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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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revenu ici. Oh, Henry a été plutôt généreux : argent, or, chevaux, armure, mais il était toujours le maître et moi un quémandeur perpétuel. Je devais mendier, et parfois je le haïssais.
    — Assez pour l’occire ? interrogea Corbett avec brutalité.
    Sir William baissa la tête, les yeux brillants de larmes.
    — Que Dieu me pardonne, Messire ! Le signe de Caïn nous flétrit tous, mais Lord Henry n’était pas Abel.
    Il fit un pas en arrière.
    — Sir Hugh, je suis dorénavant le seigneur du manoir, le maître d’Ashdown et de ses biens. Je ne plie le genou devant personne, si ce n’est le roi. Vous avez détaillé la liste des assassins possibles, mais en avez oublié un : le Français de Craon.
    Corbett nia d’un signe de tête.
    — Sir William, sur ma foi, je peux oublier maintes choses, mais je n’oublie jamais, je n’oublierai jamais, le seigneur de Craon ! Il est sans cesse présent dans mon esprit.
    — Pourquoi aurait-il souhaité la mort de Lord Henry ? demanda Ranulf.
    — Je l’ignore. C’est vous l’envoyé du roi. Craon est un mystère, une énigme ; il voulait à toute force que ce soit mon frère qui conduise la délégation anglaise à Paris. Mais, Sir Hugh, pourquoi ne pas l’interroger vous-même ? Vous ne demeurerez peut-être pas sous mon toit, mais j’insiste pour que vous acceptiez d’être mes hôtes ce soir au manoir. Donc, si vous n’avez plus de questions à me poser, je vais rejoindre mes hommes.
    Corbett se leva.
    — Pourquoi cette hâte, Sir William ? C’est un beau jour, qui sera long.
    Il fit une pause pour écouter un merle qui se mettait à chanter, avec tant de fraîcheur et de beauté qu’il s’en émerveilla.
    — On dit ces forêts anciennes, Sir William, et peuplées de toutes sortes de créatures.
    — Bonnes et mauvaises, Corbett. Il y a des bandits de grand chemin et nous avons même un ermite qui vit aux Rochers du Dragon, au-delà du prieuré.
    — Pourquoi du Dragon ? s’enquit Ranulf.
    — Si vous allez là-bas, vous verrez l’entrée d’une grotte qui a la forme d’un dragon grondant. L’ermite est plutôt inoffensif. Il boite un peu et ses mains sont blessées. Il vit de la charité des gens de la forêt.
    — Est-il jeune ?
    — C’est un homme fait, répondit Sir William. Je sais peu de chose de lui. Il se fait appeler Odo Rievaulx.
    — Et le Hibou ? s’enquit Corbett. Le tavernier en parlait.
    — C’est un vagabond, un vaurien. Il menait sa propre petite guerre contre mon frère et, avant que vous ne posiez la question, Sir Hugh, je ne sais pas pourquoi.
    — Oui, les commérages battent leur plein dans la grand-salle du Diable dans les Bois.
    — Le Hibou, ajouta le seigneur, est une puce dont la piqûre irritait mon frère.
    — C’est-à-dire ?
    — On trouvait des messages sibyllins, secrets, fixés au bout d’une hampe de flèche et fichés dans une porte, sur un arbre ou sur le chemin que Lord Henry avait l’habitude de suivre. Ils étaient très souvent composés de deux mots, mal écrits : « Souviens-toi. »
    — Souviens-toi de quoi ?
    — Je l’ignore tout à fait. Mon frère jurait et les détruisait.
    Sir William porta la main à ses lèvres.
    — Un jour j’ai effectivement vu le message, parce que c’est moi qui l’ai découvert.
    Il ferma les yeux puis les rouvrit.
    — Oui. « Souviens-toi de la Rose de Rye ! »
    — Qu’est-ce que cela signifie ?
    — J’ai d’abord pensé que c’était une taverne et j’ai donc enquêté, mais il n’existe pas de lieu ainsi nommé. Vous comprenez, Sir Hugh, cette forêt sépare la côte sud de Londres. Elle est riche en gibier et recèle maints endroits secrets et sombres. Des pèlerins se rendent à St Hawisia. Voleurs et malandrins se cachent bien loin des hommes du shérif,
    — Y a-t-il des meurtres ? demanda Corbett.
    — Cela arrive.
    — Y compris celui de cette jeune femme dont on a retrouvé la dépouille ?
    Sir William haussa les épaules.
    — Sir Hugh, j’ignore tout de cette histoire. Mais une jouvencelle assez écervelée pour voyager seule sur les sentiers de la forêt est comme une poule qui se précipiterait dans la tanière du renard.
    — Avez-vous appris quelque chose sur sa mort ?
    — Sir Hugh, si c’était le cas je vous en parlerais. On a abandonné le corps devant le prieuré de St Hawisia. Mon excellente demi-soeur lui a assuré des obsèques chrétiennes. Je n’en sais pas

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