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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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examina le jeune palefrenier de haut en bas. Il avait essayé de se rendre présentable en aplatissant ses cheveux avec de l’eau et en se rinçant mains et visage, mais n’avait réussi qu’à repousser la crasse autour de ses oreilles.
    — Quel est ton prénom ?
    — Baldock, Messire. Je n’ai jamais eu qu’un nom : Baldock.
    Il fourra un morceau de vélin dans la main de Corbett.
    — Ma lettre de décharge, Messire.
    — Pour l'amour de Dieu, tiens-toi tranquille ! ordonna Corbett.
    — Je suis navré, Messire : c’est que je suis bien aise !
    — Ranulf, ici présent, m’a dit que tu étais excellent au lancer de couteau. Et plus encore avec les chevaux ?
    — Je dors avec eux, Messire.
    Corbett jeta un regard d’avertissement à Ranulf. Il ne voulait pas que son compagnon se livrât à quelque raillerie ou plaisanterie. Baldock avait un visage candide ; son strabisme lui donnait un air vulnérable et plutôt innocent. Il était clair que le jeune garçon rêvait de se joindre à eux.
    — As-tu jamais eu maille à partir avec la loi, Baldock ?
    — Jamais, Messire.
    — Tu n’as jamais été arrêté par un officier de justice ?
    — Ah ! répondit-il en se balançant d’une jambe sur l’autre. J’ai un peu braconné, Messire. Je ne peux pas compter toutes les fois où les verdiers m’ont pourchassé. Mais je suis un bon et fidèle serviteur. Je n’ai jamais volé mon maître.
    Corbett tendit la main.
    — Bon, mon garçon, touche là.
    Baldock s’exécuta d’une poigne chaude et ferme.
    — Maître Baldock, cette poignée de main signifie beaucoup pour moi. Tu es mon homme, en temps de paix comme en temps de guerre. Tu veilleras sur moi et je veillerai sur toi. Tu es dorénavant un officier de justice, un clerc des écuries. Tu me suivras, où que j’aille. Ma maison est la tienne. Tu répondras à Maître Ranulf, qui établira un contrat ce soir. Tu seras bien payé, partageras notre nourriture, porteras épée, poignard et arbalète. Je te donnerai des tuniques trois fois par an, ton salaire une fois par semaine et des cadeaux particuliers à Pâques, à la Noël et à la Saint-Jean. Tu ne répéteras jamais à personne ce que je dis. Comprends-tu ?
    Baldock acquiesça.
    — Bien ! Rends-toi aux écuries à présent. Je veux que les chevaux soient prêts pour aller à Rye demain matin. Nous partirons avant l’aube.
    Baldock quitta la pièce en sautillant.
    — Oh, lui cria Corbett, dis au tavernier que je veux le voir tout de suite !
    — Voilà un homme heureux, remarqua Ranulf tandis que le couloir et l’escalier résonnaient sous les pas de Baldock. Mais quand vous aurez le temps, Messire, il faut que vous l’écoutiez chanter ! Il ferait peur à Lady Maeve ! Je suis content qu’il se joigne à nous, ajouta-t-il avec mélancolie. Ce vieux Maltote me manque. Je suis heureux d’avoir tué son meurtrier.
    Le magistrat tamponna encore une fois son visage avec une toaille {23} qu’il jeta dans la cuvette quand on frappa à l’huis.
    — Entrez !
    L’aubergiste se glissa dans la chambre en essuyant ses mains maculées de sang. Il resta sur le seuil, inquiet devant ce clerc aux yeux vifs et de ce que les ragots, dans la grand-salle, racontaient à son sujet.
    — J’étais au charnier, Messire. Vous vouliez me voir ?
    Corbett lui tendit la pièce d’argent qu’il avait prise dans son escarcelle.
    — Tenez, prenez-la !
    Le tavernier finit de s’essuyer les doigts, puis s’empara prestement de l’argent.
    — Connaissez-vous, reprit Corbett, le vieux proverbe : « Informe-toi toujours auprès de l’aubergiste » ? Les cabaretiers ont oeil vif et bonne mémoire.
    Il désigna un tabouret.
    — Prenez place, Maître Taybois. Vous souvenez-vous que je vous ai demandé si vous aviez vu ici une jeune femme non escortée ?
    L’homme acquiesça.
    — Je crois qu’elle a fait halte céans. Mais elle était déguisée en homme.
    À ces mots, l’aubergiste fronça les sourcils.
    — Elle a dû passer ici le mois dernier et elle était seule, dit le magistrat frissonnant in petto en se remémorant le cadavre.
    L’hôte, à présent, ne cachait pas son inquiétude, se frottait les mains sur son tablier et déglutissait avec difficulté.
    — Mais bien sûr ! s’écria Corbett. Vous savez très bien de quoi je parle ! Ranulf, si nous l’arrêtions ?
    — Je vous demande pardon ? protesta l’aubergiste.
    — Vous êtes un voleur de

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