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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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l’équilibre en se prenant les pieds dans sa victime, mais
il se reprit en donnant un coup de bouclier sur le sol, se redressa et lança
son épée dans une face barbue. La lame ricocha sur la pommette, creva un œil.
L’homme tomba à la renverse, bouche bée, débarrassant sir William de son
encombrante présence.
    À ce moment, il dut se baisser pour éviter un coup de hache
et arrêter un coup d’épée de son pavois. Il donna de furieux coups de lame en
direction de deux hommes qui l’attaquaient. Robbie, jurant et sacrant, trucida
le porteur de hache, puis donna un coup de pied à un homme d’armes tombé à
terre. Son oncle plongea en avant et sentit sa lame frotter des mailles de fer
brisées. Il la retourna pour lui éviter d’être prise au piège et la retira
vivement en même temps qu’un jet de sang fusait à travers les anneaux
métalliques de l’armure de sa victime. L’homme tomba en haletant, agité de
soubresauts. D’autres Anglais arrivèrent par la droite, luttant désespérément
pour arrêter l’assaut écossais qui menaçait de percer proprement la ligne de
l’archevêque.
    — Douglas ! Douglas ! glapit sir William pour
appeler ses hommes à le suivre et à l’aider à mettre les derniers ennemis en
pièces.
    Avec son neveu, il avait ouvert une voie sanglante qui
s’enfonçait profondément dans les rangs de l’archevêque. Il ne faudrait que peu
de temps pour briser le centre anglais au prix d’un combat acharné. Le
véritable massacre pourrait alors commencer.
    Il se baissa pour éviter une nouvelle hache. Robbie tua son
agresseur en lui transperçant la gorge, mais il dut aussitôt parer un coup de
lance, et, ce faisant, il trébucha contre son oncle. Sir William aida son neveu
à se relever et envoya son bouclier dans la face d’un ennemi. Par le diable, où
donc étaient ses hommes ?
    — Douglas ! tonna-t-il une nouvelle fois.
Douglas !
    Au même moment, ses pieds se prirent dans une épée ou une
lance et il tomba. Instinctivement, il se recouvrit de son pavois. Des pas
résonnèrent près de lui, faisant trembler le sol et il pria pour que ce
piétinement fût celui de ses hommes brisant la dernière résistance anglaise. Il
tendit l’oreille, guettant les hurlements des ennemis, mais en vain. Au lieu de
cela, il sentit que l’on frappait des coups insistants sur son heaume. Les
coups s’arrêtèrent, puis reprirent.
    — Sir William ? s’enquit une voix douce.
    Les hurlements avaient commencé, de telle sorte que sir
William entendit à peine cette voix, mais si l’on frappait avec une telle
précaution sur sa tête, c’était qu’il pouvait baisser son bouclier sans
crainte. Il mit un moment pour voir clair, car son heaume s’était mis de
guingois lorsqu’il était tombé et il dut le remettre dans le bon sens.
    — Par les dents de Dieu ! gronda-t-il lorsqu’il
eut recouvré la vue.
    — Cher sir William, reprit la gentille voix, je présume
que vous vous rendez ? Assurément, oui. Et qui vois-je là ? Est-ce
bien le jeune Robbie ? Ciel, que vous avez donc grandi, jeune homme !
Je vous revois encore tout bambin.
    — Oh, par les dents de Dieu ! répéta sir William
en levant les yeux vers lord Outhwaite qui le dévisageait du haut de sa selle.
    — Puis-je vous aider à vous relever ? proposa le
vieux lord en lui tendant une main secourable, penché sur lui. Et nous pourrons
parler rançons.
    — Jésus, proféra l’Écossais. Par tous les
diables !
    Il comprenait à présent que le piétinement était dû à des
pieds anglais, et que les hurlements étaient poussés par les Écossais.
    Le centre anglais avait tenu, finalement, et pour les
Écossais la bataille avait tourné au désastre pur et simple.
     
    De nouveau, c’était à cause des archers. Les Écossais
avaient perdu des hommes pendant toute la journée et ils surpassaient toujours
leurs ennemis en nombre, mais ils étaient incapables de répondre aux flèches.
Lorsque le centre écossais avait franchi le mur et bondi par-dessus ses
vestiges, leur gauche avait battu en retraite et exposé le flanc de la division
du roi aux flèches anglaises.
    Les archers mirent quelques instants avant de s’apercevoir
qu’ils avaient l’avantage.
    Ils s’étaient joints aux poursuivants de la gauche écossaise
lorsqu’elle avait été brisée, et n’avaient pas remarqué à quel point le centre écossais
était près de la victoire. Mais l’un des hommes de lord Neville comprit

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