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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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l’étranger s’il, ou si elle, connaissait quelqu’un dans le voisinage. « Lord Henry » me fut-il répondu ; et c’est tout. L’étranger a souri. Je pense qu’il m’a dit ça pour faire bonne impression ou apaiser mes soupçons.
    — Et Lord Henry n’est jamais venu enquêter sur ce mystérieux étranger ?
    — Non, ni lui ni personne. Je ne savais que faire, Messire. Un étranger est venu dans ma taverne puis a disparu. Que se passerait-il si les soupçons se portaient sur moi ? C’est vrai, j’ai vendu cheval et harnais, mais que pouvais-je faire d’autre ?
    — Peu importe, dit le magistrat en faisant un geste à Ranulf. Laisse-le partir. Gardez l’argent que je vous ai donné, Messire. Offrez-vous une chope de bière.
    Quand ils furent seuls, Corbett s’étendit sur le lit, les yeux fixés au plafond.
    — C’est un beau margouillis, Ranulf ! La journée avance, mais je crois que nous devrions rendre une autre visite à Sir William.
    Il sentit son corps tressaillir quand il se détendit.
    — Fais ce que tu veux, murmura-t-il, mais ne t’éloigne pas de la taverne.
    Il s’appuya sur un coude.
    — Je veux dire, Ranulf, que l’assassin peut te pourchasser aussi bien que moi.
    Corbett s’allongea à nouveau et revit en imagination l’attaque qu’il avait subie dans les bois. Qui pouvait bien en être l’auteur ? Mais, là encore, comme l’avait souligné l’aubergiste, tout le monde, à présent, le connaissait, savait qui il était et où il se rendait. Il constata avec dépit que les sentiers d’Ashdown étaient plus dangereux que les ruelles ou les venelles de Londres. Il essaya encore une fois de démêler les fils de l’intrigue. Il était clair que Lord Henry s’apprêtait à trahir Cantrone, à le livrer aux Français, à négocier définitivement le secret qu’il détenait. Mais quel secret ? Et cette mystérieuse étrangère ? Pourquoi voyageait-elle déguisée ? Qui devait-elle rencontrer ? Que portait-elle ? Et ces petits liens pour les cheveux ? Pourquoi une femme aux cheveux coupés plus courts que les siens en possédait-elle ? Appartenaient-ils, par hasard, au meurtrier ? Ou n’était-ce que deux détails sans aucun rapport avec le sujet de son enquête ?
    Il soupira et roula sur le côté. Le lendemain il irait à Rye. Il demanderait aux échevins si une ribaude ou une tenancière de bordel avait disparu. Mais qu’est-ce que cela prouverait ?
    Le regard du magistrat se posa sur une petite grille encastrée dans le mur pour laisser circuler l’air dans la pièce. À travers elle, il apercevait des bouts de troncs d’arbre et, en déplaçant la tête, ce qu’il voyait se modifiait, coupé par le grillage. Cela lui rappela cette image... Il se leva si brusquement que Ranulf, qui rédigeait un autre poème pour Alicia, sursauta et jura.
    — Pour l'amour de Dieu, Messire ! Je vous croyais endormi.
    Il l’observa avec curiosité. Corbett se dirigea vers le sac qui contenait son matériel d’écriture en grommelant entre ses dents. Il sortit le livre d’heures que lui avait donné Sir William et l’ouvrit à l’endroit de la petite enluminure qui représentait Suzanne devant ses accusateurs. Celle où tous les yeux des personnages avaient été découpés. Il la plaça aux pages de fin du volume, là où Lord Henry avait inscrit ses notes personnelles.
    — Que faites-vous, Messire ?
    — J’étais sûr d’avoir déjà vu ça, Ranulf ! On écrit quelque chose d’innocent, comme une lettre, avec de vagues sentiments ou des commérages. Mais, si on la recouvre d’une image comme celle-ci, cela révèle un message secret. La question est de savoir de quelle façon il faut la poser. Et laquelle de ces entrées donne le code.
    Ranulf se pencha par-dessus l’épaule de Corbett et le regarda appliquer l’image sur chaque page.
    — Non, non, ça ne veut rien dire.
    Le magistrat fit une nouvelle tentative.
    — Là non plus. Nous n’obtenons qu’un tas de mots sans signification.
    — En êtes-vous certain, Messire ?
    Corbett désigna, dans son dos, la grille dans le mur.
    — J’étais étendu et j’ai regardé à travers le grillage. J’étais à moitié assoupi quand j’ai remarqué que les petites barres de fer déformaient ce que je voyais.
    — Mais êtes-vous sûr que Lord Henry se servait d’un tel code ?
    — C’est possible. Cela explique sans doute pourquoi nous avons une petite image, une scène de l’Ancien

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