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L'archer démoniaque

L'archer démoniaque

Titel: L'archer démoniaque Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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chevaux, déclara Corbett. Cette femme n’était ni d’Ashdown ni des villages proches. Elle a dû venir à cheval. Où est sa monture ?
    — Je ne sais de quoi vous parlez, Messire !
    — Je crois que si ! Vous savez fort bien ce qui s’est passé. Laissez-moi deviner. Un jeune homme est entré. Il est sans doute arrivé... quelle distance y a-t-il d’ici à Rye ? Quelques heures ?... Il a mis son cheval à l’écurie, a mangé un morceau, a passé la nuit à la taverne puis est reparti, mais n’est jamais revenu. Les jours sont devenus des semaines et vous, Maître aubergiste, vous retrouviez avec la bête et le harnachement. Vous souvenez-vous à présent ?
    — Qu’est-ce qui vous fait penser qu’elle venait de Rye ?
    — Bonne question, Maître ! Je l’ai deviné. Je crois que cette mystérieuse femme avait à faire avec le manoir d’Ashdown. Il existe un lien très fort entre les Fitzalan et la ville de Rye, et c’est pour cela que je présume qu’elle en venait.
    Le cabaretier toussa avec nervosité.
    — À votre place, je ne mentirais pas, lui conseilla Ranulf. Les menteurs mettent mon maître dans des rages folles. Surtout ceux qui font perdre leur temps aux clercs royaux !
    — Ce que vous dites est vrai, bégaya l’homme. Un étranger est bien entré céans. Il parlait comme s’il venait d’un autre pays, mais prétendait être de Rye. Il est arrivé en fin d’après-midi. Il a mangé et bu dans la grand-salle, a loué une chambre et est parti tôt le lendemain matin en emportant ses sacoches de selle.
    — Ses sacoches ? interrogea le magistrat.
    — De petits paniers qu’il a jetés sur son épaule, expliqua le tavernier. Dans la grand-salle, il s’est comporté curieusement et n’a point rabattu son capuchon. Il a peu parlé, en fait ce n’était qu’un murmure. Vous savez comment ça se passe, Messire, on s’intéresse aux étrangers, mais on n’a pas pu lui tirer un mot. Il a mangé de la tourte au poulet, a bu une chope de bière et a fui la compagnie.
    — Pourquoi a-t-il laissé son cheval ? demanda Corbett.
    — Je l’ignore, Messire. Mais il a dû se rendre dans les environs, au manoir, à l’église, au prieuré ou quelque part dans les bois.
    Le tavernier se frappa le front.
    — Ah, je me souviens, Messire ! Le matin de son départ, il s’est beaucoup inquiété de l’heure. Il a déjeuné lentement. De temps à autre il se levait pour aller voir les bougies des heures de part et d’autre de la cheminée.
    — Et à quel moment est-il parti ? s’enquit Corbett.
    — Une heure avant midi, je pense. J’ai cru qu’il reviendrait ; après tout, il avait laissé son cheval, sa selle et des harnachements, mais rien d’autre.
    — Il n’avait point retenu de chambre pour une autre nuit ?
    — Non, Messire, mais juste avant de s’en aller il a dit qu’il pourrait en avoir besoin le soir, mais qu’il m’en aviserait à son retour.
    — Et vous ne vous êtes pas posé de questions quand il n’est pas rentré ?
    — Messire, je dirige une auberge. Je ne questionne pas les gens sur leurs allées et venues. C’est vrai : j’ai gardé monture et harnais. J’ai nourri l’animal pendant une semaine puis l’ai vendu à un colporteur.
    — Et vous n’avez jamais pensé à prévenir Lord Henry ou quelqu’un d’autre ?
    Le tavernier se contenta de secouer la tête.
    — Je vais vous dire ce qui est arrivé, Messire, commença Corbett. Le jeune homme qui est venu était en réalité une femme déguisée, sans doute une Française. Elle venait de Rye pour rencontrer quelqu’un à Ashdown. Vers onze heures, le lendemain de son arrivée, elle a pris le chemin menant au manoir d’Ashdown et a été tuée par une flèche à la gorge.
    — Et c’était le corps déposé devant St Hawisia ?
    — Oui, Maître Edmund, c’était lui.
    Le tavernier, implorant, tendit les mains.
    — Sir Hugh, je l’ignorais. Les hôtes partent souvent...
    — Cela ne fait rien. Vous nous avez bien traités, alors que l’étranger vous devait de l’argent pour les soins à son cheval. Vous auriez pu nous aider davantage quand je vous ai interrogé la première fois, mais vous pouvez vous rattraper maintenant. Avez-vous autre chose à me signaler ? Je n’oublierai pas votre assistance.
    L’aubergiste se cacha le visage dans les mains.
    — Ashdown, marmonna-t-il.
    — De quoi s’agit-il ? s’enquit Ranulf.
    — J’ai demandé à

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