble Ranulf ?
    Le prince tentait de cacher sa gêne en donnant de petits coups taquins sur l’épaule du serviteur de Corbett.
    — Un homme fort apprécié des jouvencelles, hein ?
    Il se retourna et fit signe à un page qui s’avança en hâte avec un plateau de gobelets. Édouard en remplit trois, mais l’homme avait couru si vite que le plateau d’argent tremblait. Une fois qu’il eut versé le vin, le prince frappa avec violence le serviteur sur l’oreille et ce dernier se retira, tenant sa joue endolorie.
    — Ce n’était point sa faute ! protesta Corbett.
    — Non, non, ce n’était pas sa faute.
    Le prince sirota une gorgée de vin et se retourna.
    — Rushlett ! cria-t-il.
    Le malheureux serviteur revint en clopinant. Édouard désigna les trois gobelets.
    — Je regrette de t’avoir blessé. Quand nous aurons bu, tu pourras prendre les trois coupes et le plateau pour les vendre !
    Le page s’éloigna avec force remerciements.
    — Je ne peux en disposer, admit le prince. Ils appartiennent à l’évêque de Winchester, mais, avant qu’il s’en rende compte, ils seront vendus ! De toute façon, il est assez riche pour les racheter. Vous êtes en route pour Ashdown ? reprit-il avec vivacité. Lord Henry a été tué et l’envoyé français se tourmente pour trouver un remplaçant. Mon père a grand-hâte de me marier, hein ?
    — Vous tarde-t-il de conclure vos épousailles ? demanda Corbett.
    — Ne jouez pas les niais avec moi, Messire le clerc ! rétorqua le prince.
    Il soupira.
    — Je suppose que je devrai épouser cette maudite donzelle ! Je serai sous la coupe de Philippe le reste de ma vie ! Cet hypocrite, ce comploteur, ce sermonneur de...
    — De futur beau-père ! compléta Corbett.
    Le prince essuya la sueur qui coulait sur son visage et but une autre rasade de son gobelet.
    — Quand mon père mourra... ajouta-t-il d’une voix haineuse.
    — Puisse ce jour être lointain ! l’interrompit le magistrat.
    Le seul fait d’évoquer la mort du roi était une petite trahison.
    — Bon, bon, mais il faut bien qu’il meure un jour ! En tout cas, quand il mourra, je veux que vous fassiez partie de ma maison, tous les deux ! J’aurai besoin de vous. Les nobles ne n’aiment pas et les évêques caquettent comme de vulgaires poulets !
    — Ce n’est pas contre vous, Monseigneur, c’est...
    — Oui, oui, je sais, c’est contre Piers Gaveston !
    Corbett se détendit, maintenant que le nom avait été prononcé. Le favori du prince de Galles, et certains chuchotaient même l’amant, fils de sorcière qui semblait exercer une influence excessive sur l’héritier du roi, était considéré comme un parvenu gascon. Gaveston, jouteur et cavalier hors pair, avait l’esprit vif. Bel homme, il jouait les Jonathan près d’Édouard, le David de l’histoire. Rumeurs et ragots allaient bon train. On prétendait les avoir trouvés seuls dans le même lit et le roi, furieux, avait banni Gaveston du royaume.
    — Je veux que Piers revienne ! dit le

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