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L'archer du Roi

L'archer du Roi

Titel: L'archer du Roi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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d’avoir placé
ce pauvre Will entre des mains juives. Il mérite mieux, assurément. (Le bon
lord Outhwaite secoua la tête pour marquer sa désapprobation.) Will a servi mon
père quelque temps, mais c’était un garçon trop intelligent pour rester confiné
à la frontière écossaise. Pas assez de butin, vous comprenez ? Il s’est
mis à son propre compte, par le fait. Pauvre Will !
    Mais Thomas était un garçon qui ne s’en laissait pas conter.
    — Le docteur juif m’a bien guéri, moi !
insista-t-il.
    — Il ne nous reste qu’à prier, poursuivit lord
Outhwaite sans tenir compte de l’interruption de Thomas, mais d’un ton qui
donnait à penser que la prière, bien que nécessaire, se révélerait peine
perdue.
    Puis sa bonne humeur naturelle revint au galop.
    — Ah ! s’exclama-t-il. Je crois qu’il y a du
mouvement chez nos amis !
    Les tambours écossais avaient repris leur infâme musique et,
tout au long de la ligne ennemie, on levait les boucliers, on descendait les
visières ou on brandissait les épées. Du côté anglais, on avait rapproché les
chevaux, prétendument pour préparer la retraite. La ligne était amputée de la
moitié de ses archers.
    Les Écossais, tombés dans le piège, croyaient l’ennemi à
court de projectiles. Ils s’avancèrent à pied, car les flèches, même s’il ne
s’agissait que d’une poignée, pouvaient affoler les chevaux et semer le chaos
dans un assaut de cavalerie. Tout en marchant, ils poussaient des rugissements,
autant pour se donner du courage que pour effrayer les Anglais. Mais ils
reprirent vite confiance, car, arrivés à la hauteur de l’emplacement où
gisaient encore les cadavres laissés par leur dernier assaut, ils n’avaient pas
reçu une seule flèche.
    — Pas encore, les gars, pas encore, dit lord Outhwaite
aux archers.
    Il avait pris le commandement des archers de l’aile droite,
placée sous l’autorité de lord Percy et lord Neville. Tous deux n’avaient été
que trop heureux de confier au vieux guerrier le commandement des archers,
tandis qu’ils dirigeaient leurs hommes d’armes. Lord Outhwaite ne cessait de
surveiller l’autre côté du champ de bataille, car les Écossais avançaient sur
l’aile gauche où se trouvaient ses propres hommes. Mais il était rassuré à
l’idée que la tranchée continuerait à les protéger, de même que le mur de
pierre protégeait le centre. C’était là où il se trouvait, sur le versant le
plus proche de Durham, que les Écossais étaient plus forts et les Anglais plus
vulnérables.
    — Laissez-les approcher, cria-t-il aux archers. Il
s’agit de les achever une bonne fois pour toutes, les pauvres gars.
    Il se mit à tambouriner sur le pommeau de sa selle en cadence
avec les rares tambours écossais rescapés, et attendit que la première ligne
des Écossais ne fût plus qu’à quelques pas.
    — Archers de tête, cria-t-il lorsqu’il estima que
l’ennemi était assez près, à vous les gars ! Tirez !
    Environ la moitié des archers était exposée à la vue en tête
de la ligne. Les hommes armèrent leurs arcs, placèrent leurs flèches en les
dressant vers le ciel et décochèrent. Les Écossais, voyant arriver la volée, se
mirent à courir dans l’espoir de fermer les rangs assez rapidement pour réduire
les pertes le plus possible.
    — Tous les archers ! À vous ! vociféra lord
Outhwaite, craignant d’avoir attendu trop longtemps.
    Les archers cachés derrière les hommes d’armes se mirent à
tirer par-dessus les têtes de l’avant. Les Écossais étaient très près à
présent, assez près pour permettre au plus maladroit des archers de ne pas
manquer sa cible, si près que les flèches, de nouveau, transpercèrent les
cottes de mailles et les corps, parsemant le sol de nouveaux blessés et
agonisants.
    Thomas entendait les flèches toucher leur but. Certaines
rebondissaient sur les armures avec un bruit métallique, d’autres allaient se
planter sourdement dans les écus, mais la plupart s’enfonçaient dans les chairs
comme la hache du boucher s’enfonce dans celles du bétail qu’on abat à la venue
de l’hiver. Il visa un homme de grande taille dont la visière était levée et
lui envoya une flèche dans la gorge. Une autre flèche alla se planter dans le
corps d’un homme des tribus à la face déformée par la haine. Puis un cran de
flèche éclata sur sa corde, et le projectile brisé partit en l’air en
tournoyant. Il s’empressa

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